Après la multiplication des déclarations et des prises de position reflétant une détérioration des relations entre le Courant patriotique libre (CPL) de Michel Aoun et le Hezbollah, beaucoup de Libanais ont retenu leur souffle, craignant un rupture entre les deux partis. Dans certaines chancelleries occidentales et arabes et quartiers généraux de formations libanaises, des célébrations ont commencé et des paris ont été lancés pour fêter le divorce annoncé entre les deux alliés.
Le timing de cette affaire est très significatif, puisqu’il intervient à la veille de la commémoration de la guerre de juillet, au cours de laquelle le soutien du général Michel Aoun à la Résistance contre l’agression israélienne a été l’un des fondements de la victoire historique, aux côtés des sacrifices des résistants. Cet homme de principes a adopté cette position alors que personne ne connaissait encore l’issue de cette terrible guerre et le CPL a ouvert ses régions dans le Metn, au Kesrouan, à Jbeil et ailleurs, pour accueillir les dizaines de milliers d’habitants du Liban-Sud et de la banlieue de Beyrouth, ciblés par la machine de guerre israélienne. Et même les menaces directes de bombarder sa résidence et de le tuer avec les membres de sa famille ne l’ont pas fait reculer. Cette même position de principe, il l’a prise aussi au le début de la guerre universelle contre la Syrie, mettant l’accent sur la priorité de lutter contre le terrorisme takfiriste.
J’ai porté toutes mes inquiétudes et celles de nombreux amis et me suis rendu chez le général Aoun avec qui j’ai eu un échange franc et sincère, comme d’habitude. Le leader du CPL précise d’emblée que le Hezbollah n’est pas la première partie libanaise à s’être impliquée en Syrie. Il estime qu’il a été contraint à prendre cette décision à la lumière des développements sur le terrain, à cause de l’importance de l’ingérence israélienne sur le terrain et de la menace qui pesait sur les lignes de ravitaillements vitales pour la Résistance. La raison invoquée par son ami et partenaire, sayyed Hassan Nasrallah, sur les attaques contre les villages et les régions qui Lire le reste de cette entrée »
Lorsque le 6 février 2006 le général Michel Aoun a signé avec le secrétaire général du Hezbollah le fameux document d’entente entre leurs deux formations, il savait qu’il s’engageait pour l’avenir et qu’il ne s’agissait pas d’une alliance électorale ou éphémère comme il y en a tant au Liban. Cette démarche s’inscrivait chez le chef du CPL dans le cadre de sa vision stratégique des développements dans la région, sur le plan de la présence chrétienne qu’il sentait déjà menacée dans les années 1990 et à laquelle il fallait assurer un filet de sécurité, et sur celui de la montée des extrémismes confessionnels dont le Liban commence à faire les frais, sachant qu’il avait tiré la sonnette d’alarme sur le sujet dans une lettre adressée au président français François Mitterrand.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si cette année en particulier le Hezbollah et le CPL ont décidé de célébrer le septième anniversaire de leur alliance en lui prédisant un long avenir. Dans le passé, de nombreux adversaires ou rivaux du général disaient qu’il était la partie perdante dans ce duo, en assurant une couverture chrétienne au Hezbollah, sans obtenir de contrepartie valable. Mais aujourd’hui, la situation est totalement différente, notamment dans l’approche de la loi électorale. Aoun a réussi à entraîner son allié, le Hezbollah, et l’allié de son allié le mouvement Amal dans un projet de loi électorale, dit « grec-orthodoxe », qui au départ était contraire à leurs principes basés sur « les mélanges confessionnels pour consolider l’entente nationale ». D’ailleurs, c’est sur cette position affirmée à plusieurs reprises tant par les cadres du Hezbollah que par le président de la Chambre Nabih Berry qu’avaient misé les rivaux du général Aoun pour faire échouer ce projet censé assurer une véritable parité entre chrétiens et musulmans.
Le 14 Mars – et en particulier les parties chrétiennes au sein de cette alliance – était convaincu que l’appui du Hezbollah et de Amal à ce projet ne pouvait pas durer et que ces deux mouvements finiraient par dévoiler la manœuvre et laisser Aoun affaibli, face à son projet irréalisable, adopté, pensaient-ils, dans le cadre d’une Lire le reste de cette entrée »
Il fait partie des militants de la première heure, ceux qui ont connu la prison, la torture et l’humiliation des interrogatoires. Originaire de Hadath (Baabda), il a vécu l’occupation syrienne qui a créé chez lui un sentiment de frustration. Il est membre de la Fédération internationale des droits de l’homme de Paris et membre fondateur de l’Association des droits de l’homme et de l’individu du Liban. Depuis 1989, il a commencé son parcours au sein du Courant patriotique libre (CPL) et a réussi, en 2009, à faire son entrée au Parlement en tant que député de Baabda, une région particulièrement sensible. Portrait de Hikmat Dib.
