Né en 1989, Mohamad Ezzedine est titulaire d’un master en langue étrangère de l’Université Aix-Marseille. Ce Franco-Libanais, journaliste et écrivain, est passionné d’Histoire et s’y consacre pleinement depuis sa plus tendre enfance. Il signe, avec Beyrouth, capitale contre le Mont-Liban ?, son premier ouvrage aux Editions Edilivre. Mohamad Ezzedine, un auteur à suivre…
Aujourd’hui capitale de la République libanaise, Beyrouth n’était, jusqu’en 1840, qu’un petit port qui avait peu de chance de devenir une ville majeure du pourtour méditerranéen. Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du XIXe siècle qu’elle devient la capitale du vilayet du même nom avant de devenir, dès 1920, celle du Grand-Liban.
Or l’annexion de Beyrouth à l’entité libanaise ne tarde pas à soulever des ambiguïtés et à déchaîner les passions nationalistes et communautaires, sous l’œil « bienveillant » des grandes puissances étrangères. Beyrouth, capitale contre le Mont-Liban ?, un imbroglio international qui met en avant un Liban où les intérêts nationalistes, communautaires et internationaux se chevauchent, s’entremêlent dans une confusion inimaginable.
Bref, tout ce que vous avez toujours voulu comprendre sur Beyrouth et les dessous de la création du Liban moderne se trouve dans cet ouvrage: Beyrouth, capitale contre le Mont-Liban?
Les attraits que revêt Beyrouth sont multiples, ce qui permet à cette ville légendaire d’attirer des touristes de plus en plus nombreux, de les séduire et de tisser avec eux des liens passionnels. Beyrouth dévoile une belle identité qui augure d’un succès touristique en ce début de saison estivale.
Un kaléidoscope fascinant
Le Liban, ô combien surprenant et envoûtant ouvre des perspectives prometteuses, propose un merveilleux kaléidoscope culturel et donne naissance à un foisonnement exceptionnel d’escapades chargées d’histoires fortes. Un subtil mélange entre beaux panoramas naturels, patrimoine culturel, art avant-gardiste, vie nocturne animée… Passés les premiers instants en filigrane des vicissitudes connues, l’émotion de Beyrouth donne toute sa mesure à l’éblouissement de sa beauté qui se reflète dans ce miroir méditerranéen.
« The place to be »
Son mix d’influences, sa spécificité et sa diversité vibrent à chaque étape. Ainsi en phase avec son époque, les engagements pris de vouloir retrouver sa beauté d’antan, Beyrouth est impulsée par cette envie de rattraper le temps. Au niveau du bien-vivre Beyrouth est reconnue comme exemplaire par les Libanais comme par les voyageurs. Remarquable et remarquée sur la scène des stations balnéaires chic et branchées, Beyrouth s’impose comme la nouvelle destination « the place to be ». Aujourd’hui, toutes les Lire le reste de cette entrée »
Un projet immobilier est en construction dans le quartier traditionnel de Mar Michaël à Beyrouth. Une tour de 19 étages doit remplacer un vieux cinéma (le cinéma Vendôme) et quelques maisons typiques libanaises. Save Beirut Heritage ne l’entend pas de cette oreille et appelle à une mobilisation. Le groupe, qui lutte pour la conservation du patrimoine libanais, regrette que « le ministère de la Culture, qui avait refusé dans un premier temps d’octroyer le permis de conduire, ait finalement cédé aux pressions de politiciens proches du dossier ». Le permis a été délivré, à condition que les façades des maisons traditionnelles soient préservées. « Un compromis inacceptable » pour Save Beirut Heritage.
