De Rabee Jaber. Traduit de l’arabe ( Liban ) par Simon Corthay et Charlotte Woillez.
Dans les entrailles d’une Beyrouth semi pacifiée, une cité souterraine vit à l’abri du monde réel, de la violence. Deux Beyrouth, celle d’en haut et celle d’en bas, se côtoient et s’ignorent.
Fable, métaphore, science fiction morale, parabole: évacuons d’entrée de critique les qualificatifs qui font peur. J’avoue méconnaître la littérature libanaise. Une raison de plus, outre la magnifique couverture – un extrait d’une photo de la grande mosquée par Jean-Michel Coureau – pour lire ce premier roman traduit en français de celui qui dirige le supplément culturel du journal Al-Hayat. A 37 ans, il a déjà quinze romans à son actif. Avec la traduction de celui-ci, gageons que ce ne sera pas le dernier a être traduit dans notre langue.
Un univers ou l’odorat, le sens le plus aiguisé, est aux aguets.
L’auteur, Rabee Jaber, dine tranquillement dans un lieu nocture d’une ville en reconstruction ( le roman date de 2005 ). Au restaurant du Virgin, situé au sommet de l’immeuble de cette marque culturelle mondialisée, notré écrivain déguste du vin blanc avec une poignée d’amis. Un ancien vigile du batiment qui abrite les publications Al-Hayar vient saluer la tablée. L’homme, Boutros, a disparu depuis plusieurs mois. Il a besoin de raconter sa disparition à l’auteur. Après ce court chapitre introductif qui campe un Beyrouth assiégé par les touristes du Golfe, à la recherche de douceur dans le contexte post 9/11. Boutros fut rétrogradé Lire le reste de cette entrée »