Sur leur place, la Place des Martyrs, au centre de Beyrouth, qui n’a jamais aussi bien porté son nom, les familles des Martyrs de l’Armée libanaises, et les patriotes ont crié d’une seule voix « non et non à un règlement de dupes qui se ferait sur l’honneur de nos Martyrs !».
Ainsi, les proches des Martyrs de la troupe, tombés en héros dans divers affrontements contre les extrémistes au cours des deux dernières années, ont rejeté aujourd’hui un éventuel règlement qui disculperait le terroriste fugitif Fadel Shaker, exigeant la peine de mort contre «tous ceux qui ont agressé l’Armée et incitent encore à l’affrontement contre elle».
En juin 2013, les affrontements de Abra, à l’est de Saïda, entre les partisans du cheikh salafiste Ahmad el-Assir et l’Armée libanaise, ont fait plusieurs morts parmi les soldats et les officiers. En février dernier, le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, Sakr Sakr, avait engagé des poursuites contre Fadel Shaker, accusé d’incitation aux dissensions intercommunautaires et d’atteinte à la réputation de l’Armée.
« Le sang des héros n’est pas à vendre »
Il y a une semaine la chaine LBCI, financée par le saoudien Walid Bin Talal, également propriétaire de la maison de disques Rotona, avait érigé Fadel Shaker au rang de héros, lui consacrant une émission spéciale, durant laquelle le terroriste a été interviewé.
Criant leur colère légitime, les proches des Martyrs ont affirmé qu’ils rejetaient «tout procès contre Lire le reste de cette entrée »
L’entrepreneur-empereur aux discours controversés appelle à un rassemblement populaire de soutien à l’armée, le 1er août, place des Martyrs.
C’est dans les salons énigmatiques de son antre beyrouthin, l’Utopia Now, qui a vu se croiser de nombreux ambassadeurs, philosophes, journalistes, écrivains et musiciens de par le monde, que Michel Éleftériadès s’attelle à une ardue besogne. À quelques pas de son Music Hall, la boîte de nuit qui fait actuellement ravage à Dubaï aussi, l’entrepreneur et producteur libano-grec, connu pour avoir fréquenté de grands noms, comme l’avocat Jacques Vergès ou le philosophe Michel Onfray, concocte un projet d’un tout autre genre. Aujourd’hui, l’heure n’est pas aux affaires ni à la philosophie, encore moins à la musique.
Car M. Éleftériadès se mêle avant tout de politique. Et si « l’empereur » du Nowheristan, « l’empire » mythique qu’il a lui-même fondé, rêve d’un monde sans frontières, il tient toutefois à avoir son mot à dire sur la scène libanaise. Ancien combattant de l’armée à la fin des années 80 et fervent défenseur de cette institution, il lui organise, le 1er août, une manifestation de soutien. Et dans son salon se déroulent au quotidien des réunions pour garantir le succès de cette initiative.
« C’est une idée qui a germé dans ma tête il y a quelque temps, et que j’ai concrétisée avec l’aide de personnes qui partagent mon opinion à ce sujet, raconte M. Éleftériadès. Au bout de plusieurs années, je suis arrivé à la conviction que le salut du Liban ne peut se faire qu’à travers l’armée. Dans un pays entouré de tous côtés par des hordes de barbares, où plus rien ne tient debout et où la corruption est reine, seule l’armée peut prendre les choses en main. »
« Au Liban, explique-t-il, nous croyons que la liberté d’expression est sans limites. Les responsables politiques ne savent faire que de la surenchère à des fins électorales et politiques, et récemment l’armée a fait l’objet de critiques que l’on ne peut accepter et en a souffert. Insulter l’armée est devenu chose banale. Et jour après jour, nous réalisons que Lire le reste de cette entrée »
Après avoir exacerbé les tensions avec son discours sectaire inhabituel au Liban, Ahmad al-Assir est passé à l’action. Il a envoyé ses hommes pour attaquer un barrage de l’armée, tuant deux officiers et un soldat dimanche, en pensant que cet acte d’intimidation poussera la troupe à desserrer l’étau autour de son périmètre de sécurité, à Abra, ce qui lui laisserait les mains libres pour étendre son influence sur toute la ville. Sans doute encouragé par le laxisme des hauts responsables officiels et la complicité d’une partie de la classe politique, le cheikh intégriste croyait que les choses se dérouleraient comme il l’avait planifié. Mais c’était dans compter sur la détermination de l’armée à éviter le glissement du pays vers le point de non retour et mettre un terme à l’hémorragie dont elle est victime depuis des mois à Ersal, Tripoli et ailleurs dans le pays.