Ingénieur civil de formation, il fait ses études chez les frères Antonins à Baabda et à l’Université Saint-Joseph ensuite. Elève agité et turbulent, il est chassé de l’école plusieurs fois. Du petit garçon frondeur, Hikmat Dib, âgé aujourd’hui de 56 ans, a gardé le sentiment de révolte contre toute forme d’injustice et un côté espiègle qui le rend si proche des gens. Né dans une famille de six enfants, cinq garçons et une fille, c’est à la maison qu’il a appris le respect envers la femme. «Ce sentiment a influé sur ma vision de la femme en général, ma manière de traiter ma femme et ma fille, et en particulier dans la législation», dit Hikmat Dib.
Cinéphile, amoureux de l’art, il est marié à Carole Hatem, peintre. Ils ont trois enfants, une fille et deux garçons. Racha, 23 ans, en cinquième année de médecine, Naddy, 21 ans, qui étudie l’architecture et Rayan, 16 ans, en seconde. «Et j’ai deux chiens», ajoute-t-il en souriant.
Passionné de politique, il se contentait de suivre celle-ci en tant qu’observateur jusqu’en 1989, date de l’apparition du général Michel Aoun. «Je vivais dans une région occupée par les Syriens et j’assistais frustré et impuissant à la chute de l’Etat», confie Hikmat Dib. Le 20 octobre 1991, alors que le général Aoun était à l’ambassade de France à Mar Takla, il organise la première manifestation, et depuis, il est fiché chez les Lire le reste de cette entrée »
[Rétrospective : 5 ans après les premiers rassemblements monstres de l’opposition au gouvernement pro-international et anti-libanais de Siniora, le MPLBelgique.org décide de revenir sur cette épisode de la politique libanaise à un moment où le courant du Futur multiplie ses provocations sectaires et actes de division au sein de la population libanaise. Les rassemblements de ce groupe (depuis les violences du 14 janvier 2011 jusqu’au dernier rassemblement haineux en date à Tripoli dimanche 27 novembre) contrastent avec les manifestations de la coalition regroupée autour du Hezbollah et du Courant Patriotique Libre 5 ans plus tôt. Retour sur une période d’espoir qui a abouti en janvier 2011 par la chute de l’ère Hariri, une période marquée par 100% de requêtes internationales et aucune réponse aux défis nationaux…]
Commençons par nous plonger dans le contexte d’après-guerre en septembre 2006. Le Hezbollah fait toujours partie du gouvernement libanais dont Fouad Sanioura est le premier ministre. Le Courant Patriotique Libre et son bloc du Changement et de la Réforme est le seul groupe d’opposition au gouvernement Siniora depuis 2005. Mais depuis le 6 février 2006, il n’est plus isolé sur la scène politique libanaise. La guerre a en effet prouvé que le document d’entente signé entre le Courant Patriotique Libre (CPL) et le Hezbollah 6 mois plus tôt avait transformé une grande partie des Libanais. Les Chiites et les Chrétiens ne se « méfient » désormais plus les uns des autres! Durant la guerre, toutes les maisons chrétiennes étaient ouvertes aux réfugiés chiites dans les régions « sécurisées » du Kesrouan, du Metn, de Beyrouth et d’ailleurs après l’appel à la solidarité du général Michel Aoun. Impensable il y a peu…
Le chef du Hezbollah ne manquera pas de rendre hommage à ces Chrétiens tout en déclarant que cet élan de solidarité était inestimable. Il se fait alors le porte-parole de la proposition du CPL d’intégrer un gouvernement d’union national de sorte à affronter la crise que traverse le pays. En effet, le général Aoun avait déjà proposé d’intégrer le gouvernement avant la guerre de l’été 2006 afin de donner l’occasion à Siniora de réparer sa mise à l’écart des Chrétiens… en vain. Malheureusement, la majorité oppose son véto et décide même de se passer de l’avis chiite (Hezbollah et Amal) dans toutes les décisions gouvernementales qui suivirent. C’est un nouveau contournement de la constitution qui impose l’entente entre toutes les communautés. Après les Chrétiens écartés du pouvoir, voilà les Chiites réduits au silence. Le Hezbollah et Amal quittent alors le gouvernement à la mi-novembre 2006 et rejoignent donc l’opposition alors menée par le CPL du général Aoun.
