Les exploits du député du Courant du Futur Okab Sakr n’étaient pas limités à la fourniture d’armes aux combattants de l’opposition syrienne. Les enregistrements obtenus par Al-Akhbar ont également exposé son rôle clé dans le suivi proche des opérations militaires en Syrie, gérant même personnellement les chambres d’opérations militaires réparties en Turquie et au Liban.
La source qui a fourni à Al-Akhbar les enregistrements téléphoniques Hariri-Sakr – il s’agit d’un ancien associé qui travailla dans l’un des centres militaires de Sakr en Turquie – avait posé une condition à la libération des autres enregistrements : « publiez [ce que vous avez] et vous en recevrez plus ».
La première série d’enregistrements contenait assez de preuves pour établir l’implication de l’ex-premier ministre Saad Hariri et du député du Courant du Futur Okab Sakr dans le conflit sanglant en cours en Syrie. Comme le révélait plus tôt cette semaine Al Akhbar, Sakr et Hariri n’ont pas seulement fourni des armes et du support logistique à l’opposition armée syrienne; ils ont également dirigé à distance les opérations militaires, en utilisant la guerre civile syrienne pour poursuivre leurs propres intérêts avec peu, voire aucune considération pour les dommages collatéraux.
Alors que la source confirma sa volonté de rester dans le camp de l’opposition syrienne pour « combattre le régime répressif », dit-il, « je suis maintenant courtisé par les 2 camps », c’est-à-dire le régime et l’opposition.
La source confirma ses affirmations d’association avec Sakr en fournissant à Al-Akhbar des photos privées avec le député du Courant du Futur, prises à différentes occasions. En outre, il parla en détails d’évènements auxquels il a assisté sur une durée de plus d’un an, travaillant avec Sakr dans les dénommées « chambres d’opérations révolutionnaires » en Turquie.
La source expliqua la nature de ces chambres, et le type de personnes qui s’y trouve le plus souvent ou qui les supervisait, pointant le fait que les chefs de l’opposition armée syrienne y rencontrèrent périodiquement Sakr, ainsi que des Lire le reste de cette entrée »
Des groupes islamistes armés, notamment les deux plus importants, Liwaa al-Tawhid et Front al-Nosra, qui combattent à Alep, ont annoncé leur rejet de la Coalition nationale syrienne et se sont prononcés pour un Etat islamique, selon une vidéo diffusée sur internet.
«Nous, factions combattantes sur le terrain de la ville d’Alep et de sa province, annonçons notre rejet du complot que représente ce qu’on appelle la Coalition nationale et nous sommes mis d’accord à l’unanimité sur l’instauration d’un Etat islamique juste», affirment-ils dans un texte lu par un homme et enregistré par vidéo.
Parmi les 14 organisations signataires de cet appel figurent notamment Liwa al Tawhid, Front al-Nosra et Kataëb Ahrar Cham. Liwa al- Tawhid, au départ proche des Frères musulmans, s’est radicalisé Lire le reste de cette entrée »
Il y a quelques jours, les Américains donnaient le coup de grâce à un Conseil national syrien (CNS) déjà en état de mort cérébrale. Réunies en grande cérémonie à Doha jusqu’à dimanche dernier, différentes branches de l’opposition au régime syrien renaissaient triomphalement de leurs cendres, unies par la pression internationale. Du moins en apparence.
Après une réunion au long cours largement médiatisée, entamée dès jeudi 8 novembre à Doha sous le patronage de la Ligue arabe et du Qatar, plusieurs composantes de l’opposition syrienne ont paraphé dans la nuit de dimanche à lundi, un accord mettant en place la Coalition nationale syrienne des forces de l’opposition et de la révolution. Etaient présents entre autres lobbyistes internationaux, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, le prince du Qatar Hamad Ben Khalifa Al Thani et la secrétaire d’Etat adjointe américaine pour le Proche-Orient, Elizabeth Jones. Autant dire que la nouvelle organisation d’opposants ne s’est pas construite toute seule. Souvenons-nous.
Le CNS dézingué
Le mercredi 31 octobre dernier, la secrétaire d’Etat américaine reniait le CNS. En déclarant que celui-ci ne pouvait «plus être considéré comme le dirigeant visible de l’opposition», Hillary Clinton amorçait un virage diplomatique conséquent. Elle plaidait désormais pour que Lire le reste de cette entrée »
La majorité des Turcs sont opposés à une intervention militaire de leur pays en Syrie, selon un sondage publié vendredi.
Au total, 57% des sondés se déclarent contre une intervention militaire dans la Syrie voisine, contre 11,7 % qui sont favorables à une telle intervention, selon ce sondage commandé par le Centre des études économiques et de politique étrangère (EDAM, Istanbul).
Parmi les opposants à une intervention, 41,1% pensent que la Turquie ne doit s’ingérer en aucune façon, les autres (15,9%) déclarant se satisfaire de l’attitude du gouvernement, qui condamne politiquement le régime syrien.
Le sondage fut réalisé du 5 mai au 5 juin auprès de 1.500 personnes.
