Le mystère des pèlerins libanais est en passe de devenir une affaire d’envergure régionale. Des services de renseignements semblent impliqués et Saad Hariri aurait suspendu sa médiation. Qui sont les ravisseurs et quelles sont leurs revendications? Quel est le véritable but de cette opération?
Il est 16 heures, vendredi 25 mai, lorsque Saad Hariri contacte par téléphone le président du Parlement, Nabih Berry, pour lui annoncer la bonne nouvelle: les pèlerins libanais ont été relâchés et se trouvent actuellement en sécurité à l’intérieur du territoire turc. L’ancien Premier ministre informe aussi le chef du mouvement Amal que son jet privé décollera de Beyrouth vers l’aéroport militaire de Hatay pour les ramener au pays. Hariri, qui se trouve en Arabie saoudite, venait tout juste de recevoir un coup de fil du ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, qui lui a assuré que les services de renseignements de son pays avaient conclu un accord avec les ravisseurs, et que les otages étaient désormais à l’abri. C’est l’explosion de joie dans les rues de la banlieue sud de Beyrouth et un sentiment d’unité nationale que les Libanais n’avaient plus connu depuis bien longtemps plane sur la ville. Mais les heures passent et les pèlerins ne sont toujours pas là. La confusion cède petit à petit la place à l’angoisse.
Dans le salon d’honneur de l’aéroport, où ministres, députés et hommes politiques poirotent, depuis des heures, les visages ne sont plus que des points d’interrogation. Sur la route de l’aéroport, la foule s’impatiente et Lire le reste de cette entrée »