Ancien ministre des Affaires étrangères de Mauritanie, ancien ambassadeur en France
L’accord cadre du 23 février signé entre le gouvernement du Soudan et l’un des principaux mouvement de rébellion du Darfour, le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE), ouvre la voie à une véritable réconciliation nationale. C’est le résultat d’un travail diplomatique opiniâtre de l’État du Qatar. L’émir Cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani, son premier ministre et ministre des Affaires Etrangères Cheikh Hamad ben Jassim Bin Jabr al-Thani et son ministre délégué Ahmad al-Mahmoud se sont patiemment attaqués aux soubassements complexes de la crise du Darfour, et cela sans compter ni leur temps ni leur énergie.
Le travail n’était pas de tout repos puisqu’il fallait impliquer tous les protagonistes régionaux, les réconcilier au besoin, ne heurter les susceptibilités d’aucun pays, d’aucune institution régionale ou internationale, travailler à instaurer la confiance entre différents intervenants et contourner intelligemment les embûches des jalousies diplomatiques. Tache ardue si l’on sait que le conflit du Darfour s’est éminemment internationalisé, que les médiateurs sont légion, que beaucoup de médiations ont été tentées et ont toutes échouées. Et au fur et à mesure que la liste des « spécialistes du dossier » s’allongeait, le conflit se durcissait et enregistrait de nouveaux éléments de complication.
C’est dire donc que tout le monde observait avec une certaine appréhension l’implication diplomatique du Qatar dans le règlement de ce dossier. Tous se demandaient ce que Lire le reste de cette entrée »