Après des mois de débats acharnés, mais relativement stériles, les députés devaient proroger le mandat du Parlement pour une durée d’au moins un an, le temps pour eux d’élaborer une nouvelle loi électorale. Une décision qui ne satisfait pas tout le monde, mais qui semble actée.
Votera, votera pas? C’est sans doute ce que se sont demandé les Libanais ces derniers jours, en assistant aux éternelles tergiversations sur la tenue des élections législatives. Après la mise à l’écart des différents projets de loi, censés remplacer la loi de 1960, par l’une ou l’autre des parties en présence, la solution intermédiaire de la prorogation a effectué son grand retour, au grand dam de certains.
Pourtant, lundi, le Premier ministre démissionnaire Najib Mikati et son Conseil des ministres, réunis brièvement à Baabda, se sont décidés à former la Commission de supervision des élections législatives. Ils ont même approuvé un budget de 22 milliards de livres libanaises, destiné à la gestion des élections le 16 juin prochain, en vertu de la loi électorale en vigueur. Dans une quinzaine de jours donc. «Nous souhaitons une loi électorale plus juste pour les Libanais, mais nous sommes obligés de remplir nos devoirs conformément à la loi», a déclaré Najib Mikati, à l’issue de la réunion. Surprise donc pour les Libanais, appelés théoriquement à se rendre dans les isoloirs le 16 juin, sans avoir pris connaissance des programmes – si programme il y a – des candidats à la députation. Toutefois, qu’ils se rassurent, cette annonce n’est au final qu’un coup d’épée dans l’eau, purement pour la forme, puisque la prorogation du mandat du Parlement semble bel et bien actée. Sur ce sujet, le Premier ministre démissionnaire a estimé que «le gouvernement ne se prononce pas sur cette affaire, c’est la Chambre qui doit décider. Si la décision est prise de proroger le mandat du Parlement, nous l’examinerons et chacun donnera son avis sur cette demande». En préalable à cette annonce de la date des élections, quasiment tous les partis, à l’exception des Kataëb qui ont attendu lundi pour le faire, ont présenté leurs candidats à la législature (voir encadré), qu’ils soient opposés ou non à la loi de 1960.
La situation très instable du Liban, du fait des événements en Syrie et leurs répercussions dans plusieurs points névralgiques comme Tripoli, Saïda, Ersal ou encore les roquettes tombées sur Chiyah ces derniers jours, apparaît comme la raison première de la prorogation. Pour autant, tous les partis ne sont pas d’accord sur la durée de cette prorogation.
Dans le camp du 8 mars, si le Hezbollah et Amal n’étaient pas hostiles à cette option, pour des raisons stratégiques – le premier étant occupé sur le front syrien -, on a vite écarté l’éventualité d’une prorogation de six mois. Une échéance trop brève pour se mettre d’accord. Le tandem chiite penchait plutôt pour un report de deux ans des élections. Mais c’était sans compter sur le président du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, qui a refusé en bloc une quelconque prorogation, après avoir accepté du bout des lèvres, la tenue des législatives en temps et en heure, selon la loi de 1960, qu’il a pourtant décrié depuis de longs mois. Le leader du CPL préférait en effet une élection dans les délais, plutôt que Lire le reste de cette entrée »
Le président de la commission des finances au Parlement, Ibrahim Kanaan, a annoncé le 18 avril, le versement de 300 millions de dollars aux 945 municipalités provenant de la Caisse autonome des municipalités. Les municipalités attendaient ce versement depuis septembre. Le retard est récurrent en raison de différends annuels sur le mode de répartition de ces montants entre les municipalités.
A l’occasion de ce déblocage, le député a annoncé que celui des 1,2 milliards de dollars dus aux municipalités par le ministère des Télécommunications depuis 1995 est aussi imminent. (Le Commerce du Levant d’avril 2013). Les ministères de l’Intérieur, des Télécommunications et des Finances sont en train de finaliser le mécanisme de répartition de ces fonds. Le montant qui s’élève à 3,5% du PIB pourrait faciliter le lancement de projets de développement. Imaginez ce que représentent 1,2 milliards de dollars pour le développement local”, s’exclame Ibrahim Kanaan selon qui les municipalités manquent cruellement de moyens pour financer des projets locaux. Le député cite l’exemple de la construction d’une centaine de places de parking à Sin al-Fil a été plusieurs fois repoussée.
