La Commission libanaise pour l’énergie atomique (CLEA) existe depuis 1996. Financée par l’Etat et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), elle gère aujourd’hui le secteur des rayons radioactifs dans le pays.
Mais qui dit énergie atomique, ne dit pas forcément bombes atomiques. «L’usage militaire de l’énergie ne correspond qu’à 0,1% du secteur, les 99,9% restants sont d’usage civil. Le nucléaire est utilisé dans la médecine, l’industrie, la recherche, l’agriculture et même la culture», explique Bilal Nsouli, directeur général de la CLEA.
Le rôle de la commission consiste à assurer la sûreté et la sécurité radioactive au Liban, tout en créant une base de recherche importante dans le domaine de l’énergie atomique. «Produire de l’énergie par le nucléaire reste une perspective lointaine, compte tenu des facteurs économiques et techniques au Liban, mais ceci ne veut pas dire que nous ne prendrons pas ce chemin» poursuit Bilal.
En 2009, la commission a convenu, dans le cadre de sa coopération technique avec l’AIEA, de trois mesures qui seront mises en application en 2012 pour une période de 7 ans. L’une d’entre elles consiste à étudier la faisabilité de la mise en place d’un réacteur de recherche. «Le réacteur de recherche est une phase transitoire nécessaire avant de passer à la production d’énergie nucléaire et à la mise en place d’un réacteur nucléaire civil, explique le directeur. L’étude de faisabilité nécessitera deux ans. Si elle s’avère positive, nous déciderons de sa réalisation avec le Conseil des ministres. Dans tous les cas, c’est un pas nécessaire que nous franchirons en faveur des générations à venir, car tôt ou tard, que ce soit en la produisant ou en l’important, l’énergie nucléaire sera évoquée au Liban». D’ici 2040, 25% de l’électricité du Liban pourrait donc provenir du nucléaire.
Difficile à croire aujourd’hui.