La décision des assises maronites de Bkerké d’examiner sérieusement la possibilité de se prononcer en faveur du projet de loi électorale de la Rencontre orthodoxe – adoption de la circonscription uninominale et élection par chaque communauté de ses députés – a, comme il était prévisible, soulevé un tollé dans les milieux politiques de tous bords, qui y ont vu une régression vers le communautarisme.
Il est intéressant de noter que l’adhésion et l’opposition au projet ont émané de camps politiques opposés. Ainsi, le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, proche du chef de l’État, n’a pas caché son hostilité au projet, d’autant plus qu’il travaille lui-même sur un projet basé sur la proportionnelle. « Je suis contre ce projet », a-t-il affirmé dans un entretien télévisé.
Le ministre de l’Intérieur propose, pour corriger le projet, d’organiser un second tour sur base de circonscriptions élargies, où les gagnants du premier tour seront départagés par un vote plus large non communautaire.
Dans les milieux musulmans, un grand nombre de personnalités religieuses et politiques se sont déclarées hostiles au projet. « Ce sera le début de la fin de l’unité du Liban, un suicide collectif et la consécration du projet de transformation du Liban en une fédération de communautés, prélude à la création de cantons à coloration communautaire », a affirmé hier le député Mohammad Kabbani (14 Mars). M. Kabbani a ajouté que ce projet n’est envisageable que lorsque l’accord de Taëf aura été appliqué. Cet accord prévoit, rappelle-t-on, l’élection d’une Chambre sur une base non confessionnelle et d’un Sénat représentatif des diverses communautés libanaises. Lire le reste de cette entrée »