Redoutant la dilapidation des fonds et la corruption, certains experts indépendants ou membres d’ONG affichent un point de vue différent. Les projets de développement financés pourraient être trop éloignés des besoins locaux si des mesures assurant la transparence et la responsabilisation des municipalités ne sont pas prises. Même si la loi oblige les municipalités à annoncer publiquement leur budget, la majorité d’entre elles ne publient qu’une partie des dépenses et des recettes totales et utilisent des lignes budgétaires vagues et allusives. Le problème qui se pose est celui de la capacité institutionnelle des municipalités à utiliser ces fonds à bon escient, disent-ils.
Elle passe inaperçue, mais il s’agit de l’une des plus grandes réformes que ce gouvernement ait réalisé car cette loi fixe les bases d’une décentralisation saine de l’état.
Le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le Général Michel Aoun, a tenu jeudi une conférence de presse conjointe avec le ministre des Télécommunications Nicolas Sehnaoui et le président de la commission des Finances, le député Ibrahim Kanaan, portant sur la distribution des revenus du secteur de la téléphonie mobile aux municipalités.
Cette réforme permet ainsi de mettre fin à l’injustice qui frappait les municipalités libanaises depuis la fin de la guerre civile. En effet, sans raison depuis 1994, celles-ci ne percevaient pas les revenus de la téléphonie mobile issu d’une taxe que le gouvernement libanais se devait de redistribuer aux municipalités (pour mieux comprendre, veuillez consulter cette page).
Pour rappel, il a fallu l’intervention des ministres du CPL dès 2009 pour venir à bout d’un véritable bras-de-fer politique :
– Bassil qui a dénoncé et mis en place les premiers moyens d’actions
– Nahas qui a mis fin au transfert vers le ministère des Finances et ouvert un compte pour emmagasiner les arriérées dues aux municipalités
– Sehnaoui qui a continué sur cette voie en veillant à aboutir sur un accord politique, en coopération avec le président de la commission parlementaire des Finances, le député Ibrahim Kanaan.
Le Général Aoun a rappelé que son bloc avait soumis, le 15 octobre 2012, au Parlement, une loi « bis référé » sur le financement des municipalités (Cliquez ici pour lire le projet de loi complet), mais que cette loi n’a pas été discutée en raison du boycott, par les députés de l’opposition, des séances parlementaires.
« C’est le gouvernement qui a finalement approuvé le versement de ces sommes aux municipalités », a-t-il fait savoir.
En effet, cela fait près de 20 ans que les municipalités ne recevaient plus ce financement qui leur revenait de droit. La faute aux Lire le reste de cette entrée »
Depuis 2002, Ghassan Moukheiber est député grec orthodoxe dans le Metn, au sein d’une alliance avec Michel Aoun, le chef du bloc parlementaire Changement et Réforme. Il « prévoit certainement » de se représenter en 2013 aux élections.
S’il fait partie du bloc Changement et Réforme, Ghassan Moukheiber se présente toutefois comme un homme politique indépendant, qui apprécie la diversité des courants et des opinions au sein d’un même groupe parlementaire. « En fait je refuse le cloisonnement dans la vie politique libanaise, » précise-t-il, souhaitant développer les dialogues nécessaires pour créer des « ponts » entre divers groupes dans l’objectif de la construction de l’Etat au Liban.
Le refus du cloisonnement
Pour lui, la scène politique est de toute façon beaucoup plus complexe que celle que les médias présentent, avec cette dichotomie entre 8 et 14 Mars qu’il qualifie de « simplisme politique ». « Je fais partie du bloc du Changement et de la Reforme, mais je refuse l’etiquette du 8 Mars qualifié de ‘pro-Syrien’, car, n’oublions pas que, bien avant l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005, j’œuvrais avec mon oncle, le Dr. Albert Moukheiber, pour le retrait des forces syriennes du Liban ; en 2005 j’ai participé au mouvement du 14 Mars dans ce même objectif et je me suis ainsi positionné contre les groupes du 8 Mars qui invitaient la Syrie à rester au Liban. Toujours souverainiste jusqu’au bout, » affirme-t-il .
En fait, une seule chose compte pour Ghassan Moukheiber: l’action utile pour la construction de l’Etat. « Je demande à être jugé sur mon action en tant que député. Je fais des choses que j’estime utiles sur le Lire le reste de cette entrée »
Il fait partie de cette catégorie de médecins pour qui la médecine est plus un engagement humanitaire qu’une profession. Une tradition dans la famille: son père était déjà médecin. Depuis 1984, il est chef du service d’urologie de l’hôpital libanais Geïtaoui. Originaire de Baabdat, il est élu une première fois en 2005 et réélu en 2009 pour le siège de député maronite du Metn, membre du Bloc du changement et de la réforme. Portrait de Salim Salhab.