Autour de 75 activistes ont fait le déplacement. Leurs revendications : « empêcher les politiciens d’utiliser leur pouvoir pour démolir le vieux Beyrouth, adopter une loi pour préserver et sauvegarder le patrimoine architectural libanais, réglementer la construction de tours dans les quartiers traditionnels de la ville. » Une loi de sauvegarde du patrimoine est actuellement au Parlement. Elle devrait être bénéfique à la fois aux propriétaires de maisons traditionnelles et aux promoteurs immobiliers. Reportage
La révision de la structure tarifaire, l’amélioration de la qualité des services ainsi que le rééquilibrage du rationnement électrique entre les régions sont, parmi d’autres, quelques-unes des recommandations émises par la Banque mondiale pour rétablir une confiance très fragilisée au Liban entre les consommateurs et le producteur national.
Dans un rapport sur le Liban, la Banque mondiale a indiqué que le principal défi du secteur de l’électricité au Liban était de regagner la confiance des consommateurs. En effet, l’Électricité du Liban (EDL) ne fournit pas une offre suffisante et dispense un service de mauvaise qualité. De surcroît, le secteur est toujours dépendant de générateurs électriques privés qui fonctionnent en dehors de toute supervision de l’État.
De ce fait, les consommateurs n’ont aucune confiance dans le système et souhaitent assister à une action et des résultats concrets, a souligné la BM dans son rapport, émettant en parallèle une série de recommandations susceptibles de rétablir la confiance des abonnés.
Parmi ces recommandations, figure en premier lieu la mise en place d’une structure tarifaire plus simple et surtout plus progressive. La Banque mondiale déplore à cet égard le caractère régressif de la structure actuelle qui ne protégera en aucun cas les catégories les plus pauvres en cas d’augmentation des tarifs. De plus, le rapport souligne que le système de subventions appliqué au « inverted tariff block » – une structure qui implique une augmentation des Lire le reste de cette entrée »
La flambée des prix de l’immobilier dans la capitale oblige une partie de la population à déménager vers des localités périphériques. Dans 10 ans, Beyrouth sera une ville des cols blancs.
Dans les cafés, bureaux et taxis, les gens se plaignent. La hausse des prix de l’immobilier est devenue – après la météo – le sujet privilégié pour lancer une conversation. Mariam vit depuis 30 ans à Ras Beirut. Aucun de ses trois fils ne pourra acheter un appartement dans le voisinage.
«Marié récemment, mon fils aîné a acheté un appartement à Hadath grâce à un prêt bancaire, raconte-t-elle. Sa femme et lui sont employés dans une agence d’architecture, et ils ne sont pas capables de se procurer un logement dans le quartier où nous avons toujours vécu. Je ne sais ce que feront mes deux autres fils dans quelques années.»
Le fils de Mariam n’est pas un cas isolé. Avec les prix du logement qui flambent, les classes les moins aisées perd de plus en plus l’espoir de trouver à se loger dans la capitale. Acheter ou louer dans les banlieues, et même plus loin encore, devient inévitable. Elias vit avec sa famille depuis 5 ans à Dubaï: «Je voulais acheter un appartement à Achrafiyé, mais je ne trouve pas une maison décente à moins de 300 000 dollars. Maintenant je pense acheter à Mansourieh».
Kamal Hamdan, conseiller économique et directeur de L’institution de recherches et de consultations, n’est pas très optimiste:
«Les deux tiers des habitants de la capitale aujourd’hui, seront déjà dans les périphéries d’ici dix ans». Selon lui, la flambée des prix changera l’aspect social de la ville. «Les jeunes de 15 ans qui se lanceront sur le marché du travail dans dix ans seront contraints d’habiter en dehors de la ville, assure-t-il. Dans un noyau familial formé de trois enfants par exemple, un membre sera à Lire le reste de cette entrée »
Si Beyrouth parlait, que dirait-elle?
« Aujourd’hui, beaucoup de jeunes Libanais veulent émigrer parce qu’ils n’entendent parler que du Liban des tragédies, et de Beyrouth la laideur. Si seulement ils savaient ce qu’il y a de gloire dans Beyrouth, ce qu’il y a d’amour et de grandeur au Liban, ils ne désespéreraient pas. »
Tel est le but du programme en 4 épisodes « Beirut law btehki (Si Beyrouth parlait) », écrit et présenté par Lina Murr Nehmé et réalisé par Bernard Kahwaji.
