Rudolf El-Kareh, politologue et sociologue libanais, nous dit pourquoi la piste de Damas n’est pas la seule dans l’enquête sur l’attentat à la voiture piégée, vendredi dernier à Beyrouth. Trois personnes y avaient péri, dont le général Wissam al Hassan, le chef du service de renseignement des Forces de sécurité intérieure (équivalent à la gendarmerie en Occident). Le Premier ministre libanais Najib Mikati, qui avait consécutivement présenté sa démission au chef de l’Etat Michel Sleimane, est resté en place.
Cet attentat avait-il pour objet d’obliger le gouvernement libanais à modifier sa position neutre face à la crise en Syrie ?
Oui, de l’entraîner à prendre position pour l’une ou l’autre partie, au détriment des relations officielles d’Etat à Etat. Le Liban serait devenu un territoire ouvert à tous les vents, ce qui aurait affaibli ses institutions et l’aurait fragilisé face aux Israéliens. Dans la crise syrienne, toutes les puissances régionales sont impliquées. Conscient de la fragilité du Liban, le gouvernement libanais a décidé une politique de non-engagement, axée sur les liens officiels entre les deux Etats, afin d’éviter un débordement de cette crise sur le pays. L’expression arabe signifie d’ailleurs « je me mets en Lire le reste de cette entrée »
Le ministère de l’Energie et de l’Eau est le chantier le plus important qu’ai jamais connu l’ingénieur Gebran Bassil. Ministre du Courant Patriotique Libre, Bassil reprend ce ministère fin 2009 sous le gouvernement Hariri (cf dossier) et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas pour habitude de trainer dans les dossiers qu’il traite. Mais voilà, ce qu’il représente dépasse sa propre personne et dès lors, il est confronté à de multiples messages politiques internes et externes, plus que n’importe quel autre ministre. Alors qu’il termine l’année 2010 en ayant clôturé la rédaction des plans de réforme de l’Eau et de l’Electricité, débute mi-2011 dès la naissance du gouvernement Mikati une lutte sans précédent pour adopter la première phase du plan de réforme de l’électricité. Cette phase d’adoption se termine après 2 mois de lutte acharnée entre majorité et opposition d’une part, et au sein même de la majorité d’autre part (opposition de Joumblatt). Depuis sa ratification au parlement, le plan attend le déblocage des fonds à travers l’adoption du budget 2012. Entretemps, d’autres projets sont lancés sur le terrain. Le chantier de réforme de l’eau et de l’électricité ne fait que débuter…
La réforme de l’électricité (1ère phase – plan des 700 MW)
Le ministre de l’Energie et des Eaux Gebran Bassil a lancé lundi le projet visant à développer l’éclairage économique et à l’adopter dans les rues, projet soutenu par le Centre Libanais pour la Conservation de l’énergie (CLCE).
« Ce projet permettra de contrôler l’éclairage des rues grâce à l’énergie solaire et à 1500 compteurs et dispositifs de commande et, par la suite, d’économiser de l’énergie, ce qui est autant bénéfique à l’EDL qu’à l’Etat », a indiqué le ministre.
M. Bassil a précisé que « les rues à éclairer sont celles relevant de la responsabilité des municipalités », alors que « les routes nationales et les autoroutes sont du ressort du ministère des Travaux et du Conseil de développement et de reconstruction (CDR) ».
Il a enfin noté que « l’objectif de cette démarche est de réduire le coût de l’éclairage qui incombe au Trésor, aux municipalités et par conséquent, aux citoyens », affirmant que « cela permettra par la suite d’augmenter les heures d’approvisionnement en courant électrique ».
Une réunion a ensuite regroupé le ministre Bassil avec des députés et des spécialistes pour discuter de l’application de ce projet.
Quelque 27.000 foyers dans les différentes régions libanaises ont été raccordés au réseau électrique en 2010 grâce aux fonds du ministère, selon le ministre sortant de l’Energie et de l’Eau Gebran Bassil.
Les fonds débloqués par le ministère, de l’ordre de 6,15 millions de dollars, ont aussi servi à mettre en place 9000 unités d’éclairage public, 135 transformateurs et 450 kilomètres de câbles de moyenne tension, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le ministère devrait lancer en février plusieurs initiatives, comme la mise en place de détecteurs photosensibles, l’éclairage dans les montagnes grâce à l’énergie solaire et la rédaction de nouvelles spécifications pour l’éclairage public, « trois mesures qui devraient permettre d’économiser de l’énergie », a-t-il expliqué.
La municipalité de Midane à Jezzine, dans le Sud du Liban a inauguré samedi un prototype d’éclairage public hybride combinant énergies solaire et éolienne, et utilisant des lampes LED.