C’est dans sa clinique à Antélias qu’il nous reçoit. Un lieu qui porte bien l’empreinte de son occupant. Partout des tableaux portant des inscriptions chères à son cœur ou qui représentent quelque chose pour lui. On y trouve les fameux vers de l’imam Ali, «Sois prudent» et une citation selon laquelle «la santé n’est pas tout. Mais sans la santé tout est rien». D’emblée, il précise que cela n’est pas un décor mais il aime les afficher. C’est entre Baabdat et Antélias qu’il passe son enfance dans une famille de quatre enfants, deux garçons et deux filles. Il est le fils du médecin Emile Salhab et de Marie Faddoul, tous deux originaires de Baabdat. Il fait ses études scolaires chez les Frères maristes à Jounié avant d’entreprendre des études de médecine à l’Université Saint-Joseph et une spécialisation de six ans en urologie au Canada, à l’université de Montréal. Sa vie professionnelle est partagée entre l’aspect clinique et l’aspect académique. Dès son retour, il intègre l’hôpital libanais Geïtaoui où, depuis, il exerce la médecine. Il donne également des cours à la faculté française de médecine jusqu’en 1986, date à laquelle il est Lire le reste de cette entrée »
Le chef du bloc parlementaire « Changement et Reforme », Michel Aoun, a indiqué ce mardi au terme de la réunion du bloc à Rabieh, que le découpage du Liban en 50 circonscriptions avait des visées politiques.
« Les discussions sur la loi électorale n’ont point avancées », a-t-il ajouté, affirmant qu’il était ouvert à la discussion de tous les projets de loi électorale proposés.
Prié de commenter les prises de positions du président de la République Michel Sleiman sur les arsenaux de la résistance, le député Michel Aoun a souhaité que l’armée libanaise puisse un jour préserver seule, la sécurité au Liban.
Il s’est, par ailleurs, dit étonné des réactions à la suite de l’explosion, la semaine dernière, d’un dépôt d’armes du Hezbollah dans le village de Nabi Chit, dans la Békaa. « Le Hezbollah possède des missiles capables d’atteindre Israël, au delà de Haïfa. Pourquoi, alors, certains sont-ils surpris lorsqu’ils découvrent que Lire le reste de cette entrée »
Le député Michel Aoun a entamé samedi sa tournée de deux jours dans le Caza de Byblos.
Premier arrêt : Bir el-Hit, où se sont rassemblés pour son accueil les députés Simon Abi Ramia, Abbas Hachem et Walid Khoury, l’ancien député Chamel Mozaya, ainsi que des figures politiques et municipales et un nombre de partisans.
Le général Aoun a prononcé un mot à l’occasion, soulignant que « la loi électorale sera inévitablement adoptée ».
Il a en outre considéré que le changement et la réforme sont des réclamations cruciales dans le pays « puisque notre argent a été volé sans responsabilisation depuis 1992 ».
Le chef du bloc « Changement et Réforme » s’est ensuite dirigé à Kartaba.
A Kartaba : « La politique du CPL a assuré la stabilité au Liban »
Le député Michel Aoun a entamé samedi sa tournée de deux jours dans le Caza de Jbeil.
Deuxième arrêt: Kartaba, où il a prononcé un mot, soulignant que » la politique du changement et de la réforme, que le CPL a adoptée, a assuré la stabilité au Liban, que l’autre partie le veuille ou pas ».
Il a, en outre, exprimé sa crainte quant à l’éventualité de la chute du régime syrien, qui d’après lui, « risque de favoriser la présence de groupes extrémistes dans le Nord du Liban ».
Le chef du bloc « Changement et Réforme » a ensuite signalé que l’unité nationale est le facteur fondamental pour la défense et la préservation du pays.
M. Aoun n’a pas manqué de critiquer une partie du gouvernement qui cherche toujours à entraver les projets de développement dans la région de Jbeil, affirmant que « le CPL travaille Lire le reste de cette entrée »
Des yeux qui pétillent de malice, de l’humour et un franc-parler. Il fait partie de ceux qui nomment les choses par leur nom et vont droit au but. Il a gardé en lui le côté frondeur de celui qui, à 12 ans, participait déjà à des manifestations. Portrait du député druze de Baabda, Fadi el-Awar, membre du Bloc du Changement et de la Réforme.