La constitution libanaise est violée à 7 reprises par la majorité au pouvoir et rien ne semble vouloir l’arrêter. L’opposition décide alors de lancer des manifestations pacifiques. Le jour où l’annonce de la date de rassemblement allait être divulguée, et alors que le gouvernement Siniora touche le fond, le député Pierre Amine Gemayel est assassiné en plein jour par un commando armé. L’opposition suspend tout rassemblement et la majorité en profite pour remonter la tête de l’eau, en prenant pour cible les partisans du CPL. Ils vont politiser ce meurtre, accusant à tout-va l’opposition et spécialement le CPL (seul parti n’ayant pas de passé milicien pourtant!), appelant à leur tour au rassemblement populaire… ils n’auront le soutien que de 50.000 à 100.000 personnes malgré le tapage médiatique et leur commerce du sang du martyr Pierre. A l’échelle des rassemblements libanais, ce chiffre est minime.
Après quelques jours de deuil, l’opposition annonce finalement la date de son rassemblement, il se déroulera le 1er décembre 2006! Un jour mémorable qui lancera une série d’autres rassemblements dont un Lire le reste de cette entrée »
Qui a dit que les Chrétiens ne jouent pas un rôle politique actif au Sud du Liban ? En fait, les Chrétiens jouent un rôle politique actif dans les différents Caza du Sud libanais, bien que l’importance de ce rôle varie d’une région à l’autre.
Les habitants du Sud ne nient pas l’importance du document d’entente signé entre le Hezbollah et le Courant Patriotique Libre, en 2006. Ce document a assuré un climat de stabilité dans la région et a permis aux habitants de la région de reprendre un mode de vie normale après de longues années de guerre.
Au sud, il y a deux provinces, la province du Sud et sa capitale est Saida et la province du Nabatiyeh et sa capitale est la ville de Nabtaiyeh.
Il y a également trois Caza : le Caza de Saida –Zahrani (42 municipalités), le Caza de Tyr (56 municipalités) et le Caza de Jezzine (35 municipalités).
La province de Nabatiyeh se forme de 4 Caza, celui de Nabatiyeh (38 municipalités), celui de Hasbaya (19 municipalités), celui de Marjeaoun (26 municipalités) et celui de Benit Jbeil (36 municipalités).
Au niveau de la répartition administrative, le Caza de Nabatiyeh est un des 4 Caza qui forme la province de Nabatiyeh. La population de ce Caza atteint les 111000, la plupart habite à Beyrouth, notamment la Banlieue Sud.
Au niveau confessionnel, les Chiites forment (94%), les Chrétiens (4%) et les Sunnites (2%). Ce Caza est représenté au parlement par 3 députés chiites : M. Mohamad Raad, président du bloc de la Fidélité à la Résistance, M. Yassine Jaber et M. Abed el Latif Zein (les deux députés sont des membres du bloc du mouvement Amal). Lire le reste de cette entrée »
Questions des visiteurs du site RPLFrance.org à Ziad Abs, responsable au sein du CPL.
Ingénieur Electrique diplômé de l’Université Américaine de Beyrouth, il a Installé la première section estudiantine aouniste à l’AUB en 1991 et était représentant du mouvement aouniste au sein du corps estudiantin de l’AUB.
Membre du comité estudiantin du CPL en 1998.
Membre du comité de contacts politiques du CPL.
Membre fondateur du CPL.
Responsable de plusieurs dossiers au sein du CPL, y compris ceux des liens avec le PSP et le Hezbollah.
Membre de l’équipe qui a négocié le Document d’Entente Nationale avec le Hezbollah.
Arrêté plus de 27 fois en tant que militant.
