Les chapiteaux de Saïfi Market à Beyrouth ont été envahies samedi par une armée en tablier et toque blanche. Dirigés par le célèbre chef Ramzi, et armés de bassines, de spatules et de plusieurs tonnes de purée de pois-chiches, 250 apprentis cuistots du lycée hôtelier de Kafa’at sont venus s’engager dans la bataille pour le record du plus grand houmous du monde, jusqu’alors détenu par Israël.
Fouad, 17 ans, touille, chante, assaisonne et monte finalement sur son plan de travail pour danser la dabke avec ses amis. La foule, galvanisée par les commentaires du présentateur star Michel Azzi, ne quitte pas des yeux le compteur. « 400 kilos ! Ca y est on les a battus ! » hurle une organisatrice. L’objectif ? Pulvériser le record israélien. Les Libanais avaient, en effet, eu beaucoup de mal à digérer l’assiette de 362 kilos de houmous préparée à Tel-Aviv en 2006. Et la contre-attaque est un succès : à cinq heures du soir, une véritable piscine de 2056 kilos de houmous, plus ou moins appétissante, trône majestueusement sous le chapiteau de la place des Martyrs. Beatriz Fernandez, une juge espagnole dépêchée par le Guinness Book est venue authentifier le record en toute neutralité : « Le vrai geste politique aurait été de refuser de venir », s’explique-t-elle.
Et pour battre le record du Guinness, des quantités pantagruéliques d’ingrédients ont été utilises : 1350 kg de purée de pois-chiches, 400 kg de Tahina, 400 litres de jus de citron, 26 kg de sel, 13 kg d’ail écrasé, 160 litres d’huile d’olive, le tout offert gracieusement par les sponsors de l’événement, comme Cortas ou Al Rabih. Dimanche, la piscine de houmous a fait place à une piscine de taboulé. Les visiteurs ont pu déguster les deux productions, qui se sont avérées succulentes, sans toutefois réussir à en venir a bout. « C’est un honneur que d’avoir concrétisé cet enjeu national de taille. Tout le monde était heureux, poussé par un patriotisme et une fierté nationale immenses! » s’emporte le Chef Ramzi. Lire le reste de cette entrée »