L’Hebdo Magazine – Joëlle Seif
Des yeux qui pétillent de malice, de l’humour et un franc-parler. Il fait partie de ceux qui nomment les choses par leur nom et vont droit au but. Il a gardé en lui le côté frondeur de celui qui, à 12 ans, participait déjà à des manifestations. Portrait du député druze de Baabda, Fadi el-Awar, membre du Bloc du Changement et de la Réforme.
C’est dans le village de Kornayel qu’il a grandi dans une famille composée de cinq enfants, quatre garçons et une fille. A l’âge de cinq ans, il perd son père. «On a vécu avec ma mère dans une maison modeste. Ma mère travaillait et nous possédions une petite parcelle de terrain à Beyrouth qui nous rapportait des rentrées. En ce temps-là, cela suffisait pour subvenir aux besoins de la famille», se souvient Fadi el-Awar. C’est à l’école publique de Kornayel qu’il fait ses études scolaires, avant d’entamer des études universitaires à la BUC (actuelle LAU) et à l’Université libanaise.
A un âge très précoce, il fait ses débuts en politique. Il a 12 ans lorsqu’en 1972 il organise la première manifestation à l’école publique et réclame qu’on asphalte les routes. «C’était une demande vitale pour nous car on s’enfonçait dans la boue», dit-il. Il est retenu dans la voiture des gendarmes mais ses collègues réussissent à le libérer en leur jetant des pierres.
En 1973, lorsque les problèmes entre l’armée et les Palestiniens commencent, il se promène partout avec une keffieh autour du cou, alors que toute la famille se rendait auprès du ministre de l’Intérieur, Bachir el-Awar, qui était un parent à lui. «J’ai toujours considéré mienne la cause Lire le reste de cette entrée »