Julien Abi Ramia – L’Hebdo Magazine
Le 25 mai 2008, les députés, y compris les membres du bloc de Michel Aoun, ont porté à Baabda un président consensuel, au-dessus des partis. Mais au cours de toutes les élections qui ont suivi, le général de Rabié accuse Michel Sleiman d’avoir investi et soutenu dans l’ombre des candidats opposés à ceux du CPL. Aux yeux des partisans du CPL, le chef de l’Etat est devenu un adversaire politique pas tout à fait comme les autres. Alors que Baabda estime que le président devrait avoir un poids dans les différents niveaux du pouvoir pour jouer pleinement son rôle. Le 29 avril 2010, à quelques jours des dernières élections municipales, le leader du CPL affirmait «qu’il n’y aura pas de batailles des deux généraux».
Moins d’un an plus tard, au sein de la communauté aouniste, on pense non seulement que la bataille est enclenchée, mais que le général doit la remporter. Le tabou a sauté. «Il nous a bien eus», «à quoi joue-t-il?», «il veut s’engager sur ce terrain-là? Qu’il vienne, on l’attend de pied ferme», entend-on régulièrement de la bouche des sympathisants du CPL. Les plus zélés ont encore les législatives de 2009 et les municipales de 2010 au travers de la gorge. Les autres voient d’un très mauvais œil le refus du chef de l’Etat d’accorder à leur leader suprême la part qu’il réclame, alors que pour les amis du président, celui-ci s’en tient à ses prérogatives que définit la Constitution. Et alors que pointent à l’horizon les Lire le reste de cette entrée »