Être pris au piège de la faiblesse. D’une Finul réduite à compter les coups entre Israël et le Hezbollah, comme avant la guerre de 2006. Voilà ce que la France, et ses 1 546 hommes sur le terrain, redoute par-dessus tout. Mais, dans son insistance pour que la résolution 1701 de l’ONU soit appliquée – quitte à heurter les sensibilités de la population -, Paris se retrouve isolé, au moment où le Conseil de sécurité doit reconduire, à la mi-août, le mandat de la Finul.
«Nous ne voulons pas que les Français prennent en otage la Finul pour régler des problèmes face au Hezbollah ou à l’Iran», lâche un diplomate d’un pays européen contributeur, qui soupçonne Paris de vouloir durcir le ton contre le Hezbollah – et son tuteur iranien accusé de fabriquer la bombe.
Depuis que deux militaires espagnols ont été tués en 2007 dans un attentat, le contingent ibérique est timoré. Quant aux Italiens, autre composante importante de la Force, ils ne tiennent pas à risquer la vie de leurs hommes par un zèle anti-Hezbollah. Le «Parti de Dieu» joue de ces divergences. Mais, paradoxalement, lui non plus ne souhaite pas voir la Finul, pourvoyeuse d’emplois, quitter le Liban-Sud. «Il veut, simplement, que les Casques bleus soient de simples observateurs», affirme Ibrahim al-Amine, rédacteur en chef du journal al-Akhbar, proche du parti chiite.
Fruit d’un laborieux compromis arraché entre le Liban et Israël à l’issue de trente-quatre jours de conflits meurtriers, la «Finul renforcée» subit le contrecoup de la tension entre l’État hébreu et l’Iran à propos des ambitions nucléaires de ce dernier. Résultat : les deux piliers de son mandat – liberté de mouvement de ses troupes et coordination avec l’armée libanaise – sont en péril. Alors que Beyrouth s’était engagé à envoyer 15 000 hommes au Sud, seuls 3 600 y ont été déployés. Après les derniers incidents, l’armée a promis de dépêcher d’ici à décembre 5000 hommes supplémentaires. Mais la Finul reste sceptique sur la volonté d’une armée – également composée de chiites, sympathisants du Hezbollah – d’honorer ses engagements.
«Trop de visites en Israël»
D’autant que la relation avec la Finul n’est pas au mieux. Le commandant des forces armées, le général Jean Kahwagi, est irrité par les «trop nombreux déplacements de membres de la Finul en Israël». Plusieurs officiers français et italiens seraient Lire le reste de cette entrée »