Le prototype, qui a coûté 3000 dollars, a une autonomie de quatre jours, en raison de 10 heures d’éclairage par jour, sans soleil ni vent, « des conditions climatiques improbables dans la région », explique Elie Aouad, l’ingénieur qui a mis au point ce projet, au Commerce du Levant.
L’étude du projet a commencé l’année dernière lors d’un concours lancé par un des émigrés originaires de Midane pour l’ensemble de la région de Jezzine. Elie Aouad a remporté le troisième prix.
Aouad ne compte pas en rester là. Il espère passer à l’exécution de son projet, en deux temps. La première étape consiste à changer les 120 ampoules actuelles de l’éclairage public du village par des lampes LED, d’une puissance de 60 watts chacune, tout en restant connecté au réseau électrique. « Rien qu’avec cette mesure, on économisera de 80 à 85 % de la facture électrique, qui est de l’ordre de 13 000 dollars par an aujourd’hui », souligne-t-il. Cette étape devrait coûter entre 85 et 95 000 dollars, selon Aouad. Ces coûts sont à étaler sur dix ans, la durée de vie moyenne d’une lampe LED étant de loin plus importante qu’une lampe traditionnelle. Ce qui réduirait les coûts d’entretien et de remplacement des lampes. Sans oublier que ce type d’éclairage est Lire le reste de cette entrée »
Au cours de l’annonce, hier, de la tenue du « Forum de l’énergie de Beyrouth », qui sera inauguré le 30 septembre, le ministre Gebran Bassil a détaillé le plan directeur pour la conservation de l’énergie, qui sera « bientôt » soumis au Conseil des ministres. La première phase, d’un coût total de 9 millions de dollars, devrait permettre au Trésor d’économiser quelque 100 millions de dollars.
Les avantages du recours aux énergies renouvelables et l’optimisation de la consommation électrique ont été au centre d’un déjeuner organisé hier par le ministère de l’Énergie et des Ressources hydrauliques en l’honneur de la presse ; déjeuner auquel ont pris part, outre le ministre Gebran Bassil, plusieurs experts, journalistes et représentants de la société civile.
Cette initiative a été l’occasion de mettre l’accent sur l’impact positif – sur le double plan environnemental et économique – de l’intégration des sources d’énergie « vertes » dans la production électrique et d’annoncer, en parallèle, le lancement d’un plan directeur visant à conserver l’énergie et à réduire la facture pétrolière du Liban, qui s’élève à l’heure actuelle à 13 % du PIB.
La stratégie, élaborée par le ministère en collaboration avec le Centre libanais pour la conservation de l’énergie (LCECP), porte notamment sur un usage accru des énergies alternatives et une rationalisation de la consommation électrique des ménages et des entreprises. L’objectif est d’atteindre Lire le reste de cette entrée »
Depuis la naissance du nouveau gouvernement libanais au mois de novembre 2009, Gebran Bassil, cadre du Courant Patriotique Libre, est le ministre libanais de l’énergie et de l’eau.
Très vite, il se lance un défi: rétablir l’électricité 24h/24 au pays des Cèdres… service auquel les Libanais n’ont plus droit depuis la guerre civile. Au sortir de la guerre, la corruption a gangréné le secteur de l’électricité et de l’eau, favorisant les réseaux parallèles d’approvisionnement. Ce système permettait aux politiques de garder la mainmise sur la population en monnayant leur service par des votes aux élections. En s’attaquant à ce dossier de plein fouet, c’est cet engrenage de la corruption que cherche à rouiller le jeune ministre.
Le MPLBelgique.org vous propose une page résumant les actions du ministre Gebran Bassil dans son défi de réformer le secteur de l’électricité et de l’eau au Liban. Déjà plusieurs actions ont été entreprises et le besoin d’une page les résumant se fait de plus en plus pressant afin de suivre le rythme de ce ministre décidément dynamique.
L’ensoleillement annuel du Liban permettrait de produire entre 2 et 6 kilowatts-heure d’électricité au mètre carré (kWh/m2).
Suivant la tendance mondiale, le Liban s’est fixé un défi d’ici 2020:
faire passer la part des énergies renouvelables de 1 à 12% sur sa facture énergétique.
95% d’énergie fossile, 4% d’énergie hydraulique et 1% d’énergie renouvelable. C’est ainsi que se répartit aujourd’hui la production électrique du Liban. Cette toute petite proportion d’énergie renouvelable dépend principalement du secteur privé avec des panneaux solaires ou des éoliennes destinés à économiser un peu de l’électricité fournie par l’Etat, ou à combler ses lacunes.
Le Liban s’est donc lancé un défi de taille: 12% d’énergies renouvelables d’ici 2020, un objectif fixé en annexe à la dernière déclaration ministérielle. Une première. Le pourcentage envisagé peut paraître utopique, compte tenu des difficultés dans lesquelles patauge le secteur électrique au Liban. Un avis que Pierre Khoury, directeur général du Centre libanais pour la conservation de l’énergie (LCEC), ne partage pas. Il considère ce pourcentage modeste et insiste même sur la nécessité de viser les 20%.