La Turquie, qui partage une frontière de plus de 900 km avec la Syrie, accueille 30.800 réfugiés de ce pays. Elle abrite la milice du Conseil national syrien, l’Armée syrienne libre (ASL) et constitue l’un des passages les plus importants d’armements et de miliciens via la région d’Idleb et d’Alep.
Le mystère des pèlerins libanais est en passe de devenir une affaire d’envergure régionale. Des services de renseignements semblent impliqués et Saad Hariri aurait suspendu sa médiation. Qui sont les ravisseurs et quelles sont leurs revendications? Quel est le véritable but de cette opération?
Il est 16 heures, vendredi 25 mai, lorsque Saad Hariri contacte par téléphone le président du Parlement, Nabih Berry, pour lui annoncer la bonne nouvelle: les pèlerins libanais ont été relâchés et se trouvent actuellement en sécurité à l’intérieur du territoire turc. L’ancien Premier ministre informe aussi le chef du mouvement Amal que son jet privé décollera de Beyrouth vers l’aéroport militaire de Hatay pour les ramener au pays. Hariri, qui se trouve en Arabie saoudite, venait tout juste de recevoir un coup de fil du ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, qui lui a assuré que les services de renseignements de son pays avaient conclu un accord avec les ravisseurs, et que les otages étaient désormais à l’abri. C’est l’explosion de joie dans les rues de la banlieue sud de Beyrouth et un sentiment d’unité nationale que les Libanais n’avaient plus connu depuis bien longtemps plane sur la ville. Mais les heures passent et les pèlerins ne sont toujours pas là. La confusion cède petit à petit la place à l’angoisse.
Dans le salon d’honneur de l’aéroport, où ministres, députés et hommes politiques poirotent, depuis des heures, les visages ne sont plus que des points d’interrogation. Sur la route de l’aéroport, la foule s’impatiente et Lire le reste de cette entrée »
La communauté druze de Syrie reste sourde jusqu’à présent aux appels à la révolte lancés par le leader druze libanais Walid Joumblatt. «Les druzes sont partagés, comme tous les Syriens, entre les contestataires et ceux qui soutiennent le pouvoir», explique Ayham Jazzan, un avocat druze dans la trentaine. «Mais à Soueida, la plupart de ceux qui s’opposent au régime s’opposent également à sa chute, car ils sont conscients que son effondrement entraînera la chute de l’Etat et du pays tout entier. Ceux qui le soutiennent le font pour des considérations nationalistes et existentielles», estime M. Jazzan.
Dès les premiers jours de la révolte en mars 2011, les druzes adhèrent aux revendications démocratiques de leurs compatriotes. De nombreux rassemblements mobilisent des dizaines de militants, notamment dans les villes de Soueida et Chahba. Le 27 mars, 80 avocats organisent un sit-in dans leur syndicat en solidarité avec les manifestants. Deux comités de coordination sont créés dans la province de Soueida et des dizaines d’étudiants et de militants sont arrêtés dans les mois qui suivent. Des groupes participent à des manifestations à Deraa, Damas et plus récemment, dans les quartiers assiégés de Homs. Les druzes des banlieues de Jaramana et de Sahnaya, à Damas, ainsi que les membres de la communauté du Mont Hermon, séparés de part et d’autre de la ligne de démarcation syro-israélienne, marquent également leur volonté de changement et organisent leurs cercles politiques
La crainte du chaos
Mais cette contestation reste limitée et minoritaire. «Les druzes ont pris leur décision: ils estiment que les conditions ne sont pas réalisées pour entamer une révolte», reconnaît Raëd Chaya, professeur de mathématiques, qui affirme avoir participé à toutes les manifestations organisées à Soueida.
Plusieurs facteurs expliquent le refus des druzes d’adhérer au soulèvement. La première est d’ordre technique. Partout en Syrie, pendant les premiers mois de la révolte, les mobilisations populaires ont lieu essentiellement à la sortie des prières du vendredi et restent centrées autour des Lire le reste de cette entrée »
Le ministre des Affaires étrangères Adnane Mansour est rentré lundi du Caire, en Egypte, après avoir participé aux réunions du Conseil des ministres des Affaires étrangères arabes axées sur la situation en Syrie.
S’exprimant à son arrivée à l’aéroport de Beyrouth, le ministre a estimé que les décisions prises dimanche au sujet de la crise syrienne, qui dure depuis onze mois, « prennent une tournure dangereuse autant pour la Syrie que pour la région ».
Il a expliqué que le danger résidait en l’appel de la Ligue arabe à couper toutes les relations diplomatiques avec la Syrie, à renforcer les sanctions économiques et commerciales sur ce pays et à soutenir l’opposition syrienne par les moyens politiques et financiers.
« Cette aide pourrait bien être militaire », a ajouté M. Mansour, rappelant qu’un « certain nombre d’opposants syriens se trouve au Liban (…) » et signalant que « ces décisions risquent d’impliquer le Liban dans une situation grave et compliquée ».