C’est dans le village de Kornayel qu’il a grandi dans une famille composée de cinq enfants, quatre garçons et une fille. A l’âge de cinq ans, il perd son père. «On a vécu avec ma mère dans une maison modeste. Ma mère travaillait et nous possédions une petite parcelle de terrain à Beyrouth qui nous rapportait des rentrées. En ce temps-là, cela suffisait pour subvenir aux besoins de la famille», se souvient Fadi el-Awar. C’est à l’école publique de Kornayel qu’il fait ses études scolaires, avant d’entamer des études universitaires à la BUC (actuelle LAU) et à l’Université libanaise.
A un âge très précoce, il fait ses débuts en politique. Il a 12 ans lorsqu’en 1972 il organise la première manifestation à l’école publique et réclame qu’on asphalte les routes. «C’était une demande vitale pour nous car on s’enfonçait dans la boue», dit-il. Il est retenu dans la voiture des gendarmes mais ses collègues réussissent à le libérer en leur jetant des pierres.
En 1973, lorsque les problèmes entre l’armée et les Palestiniens commencent, il se promène partout avec une keffieh autour du cou, alors que toute la famille se rendait auprès du ministre de l’Intérieur, Bachir el-Awar, qui était un parent à lui. «J’ai toujours considéré mienne la cause Lire le reste de cette entrée »
Le bloc parlementaire du Changement et de la Reforme, réuni mardi à Rabieh, a discuté des récents développements sur la scène libanaise, du projet de loi électorale, des relations libano-syriennes et de la situation aux frontières du Liban nord.
Le chef du bloc, le député Michel Aoun, a rappelé dans sa déclaration au terme de la réunion, les étapes de la discussion de la loi électorale au sein des assises maronites de Bkerké.
« A Bkerké, deux propositions ont été abordées: la loi proposée par le Rencontre orthodoxe selon laquelle les communautés forment la circonscription électorale, et la proposition des moyennes circonscriptions, à la base de la proportionnalité. Les deux propositions sont fondées sur la proportionnelle. De ce fait, les deux projets ont été soumis au gouvernement et aux blocs parlementaires afin qu’ils optent pour l’une des deux et le gouvernement a approuvé les circonscriptions moyennes » a-t-il rappelé.
Et de poursuivre: « Le député Walid Joumblat a été le premier à refuser le projet approuvé en Conseil des ministres, puis ce fut le tour du Premier ministre Saad Hariri et enfin des Forces Libanaises et du parti Kataeb. Et ce malgré le fait que ces derniers avaient approuvé Lire le reste de cette entrée »
Engagé en politique comme on s’engage dans un apostolat, grand idéaliste, tout simplement car il est réaliste selon ses dires, il est depuis 2002 le député grec-orthodoxe du Metn. Depuis 2002, il est membre du Bloc du Changement et de la Réforme. Portrait de Ghassan Moukheiber.
Il se considère comme le fruit d’une multitude de hasards. Ghassan Moukheiber l’appelle le destin ou Dieu, selon l’endroit où l’on se place. Fortement influencé par son père et son oncle, l’ancien député Albert Moukheiber, Ghassan est né dans une famille qui respire la politique dès les premières heures de la journée jusque tard dans la nuit. «Mon oncle a toujours vécu avec nous, bien avant ma naissance. J’avais deux pères, tous les deux engagés dans le service et la politique. Mon père assurait les services administratifs et mon oncle le service médical. Il a toujours soigné les gens gratuitement», confie Moukheiber. C’est surtout de son oncle qu’il a appris le respect et l’amour des gens, surtout des pauvres. «Mon oncle était ému et horripilé par la pauvreté. C’est le sentiment que j’ai aussi. L’injustice me révolte, ainsi que la pauvreté et la faiblesse. C’était pareil pour mon père et mon oncle. Ils ont travaillé gratuitement et se sont appauvris en faisant la politique. Ces valeurs-là, on les apprend à la maison. Aucun livre ne peut vous les inculquer», estime le député du Metn.
Ses amis d’enfance se souviennent encore qu’il aimait beaucoup argumenter. Il répétait depuis son plus jeune âge qu’il voulait être avocat, en clamant haut et fort qu’il ne fera pas de politique. «Je percevais la vie publique de mon père et de mon oncle comme un vol. Il y avait toujours du monde à la maison. Même pour aller faire ma toilette le matin, je devais traverser en pyjama toute une foule. Pourtant, la politique Lire le reste de cette entrée »