Firas Choufi – Al Akhbar
Traduit par MPLBelgique.org
[Note du MPLBelgique.org : Ce reportage n’est que le début d’une série d’articles consacrés aux prouesses de corruption des années dorées du clan Hariri]
Alors que 2,4 millions de dollars de fonds municipaux dédiés à une caserne de pompiers disparaissent sans laisser de trace, l’état n’est pas capable de payer décemment ses pompiers.
Beyrouth – Abou Hassan lève les yeux brièvement, finit de prendre une tasse de café pendant qu’un client pressé attend dans sa voiture. Après l’avoir servi, il réfléchi à la requête et glousse de rire. Il connait l’endroit en question comme étant un champ de ferraille, et a récemment eu vent qu’il pourrait devenir un cimetière. Mais une caserne de pompiers ? Dois-je vraiment croire qu’il y avait une caserne de pompiers ici ?
« Nous entendons parler de cette histoire depuis des années », dit-il. Il pointe alors avec son doigt tâché de café : « Regarde, c’est là en face de toi. Regarde les pompiers et les équipements… ouvre les yeux ».
Issam passe prendre un café, sans sucre. Il a emménagé dans la région il y a 20 ans, 10 ans avant l’actuel chef de la municipalité de Beyrouth Abdel Meneem Al Aris, et décida de construire l’inexistante caserne de pompiers. Tout ce qu’il sait, c’est que le site situé entre la banlieue de Chatila et le cimetière de Chahidayn, était destiné à devenir un grand centre de défense civile.
« Nous n’avons jamais pu savoir ce qui s’était passé », dit-il, ajoutant qu’il avait récemment entendu que des plans existaient pour le transformer en cimetière. « Là non plus, on ne sait pas ce qu’il en est devenu ».
Ce qu’Abou Hassan et Issam ne savent pas, ils peuvent le retrouver dans les archives, comptes-rendus de réunions et décrets de la municipalité de Beyrouth.
Le 9 Octobre 2001, le Conseil municipal de la ville de Beyrouth et le Conseil pour le Développement et la Reconstruction (CDR) publie le décret n° 751, approuvant la Lire le reste de cette entrée »