La détermination de l’armée est apparue dans le communiqué qu’elle a publié dimanche, appelant les hommes politiques de Saïda à choisir leur camp, «soit avec l’armée et l’Etat, soit avec la discorde et le chaos». Des propos dramatiques, surtout après l’appel d’Ahmad al-Assir «aux nobles sunnites à quitter l’armée».
Les troupes spéciales envoyées par l’armée ont fait face à des dizaines de miliciens bien armés et entrainés, dont de nombreux syriens et palestiniens. Dans son souci de limiter les pertes dans les rangs des civils, utilisés comme boucliers par les miliciens, l’armée a dû éviter le recours aux armes lourdes.
Ce sont surtout les fantassins qui sont montés à l’assaut du périmètre de sécurité d’al-Assir, ce qui explique le nombre élevés de martyrs dans ses rangs: 16 morts et quelque 100 blessés, à l’heure décrire ces lignes. Après moins de 24 heures de combat, l’armée a pris toutes les positions des miliciens. Quelques éléments sont encore retranchés dans un immeuble. Certains ont pris la fuite vers la région voisine de Charhabil. Des dizaines d’autres ont été tués ou capturés. Les militaires ont retrouvé des armes sophistiquées, des uniformes et de fanions du Front al-Nosra, ainsi que d’importantes quantités de matériels militaires et de munitions.
L’armée a refusé d’écouter tous les appels à un cessez-le-feu réclamé par l’ancien Premier ministre Fouad Siniora et la Lire le reste de cette entrée »
La montée en puissance de groupes extrémistes et salafistes au Liban commence à inquiéter les citoyens libanais, laïcs et défenseurs d’un état fort. Cette inquiétude est justifiée par le silence complice qui entoure leurs agissements et le soutien international dont bénéficient certaines de ces organisations.
Ce dossier regroupe un recueil d’articles classant chronologiquement les offensives subies par le pays du Cèdre ces dernières années (hormis l’odieux crime de Donniyeh survenu en 2000). L’objectif est de se faire une idée plus précise de la menace afin d’en prendre conscience et de ne pas la banaliser pour mieux la combattre.
L’Armée Libanaise est le fer-de-lance de l’unité libanaise et se trouve être la cible de ces groupes extrémistes. La « pensée » salafiste et la mise en scène d’une supposée menace de l’Armée laïque et du Hezbollah chiite permet à ces groupes de mobiliser les extrémistes sunnites et de leur justifier ainsi des actes barbares et criminels dignes des pires organisations terroristes. Bien que ciblée par cette campagne, la communauté sunnite dans sa grande majorité ne tombe pas dans le piège. Leurs actions restent contenues, elles ne menacent donc pas le tourisme… néanmoins, c’est la coexistence nationale que cherchent à faire sauter ces groupes.
Ensuite, hormis les traditionnels accrochages à Tripoli, entre extrémistes armés sunnites et la minorité alaouite, une accalmie apparente régna de 2008 à 2011 du fait de l’application de l’accord de Doha. Néanmoins, dès la chute du régime de Saad Hariri, les extrémistes resurgirent tout à coup.