Le ministre, qui avait émis ses réserves quant aux décisions de la Ligue, à l’instar de son homologue Lire le reste de cette entrée »
Alors que les affrontements se rapprochent de Damas, une solution diplomatique est-elle en train de voir le jour? Après avoir bloqué mardi le projet de résolution des Nations unies, porté par les puissances occidentales, Moscou travaille à une adaptation du dernier plan de la Ligue arabe que pourrait accepter Bachar al-Assad.
Le 28 janvier dernier, la Ligue arabe décide de suspendre sa mission d’observation en Syrie en raison de la «recrudescence des violences». «La décision de suspendre la mission des observateurs a été prise, après une série de consultations avec les ministres arabes des Affaires étrangères, en raison de la recrudescence des violences dont sont victimes les civils», a annoncé dans un communiqué le secrétaire général de l’organisation, Nabil al-Arabi. La veille, le chef de la mission d’observation de la Ligue arabe, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, avait déploré une augmentation «importante» des violences, en particulier à Homs, Hama et à Idleb. «La situation actuelle, en termes de violence, n’aide pas à préparer une atmosphère permettant d’obtenir que toutes les parties s’assoient à la table des négociations», principal objectif du plan arabe de sortie de crise. Al-Arabi accuse le régime syrien d’avoir «choisi l’option de l’escalade».
Blocage à l’Onu
Pour faire monter la pression sur le régime, le Conseil national syrien (CNS) et la Ligue arabe qu’al-Arabi semble codiriger avec le ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jaber Al Thani ont décidé de porter l’affaire devant les Nations unies. Vendredi dernier, Paris, Londres et Berlin ont présenté au Conseil de sécurité un projet de résolution qui Lire le reste de cette entrée »
[Note du MPLBelgique.org: Damas, épargnée par les manifestations violentes de l’opposition syrienne fait l’objet d’une offensive terroriste depuis deux semaines. Le manque de soulèvement de la capitale contre le régime et le calme qui y régnait agaçait la propagande de terreur de l’opposition. La question est de savoir s’ils vont réussir à l’embraser par le terrorisme? Et à quel point les médias vont-ils spéculer pour justifier le massacre de dizaines de personnes civiles…]
L’attaque, qui n’a pas été revendiquée, a fait au moins 26 morts et 63 blessés. Le parti Baas parle d’«un acte terroriste faisant partie du complot ourdi contre la Syrie».
Un attentat-suicide a fait au moins 26 morts et 63 blessés, en majorité des civils, vendredi matin dans un quartier historique du centre de Damas. «Un kamikaze s’est fait exploser aux alentours de 10h55, dans le quartier de Midane dans la capitale syrienne, un lieu densément peuplé, (…) afin de tuer le plus grand nombre possible de civils», a annoncé l’agence de presse officielle Sana, en citant le ministre de l’Intérieur syrien.
«L’attentat a eu lieu dans un quartier populaire près d’une école», a également précisé la télévision publique syrienne qui a diffusé les premières images de l’explosion. Des images crues diffusées vendredi par la télévision ont montré Lire le reste de cette entrée »
Question ouverte du MPLBelgique.org: Au moment où la Syrie subit de plein fouet les attaques terroristes à travers de sanglants attentats au coeur de sa capitale, notre ministre des Affaires Etrangères M. Reynders se rend-il compte qu’il rencontre potentiellement des soutiens du terrorisme ? Le Liban en a fait les frais et continue de payer ce prix, à travers le soutien irréfléchi et aveugle des diplomaties occidentales au clan Hariri qui, aujourd’hui, ne cesse de condamner toute condamnation… d’Al Qaida au Liban depuis 2 semaines. Après le fiasco de l’élection présidentielle congolaise, la diplomatie belge est invitée à adopter une position plus neutre et en phase avec la réalité sur le dossier syrien.
Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders a rencontré séparément jeudi deux groupes importants de l’opposition syrienne qu’il a encouragés à former une plate-forme commune afin d’offrir une « alternative opérationnelle à la suite du départ du président Assad ».
Le chef de la diplomatie belge s’est entretenu avec Burhan Ghalioun, chef du Conseil National Syrien, ainsi que Haythem Manna, représentant du Comité National de Coordination. Après les difficultés rencontrées récemment pour un éventuel rapprochement, M. Reynders a encouragé les deux hommes à former une plate-forme commune. « La division de l’opposition, après tout, ne joue qu’en faveur de l’actuel régime syrien », souligne le ministre belge, cité dans un communiqué. « Il serait donc bon de disposer d’une structure d’opposition commune. Mais il est encore plus important de se mettre d’accord sur certains principes pour la transition, tels qu’un programme et un calendrier », a-t-il ajouté. Selon M. Reynders, ses deux interlocuteurs se sont engagés à poursuivre leur dialogue afin de parvenir à une position commune.
Leurs discussions avaient récemment capoté en raison de divergences sur l’opportunité d’une intervention militaire en Syrie. Le chef de la diplomatie belge réitère dans la foulée la nécessité d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU forte. « La disposition de la Russie à négocier une résolution doit être mise à profit pour donner un signal clair au régime syrien que la violence doit cesser et que le président Assad doit céder la place à de véritables réformes démocratiques », insiste M. Reynders.