
José Ignacio Salafranca
Trois mois après les résultats d’un scrutin législatif organisé pour la première fois en un seul jour et qui s’est déroulé dans un climat paisible, uniquement émaillé par quelques incidents mineurs, le chef de la mission européenne d’observation des élections est venu remettre le rapport final de sa mission alors que le pays ne s’est toujours pas doté d’un nouveau cabinet.
D’entrée de jeu, José Ignacio Salafranca, chef de la mission européenne d’observation des élections, tient à souligner les principales préoccupations de l’équipe d’observateurs qu’il présidait durant les élections de juin 2009 à Beyrouth : « Notre souci a été de préserver constamment la neutralité, l’objectivité et le professionnalisme de notre mission, tout en veillant à ne jamais remplacer la volonté des citoyens. Notre travail consiste à accompagner l’opération électorale en y apportant l’expertise, la disponibilité, ainsi que la solidarité de l’Union européenne. » M. Salafranca est à Beyrouth pour, rappelons-le, remettre le rapport final rédigé par la commission d’observateurs dépêchés par l’Union européenne en juin dernier. Une conférence de presse (lire par ailleurs) a été organisée hier à l’hôtel Mövenpick pour exposer au public les conclusions d’un rapport au bilan somme toute assez positif.
S’il ne fallait poser qu’une seule question à José Ignacio Salafranca ce serait la suivante : lui est-il déjà arrivé de revenir dans le pays dont il a surveillé les élections pour remettre son rapport final alors que le pays en question n’a pas réussi à mettre en place un nouveau gouvernement ? Existe-t-il un lien entre la qualité des élections et leur traduction sur le plan institutionnel ? Il répond : « Je suis ici pour présenter les recommandations qui concernent la campagne électorale, mais c’est clair que normalement, il y a un lien entre les résultats des élections et la formation du gouvernement. C’est une question absolument pertinente. Maintenant, peut-être que je ne m’exprime pas ici en tant que chef de la mission d’observation mais en tant que député européen. » M. Salafranca ajoute : « Au Mexique, un délai de 6 mois est prévu par la Constitution pour la formation d’un nouveau gouvernement. Mais ce qui s’était passé lors des élections présidentielle et législatives mexicaines, c’est que le candidat perdant a totalement contesté les résultats, il y a donc eu un conflit postélectoral très sérieux, chose qui ne s’est pas produite au Liban. »
M. Salafranca rappelle dans ce contexte qu’il y a 19 recours qui ont été présenté devant le Conseil constitutionnel, mais que de manière globale, les résultats des élections ont été acceptés par les différents acteurs locaux. « Il ne faut pas oublier que le Liban est tributaire d’un équilibre consensuel qui dépend de plusieurs facteurs », ajoute le chef de la mission européenne, mais il n’en reste pas moins qu’il devrait y avoir « un lien de cause à effet » entre les élections et le nouveau gouvernement. Lire le reste de cette entrée »