M. Ziad Abs répond à vos questions sur deux thèmes:
Manipulations électoralistes de la part de la majorité actuelle
Document d’entente CPL-Hezbollah, histoire et avenir (dont il était l’un des principaux ingénieurs)
L. Cohen : Bonjour Mr ABS, Désolée mais je vais vous poser une question loin du thème proposé. Quand Israël a envahi le Liban en 1982, elle a proposé la nationalité israélienne aux juifs libanais (qui ne dépassaient pas 400 pers.) et ils ont TOUS refusé. Malgré ça, ils sont toujours considérés par la société libanaise comme des israéliens, sionistes ou agents du Mossad. Ma question est: est-ce qu’il y aura, enfin, pendant ces élections de 2009 quelqu’un qui parlera au nom de ces juifs qui se sentent profondément Libanais et le sionisme ne les intéressant pas? Est ce qu’il y a une solution pour les encourager à se manifester et oser voter et faire entendre leur voix ? Je vous remercie profondément Monsieur et bon courage.
Z. Abs : Les juifs libanais sont nos frères au même titre que tous les autres libanais. Plusieurs d’entre eux sont membres du CPL ou des Marada et ne sont nullement inquiétés. Ils commencent à s’organiser et projettent de construire une synagogue. Le CPL Lire le reste de cette entrée »
Au-delà de leur costume-cravate, les hommes politiques de la coalition au pouvoir ces 4 dernières années au Liban dirigent chacun une milice, chargée de semer la terreur dans les régions qu’ils contrôlent. Il paraît évident que ce détail échappe aux autorités européennes qui fournissent un soutien aveugle à ces hommes en apparence « occidentalisés ». Ces gens se posent en victime alors que sur le terrain, la situation n’est pas aussi simple et l’habit ne fait vraiment pas le moine. Ce reportage est destiné à briser un tabou, celui de l’intolérante coalition au pouvoir, présentée en Europe comme le symbole de la paix alors que la réalité en est toute autre.
A Tarik Jdidé (Banlieue de Beyrouth)
En décembre 2006, l’opposition manifeste pacifiquement. Des pics allant de 500 000 à 1 000 000 de manifestants marqueront l’histoire à jamais puisque selon l’armée libanaise, il s’agissait des plus grands rassemblements du pays…
Sur le chemin du retour, les populations venues du Sud doivent passer par Tarik Jdidé (sud de Beyrouth). Il s’agit d’un quartier dense, miné par la milice de Hariri. Cette dernière n’a pas hésité à tuer un manifestant et à en menacer d’autres afin de les empêcher de passer par « leur territoire ». Le reportage video montre une foule remplie de haine, entrain de Lire le reste de cette entrée »
Dans une interview accordée à l’OTV, le général Michel Aoun, chef du bloc du « Changement et de la réforme » affirme que plusieurs clauses du document d’entente avec le Hezbollah, se sont réalisées comme l’interaction des libanais même en période de crise, la loi électorale, les relations avec la Syrie et le plan de la réforme, en attendant que d’autres sujets aussi importants se réalisent comme le retour des réfugiées en Israël et des autres disparus.
Selon Michel Aoun, la première clause du document d’entente prévoit le principe du dialogue entre tous les Libanais. Ce principe s’est réalisé en premier au parlement libanais et il se poursuit sous l’égide du président de la république, et les Libanais ont réalisé que le dialogue est la seule solution à tous leurs problèmes.
Au sujet des armes du « Hezbollah », Aoun trouve que c’est un problème interne qui ne peut être résolu que par le dialogue et l’instauration de Lire le reste de cette entrée »
Trois ans déjà…
Trois ans depuis l’entente entre le Hezbollah et le courant patriotique libre,
Trois ans depuis l’entente qui a lancé une nouvelle page entre les deux partis et a changé toutes les priorités,
Trois ans depuis l’entente qui a récolté des approbations fanatiques et des réprobations anxieuses,
Trois ans depuis l’entente jugée par certains d’être un exemple d’unité nationale et une image de la coexistence islamo – chrétienne, alors que d’autres estiment qu’elle initierait autre chose,
Trois ans déjà et l’entente est toujours résistante aux défis, jugés infranchissables, et s’apprête à en relever d’autres, notamment avec l’approche des législatives décisives…
Les Libanais entament une nouvelle page et les anxiétés du passé sont éliminées
Le commencement s’est produit le 6 février 2006…
Une scène unique a réuni le Chef de la Résistance au Général de la Réforme, chacun chargé de ses significations nationales, mais aussi confessionnelles.
Une seule image a réuni la Résistance contre l’occupation à la Résistance contre la corruption, « la liberté, la souveraineté et l’indépendance » dans leur large contexte, refusant toute sorte d’intervention étrangère dans les affaires libanaises…
Cette rencontre – évènement que personne n’avait prévu, initiera un nouveau type Lire le reste de cette entrée »