Entre le Liban et Israël, les canons se sont tus mais une guerre d’un autre type se poursuit, celle du renseignement, analyse lundi le correspondant de RFI à Beyrouth Paul Khalifé.
Ces deux dernières années, des dizaines de personnes ont été arrêtées dans les deux pays pour espionnage. Au Liban, ce phénomène a atteint des proportions gigantesques. Presque aucun secteur de la société n’a échappé aux recruteurs israéliens, pas même l’armée.
Le Tribunal militaire libanais a condamné à mort, vendredi 5 novembre 2010, un homme, Gergès Farah, pour espionnage au profit d’Israël. Il s’agit de la sixième peine capitale prononcée cette année contre des suspects en détention, en plus d’une dizaine d’autres verdicts similaires prononcés par contumace contre des collaborateurs présumés toujours en fuite.
Fin octobre en Israël, un tribunal condamnait un citoyen israélien d’origine arabe, Amir Makhlouf, à une lourde peine de prison pour « collaboration avec l’ennemi », en l’occurrence le Hezbollah. Le 1er juillet dernier, les autorités israéliennes annonçaient l’arrestation de six personnes, dont un sous-officier, suspectées de fournir des informations sensibles au Hezbollah.
Israël déploie de sérieux efforts pour renforcer ses réseaux au Liban
Ces incidents, et beaucoup d’autres encore, sont des épisodes connus de la guerre du renseignement que se livrent le Liban et Israël. Une guerre plus silencieuse que les conflits armés, mais non moins féroce.
Au Liban, il ne se passe pas une semaine sans l’annonce de l’arrestation par l’un des trois services de sécurité actifs d’un collaborateur présumé d’Israël. Depuis 2008, près de 150 personnes ont été arrêtées ou identifiées. Beaucoup sont de simples citoyens originaires de la banlieue sud de Beyrouth ou du Sud-Liban, des fiefs du Hezbollah. Ils sont surtout chargés de la collecte d’informations sur des membres du parti chiite. Mais d’autres ont des positions sociales plus importantes. Ils sont Lire le reste de cette entrée »