Le Liban a, enfin, approuvé le mécanisme permettant aux Libanais qui s’étaient réfugiés en Israël en l’an 2000, de regagner le pays sans être inquiétés. Opposition et majorité se sont mis d’accord au Parlement sur un dossier des plus délicats qui traîne depuis plus de onze ans.
Faisant abstraction des considérations politiques de l’époque, le Liban a décidé de clore ce dossier, mais sous certaines conditions. Les dossiers des hommes seront étudiés au cas par cas. L’amnistie indirecte concerne principalement les familles: femmes, enfants et vieillards, autrement dit ceux qui n’étaient pas militairement affiliés à Israël. Les anciens membres de l’Armée du Liban-Sud (ALS, auxiliaire d’Israël) restent soumis à la loi libanaise, comme des personnes qui ont collaboré avec l’ennemi. Des décrets d’application seront établis conformément à la loi, dont le projet est présenté par les députés du Courant patriotique libre (CPL), dans une période d’un an, afin d’autoriser le retour de ceux qui le souhaitent.
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a applaudi à l’adoption de cette loi. «Les sudistes libanais étaient délaissés par l’Etat et l’occupation en a obligé certains à travailler en Israël pour survivre. Quoi qu’il en soit, ce sont tous des Libanais et il faut faire la différence entre les collaborateurs avec Israël et les comploteurs d’une part, et ceux qui ont été contraints à fuir», a-t-il estimé.
Avec le retrait des forces israéliennes du Liban-Sud, des centaines de familles ont choisi de se réfugier en Israël. L’Etat hébreu charge Saïd Ghattas de trouver des solutions aux problèmes de ces 2700 réfugiés libanais. La plupart d’entre eux étaient des membres de l’Armée du Liban-Sud, formée de chrétiens, de chiites et de druzes, qui avaient quitté l’Armée libanaise en 1976 et qui avaient soutenu Israël dans ses guerres contre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et contre le Hezbollah. Fondée par Saad Haddad, l’ALS est dirigée, à la mort de ce dernier en 1984, par le général Antoine Lahd, autre dissident de l’armée. Après le retrait israélien du Liban-Sud, en l’an 2000, de nombreux combattants de l’ALS, considérés comme des traîtres et des collaborateurs par le gouvernement libanais et le Hezbollah, ont fui en Israël, accompagnés de leurs familles.
Le nombre des réfugiés libanais en Israël était estimé à plus de 6000 personnes. Les difficultés auxquelles ils doivent faire face sont nombreuses. Réfugiés essentiellement dans le nord d’Israël, ils sont confrontés à des problèmes d’emploi, de Lire le reste de cette entrée »