Avec la mort de l’héritier du trône en Arabie saoudite, le prince Sultan Ben Abdel-Aziz Al Saoud, le royaume se trouve confronté, pour la première depuis sa création, à un sérieux problème de succession. Ce développement intervient au moment où la Tunisie, la Libye et l’Egypte connaissent des changements accélérés de leurs systèmes politiques et sociaux. Le printemps arabe est-il en train de se transformer, progressivement, en automne islamiste?
Bien que la maladie du prince Sultan Ben Abdel-Aziz n’était plus un secret, le fait que l’héritier du trône ait décédé avant le roi est sans précédent dans le royaume. Par le passé, les différends, qui pouvaient exister entre les princes, n’avaient aucune importance, car le monarque choisissait son héritier sans devoir rendre de comptes à personne. Les temps ont changé. Depuis 2006, le roi Abdallah a mis en place une nouvelle assemblée: La Bayaa. Présidée par le prince Mechaal Ben Abdel-Aziz, elle est formée de 35 membres, représentant chacun une branche de la famille Saoud. C’est cette assemblée qui aura le dernier mot dans le choix crucial du prochain numéro deux du royaume. Bien que Abdallah conserve son droit de présenter un candidat qui devra obtenir le soutien du conseil, les membres peuvent quand même voter autrement durant une période ne dépassant pas les trente jours. Il est cependant clair que, cette fois, la situation est plus complexe. Le choix ne sera pas limité à l’héritier du trône, qui sera probablement couronné roi dans un proche avenir, en raison de la maladie de Abdallah, âgé de 86 ans.
Les candidats pour la succession de Sultan ne sont pas très nombreux. Parmi eux, figure un favori, le prince Nayef Ben Abdel-Aziz, ministre de l’Intérieur et second vice-Premier ministre. Agé de 78 ans, en poste depuis 1975, il est perçu comme un conservateur qui n’aime pas trop bousculer le pays par des réformes qu’il considère inutiles. Ainsi, en 2009, il a publiquement critiqué l’entrée des femmes au Conseil consultatif et souligné qu’il n’était pas nécessaire que Lire le reste de cette entrée »