Le navire battant pavillon de la Sierra Leone, intercepté par la marine libanaise le 27 avril, a capté l’attention des observateurs. Stupéfaction et inquiétude devant l’importance de la cargaison d’armes, saisie à bord, suffisante pour équiper une petite armée. Comment ce navire a-t-il pu passer à travers les mailles des filets israéliens et onusiens?
Le trajet du Lutfallah II, à bord duquel une importante cargaison d’armes, sans doute destinées aux insurgés syriens a été découverte, est des plus surprenants. Le cargo a quitté le port d’al-Khamss, en Libye (situé à 120 kilomètres de Tripoli), s’est d’abord dirigé vers le port d’Alexandrie, en Egypte, a ensuite fait escale dans le port turc de Mersin, avant de mettre le cap vers sa destination finale, le Liban. La suite est bien connue: le navire transportait 150 tonnes d’armes et de munitions destinées aux opposants syriens, qui devaient leur être acheminées via la région de Wadi Khaled, au Liban-Nord. Il s’agit de plusieurs milliers de fusils mitrailleurs russes, Kalachnikov, et américains, M16, des lance-roquettes de divers types, des canons de mortier de 120 mm, des munitions et des explosifs.
Des sources proches de la majorité ont assuré que l’opération a été montée avec la complicité de partis libanais sympathisant avec la révolte syrienne, et que les armes devaient être transportées par ces mêmes partis vers la région frontalière. Mais d’autres ont nié ces informations, affirmant que seuls des citoyens syriens seraient impliqués dans ce trafic. Pour le moment, aucun indice ne prouve l’implication d’acteurs libanais, et l’interrogatoire des onze personnes arrêtées, dont l’agent Lire le reste de cette entrée »