Mais comment y parvenir? Le LCEC y travaille avec détermination. Fruit d’une initiative du ministère de l’Energie et de l’Eau et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), il s’est Lire le reste de cette entrée »
Bombardée sans relâche par l’aviation israélienne durant la Guerre de 2006, cette banlieue sud de Beyrouth, où se situe le bastion du Hezbollah à Haret Hreik, a été reconstruite à la vitesse grand V. Grâce à l’injection de sommes faramineuses, le Parti de Dieu polit encore plus son image auprès d’une population libanaise qui se sent délaissée par le gouvernement et renforce ainsi ses ambitions politiques sur le terrain. Reportage.
« Regarde ! Tu vois cette allée ? Et bien, c’est le Hezbollah qui a tout rénové. Après la guerre, il n’y avait que des ruines. Mais, aujourd’hui grâce à eux, le quartier revit ». Mounir R.*, jeune Syrien d’Alep de 27 ans, a le regard qui change lorsqu’il évoque la renaissance de Dahiyeh, banlieue chiite de la capitale, et de Haret Hreik, son centre névralgique qu’il côtoie depuis sept ans. Il est reconnaissant, fier des 400 millions de dollars investis pour panser les plaies de ces quelque 262 immeubles anéantis. Commerces, magasins… 25 000 au total soufflés de la carte, trois ans et demi plus tôt (1). À l’époque, Tsahal cherchait à éradiquer les caches d’armes – surestimées ? – et à détruire les réseaux sousterrains dont personne ne pouvait soupçonner l’étendue. Pilonnage en règle. Que des pertes matérielles, « aucun cadre du parti est mort », selon le Hezbollah. Le doigt de Mounir R., qui balaie le paysage, s’arrête sur un moignon de building à moitié décharné. Comme les 150 autres du quartier, dont une cinquantaine, trop abîmés, devront être rasés : « Nous avons souffert. Et Al hamdoulillah (merci à Dieu), Dahiyeh s’est relevé. »
Derrière lui, au milieu des façades lézardées et du tohu-bohu incessant d’un après-midi hivernal de mars, le bruit des grues et des travaux a remplacé le bourdonnement des 942 bombes lâchées par Israël*. Sur les affiches essaimées un peu partout, notamment aux alentours des chantiers restants, où gisent des immeubles ensevelis sous des tonnes de poussière grisâtre, de fils électriques dépecés et de verre éclaté, le message est clair :« Dahiyeh sera plus belle qu’avant ». Le leader chiite Hassan Nasrallah avait insisté sur le fait qu’« il n’y aurait pas de « victoire divine » (nom de l’opération de résistance) sans reconstruction », lors de son discours du 14 août 2006. Une date qui marque la fin de la guerre, durant laquelle des milliers d’habitants fuirent leur domicile et trouvent refuge – par exemple – à Baada, un faubourg cossu peuplé de chrétiens maronites, tandis que les plus téméraires, en restant sur place, narguent la mort et snobent les dépliants de mise en garde annonçant la pluie des obus, déversés depuis les airs par Israël.
Près de 240 immeubles reconstruits
Assis le scooter – bon pour la ferraille -, qui lui sert d’outil de travail en tant que livreur chez Durée Resto et Subway, Mounir R. sillonne les rues embouteillées de cette zone habitée par plus de 700 000 personnes. Pour me démontrer l’ampleur des travaux, l’étudiant en comptabilité, à la longue chevelure brune, décide de se rendre (m’amener) à Lire le reste de cette entrée »
L’ambassadeur d’Espagne, Juan Carlos Gafo, la coordonnatrice résidente des Nations unies, Marta Ruedas, et le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Gebran Bassil, ont participé samedi à Assia, dans le caza de Batroun, au lancement de la première phase expérimentale du système municipal d’éclairage solaire des rues d’Assia, dans le cadre du projet Cedro (le projet de l’efficacité énergétique et de la démonstration d’énergie renouvelable pour la reconstruction du Liban), financé par le gouvernement espagnol.
L’objectif du projet Cedro est de soutenir la reconstruction du Liban ainsi que les activités de réforme et de compléter la stratégie nationale de réforme du secteur de l’énergie à travers la mise en œuvre de projets d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique. Ceci englobe, entre autres, la suppression des obstacles à la promotion d’application des énergies renouvelables au Liban. Le projet s’articule autour de trois axes : le premier concerne la mise en place d’un modèle de démonstration concernant le renforcement des installations et des infrastructures du secteur public, le deuxième implique Lire le reste de cette entrée »