Sur OTV, les mardis après les infos du soir, soit à 20h45, lancement le 15 juin 2010. Retransmission différée de l’émission les mercredis à 15h30.
A chaque quartier ses repères balayés. Celui-ci est envahi par une armada de grands immeubles. Seul le port de Fekhoura reste les pieds dans l’eau. Aïn Mreissé, ce village dans la ville, prend des airs de quartiers d’affaires londoniens… La mer en plus.
Dans les années 70 du siècle dernier, Aïn Mreissé était encore un joyau architectural, il l’est toujours aujourd’hui, d’une manière bien différente. En se promenant dans ses rues, il y a de quoi perdre la tête à force de la relever. Ici comme ailleurs, les anciennes maisons disparaissent avec leurs habitants, revenant uniquement pour les grands événements, mariages, enterrements et élections. A Aïn Mreissé, il y avait autrefois trois ports: Minet el-Hosn, Fekhoura et Chouran, au niveau du Bain militaire. Malgré la construction de la route sur la corniche, le port de Fekhoura survit. Dans ce quartier en pleine mutation, les pêcheurs et leurs amis viennent se retrouver au port, le matin ou en fin d’après-midi pour fumer des narguilés, jouer aux cartes, chanter ou faire monter la voix. Leurs pères et grands-pères étaient déjà pêcheurs. Le port existe depuis plus de 100 ans. Avant, les artisans y travaillaient l’argile.
Mounir, 65 ans, est un ami des pêcheurs. Ses souvenirs de Fekhoura commencent lorsqu’il avait 5 ans. «Tout est devenu artificiel. Tous les bâtiments sont nouveaux», se lamente-t-il. Le port est encerclé par Lire le reste de cette entrée »
La très faible participation des électeurs beyrouthins a cantonné la bataille aux quartiers chrétiens. Michel Aoun, qui défiait l’ensemble des pôles du 14 mars sur le terrain des moukhtars, n’a réussi son pari qu’à moitié. S’il n’a obtenu que 7 des 28 sièges à pourvoir hors consensus, le CPL a repris la main au sein de l’électorat chrétien de la circonscription, en passant tout juste audessus de la barre des 50%.
Pour ceux à qui ça aurait échappé, le nouveau président du Conseil municipal de Beyrouth s’appelle Bilal Hamad, apparenté Courant du futur. Parmi ses 24 colistiers, triés sur le volet par Saad Hariri et ses alliés, on retrouve deux encartés au Tachnag et un membre du mouvement Amal. La liste a été élue avec près de 66 000 voix, le premier perdant émergeant à peine à 11 000 voix. Mais là, le résultat était connu d’avance. Le suspense était ailleurs. Dans les quartiers d’Achrafié, Rmeil et Saïfi, les électeurs se sont déplacés pour élire le champion chrétien de la capitale. Michel Aoun a lancé un défi solennel à ses contempteurs; les pôles du 14 mars l’ont relevé plutôt confiants. Avant de lancer l’assaut dans la forteresse beyrouthine, le leader du CPL a choisi le terrain. Pour contourner le diktat de la loi électorale, qui noie le vote chrétien, la bataille s’est déroulée à coups d’enveloppes brunes, celles des moukhtars. Les machines électorales ont tourné à bloc, mais dans le vide. Malgré les milliers de SMS envoyés et les dizaines de bus mis à disposition, seuls 21% des inscrits ont pris part à cette guerre de représentativité. Dimanche, le parti qui a raflé la mise à Beyrouth est celui des Lire le reste de cette entrée »
Les élections municipales qui doivent se dérouler en principe en juin posent plus d’un problème et occupent actuellement les milieux politiques. Mais le point le plus épineux reste le sort de la capitale, Beyrouth. Selon la loi actuellement en vigueur, le système électoral est majoritaire et les électeurs de la capitale doivent élire 24 membres du conseil municipal qui, à leur tour, éliront le président et le vice-président. En 1998, où les élections municipales avaient eu lieu après une interruption de près de trente ans, le système avait connu un gros accroc avec l’élection à Tripoli d’un conseil municipal sans membres chrétiens. Pour éviter que cela ne se reproduise, Rafic Hariri, alors Premier ministre, avait proposé une entente tacite prévoyant la division à égalité des membres du conseil municipal de Beyrouth entre 12 chrétiens et 12 musulmans, et l’élection se ferait sur la base d’une liste consensuelle. Le système a fonctionné en 1998 et en 2004. Aujourd’hui, à la veille des nouvelles élections municipales et parce qu’en principe l’heure des réformes a sonné, après les années de troubles et de division, c’est la question du découpage ou non de la capitale qui pose problème.