Le controversé cheikh Ahmad el Assir, connu pour ses positions extrémistes et pro-salafistes, vient passer une journée à Kfardebian, avec une centaine de partisans… histoire de provoquer les habitants du Kesrouan. Mais ces derniers lui ont donné une leçon de civisme en protestant… sans armes, contre cette offensive.
La députée Sethrida Geagea a dénoncé ce qui s’est passé, ce jeudi, avec le cheikh Ahmed el-Assir et ses partisans, à Faraya, soulignant vouloir éviter tels incidents dans d’autres régions du pays.
Elle a signalé que chaque citoyen libanais a le droit de se déplacer en toute liberté sur tout le territoire libanais, à condition qu’il ne menace, en aucune façon, la paix civile.
Saïda était ce lundi une ville morte au lendemain de l’incident qui a fait trois morts et plusieurs blessés, entre des partisans du cheikh salafiste Ahmad Al-Assir et des membres du Hezbollah. Commerces et écoles étaient fermés à l’appel de divers partis et personnalités de la ville, et de l’association des commerçants, en signe de deuil d’abord et pour protester contre les tentatives d’entrainer Saïda dans la discorde communautaire ensuite. Le discours sectaire de cheikh Al-Assir a créé un climat de tension et il était normal que la moindre étincelle provoque un incident grave.
Si le sit-in organisé à la fin de l’été par le cheikh salafiste s’était terminé sans effusion de sang, il n’en n’était pas de même dimanche. Mais l’intervention rapide de l’Armée libanaise a empêché la situation de dégénérer, malgré les appels de cheikh Al-Assir à prendre les armes pour livrer ce qu’il a appelé la «bataille de la dignité».
La tension était montée dès les premières heures de la journée, lorsque le fils d’Al-Assir, Omar, a été arrêté à un barrage des Forces de sécurité intérieure (FSI) car il était au volant d’une voiture aux vitres teintées, sans papier et sans permis de conduire. Ahmad Al-Assir a débarqué en trombe, accompagné d’hommes en Lire le reste de cette entrée »
Plus que jamais, la politique officielle qui consiste à tenir le Liban à l’écart des développements en Syrie est sur la sellette.
La performance d’équilibrisme qui a permis jusqu’à présent au Liban officiel de refuser de participer à la conférence des « Amis de la Syrie » à Tunis et au congrès d’appui au régime syrien qui se tient bientôt à Téhéran est chaque jour remise en question par les événements sur le terrain.
Si les sources gouvernementales se gardent bien de faire le lien ouvertement, la récente découverte d’une cellule salafiste proche d’el-Qaëda au sein de l’armée montre à quel point le tissu social libanais est tributaire de la situation en Syrie.
La réapparition en force des Frères musulmans en Syrie, après leur arrivée au pouvoir en Égypte et en Tunisie, a donné un nouvel élan à la mouvance islamique au Liban, à travers d’abord la Jamaa islamiya qui devient soudainement un acteur important au Nord, mais aussi avec l’émergence de celui qu’on appelle désormais le phénomène cheikh Assir, ainsi que la présence de plus en plus visible de discours salafistes tolérés par le courant du Futur et les autres groupes sunnites, tant le sentiment que la tendance islamiste a le vent en poupe est grand.
Toutefois, l’infiltration de l’armée par une mouvance salafiste proche d’el-Qaëda est d’une grande gravité, la troupe étant considérée comme le filet de sécurité du Liban et la garantie de la stabilité, face aux multiples forces internes qui jouent constamment avec le feu et ne se soucient que de leur popularité au sein de leur communauté, sans tenir compte des autres composantes du pays.
Si, pour l’instant, « la cellule salafiste » de l’armée se résume à deux sous-officiers liés à des islamistes de Aïn el-Héloué et ailleurs, il n’en demeure pas moins qu’elle constitue le début d’un processus qui pourrait s’amplifier et constituer une menace réelle pour la troupe. Le commandant en chef de l’armée ne s’y est pas trompé, ayant immédiatement Lire le reste de cette entrée »