Dans un effort louable de modernisation, le ministre de l’Intérieur Ziyad Baroud a soumis au Conseil des ministres un projet de loi comportant de nombreuses réformes, notamment en ce qui concerne le processus électoral dans les grandes municipalités de plus de 21 membres où le vote devrait se faire sur la base d’un système proportionnel. Le projet du ministre précise les modalités techniques de l’opération, mais avant même d’être étudié en profondeur, il a suscité une réaction de méfiance, tant les enjeux sont importants dans la capitale. Pour une raison encore mal définie, la proportionnelle provoque une réaction de rejet comme si le système était trop compliqué pour les électeurs. Mais Ziyad Baroud a bien prévu de l’adopter dans les grandes agglomérations où les électeurs ont un niveau d’éducation plus élevé et selon le principe de la liste fermée. Toutefois selon les échos recueillis, ce point, comme beaucoup d’autres dans le projet du ministre, a très peu de chances d’être adopté.
Le Conseil des ministres de lundi a été ainsi le théâtre de vives discussions sur ce point et les débats doivent reprendre aujourd’hui. Mais à voir le climat général, il sera difficile d’aboutir à un accord. Les différentes positions se résument comme suit : le Premier ministre et avec lui le Courant du futur et les Forces du 14 Mars refusent le découpage de la capitale en plusieurs circonscriptions, sous prétexte Lire le reste de cette entrée »
Depuis la guerre des Six-Jours et l’annexion de la ville, un lent travail d’encerclement est à l’œuvre.
Pour la loi internationale, Jérusalem reste une ville divisée. La ligne verte, l’ancienne ligne de cessez-le-feu de 1948, sépare encore l’Ouest, à majorité juive, de l’Est, à majorité palestinienne. Les projets de création d’un État palestinien considèrent Jérusalem-Est comme sa future capitale. La plupart des solutions de partage de la ville se basent sur les « paramètres de Clinton », énoncés en 2000 par le président américain d’alors : « Les quartiers juifs pour Israël, les quartiers arabes aux Palestiniens. »
L’inconvénient, c’est que la réalité a beaucoup changé depuis la conquête de Jérusalem-Est par les Israéliens en 1967. La ville a été « réunifiée » par l’État hébreu, mais cette « capitale » autoproclamée n’est reconnue par pratiquement aucun État étranger. Une active politique de colonisation urbaine modifie peu à peu, sur le terrain, à la fois les limites de la municipalité et la démographie de la ville. Jour après jour, la question de Jérusalem devient plus inextricable, et une division de ce « territoire disputé » de moins en moins faisable.
Une majorité d’Israéliens, même ceux qui se déclarent favorables à la création d’un État palestinien, ne veulent pas voir la ville être à nouveau partagée. Pour eux, la question de Jérusalem est réglée par la loi fondamentale votée à la Knesset en juillet 1980, qui fait de la ville « complète et unifiée » la Lire le reste de cette entrée »