Talal el-Atrache – L’Hebdo Magazine
Cinq mois après le début du soulèvement populaire, la Syrie s’enfonce dans une guerre civile qui n’ose pas dire son nom. L’internationalisation de la crise et la mobilisation des puissances sunnites régionales contre le régime syrien, orchestrées par Washington, consacrent la polarisation du Proche-Orient et entraînent la région dans un conflit entre la Turquie et l’Arabie saoudite d’une part, contre l’Iran et la Syrie de l’autre.
Après les affrontements de Hama, l’armée syrienne a lancé une offensive contre la ville rebelle de Deir al-Zor, aux bords de l’Euphrate, qui échappait depuis une dizaine de jours au contrôle de l’Etat. Avant de donner l’assaut dans les deux villes, les militaires syriens avaient engagé des négociations avec les dignitaires dans une veine tentative de trouver une issue pacifique au mouvement de désobéissance civil. Si les pourparlers se sont heurtés à l’intransigeance des jeunes, dont une partie était déterminée à combattre jusqu’au bout, les armes en mains, ils ont néanmoins réussi à diviser les rangs des manifestants, facilitant la tâche de l’armée. Le bilan des affrontements à Hama et Deir al-Zor s’élève désormais à plus de 300 morts chez les civils, et à une cinquantaine de morts dans les rangs de l’armée.
Certains en Syrie parlent désormais d’une guerre civile de basse intensité et craignent un dérapage vers un conflit entre sunnites et alaouites. Les opposants parlent de «crimes contre l’humanité» provoqués par les pouvoirs et les «milices alaouites». Ils nient l’existence de groupes armés au moment où le nombre de victimes dans les rangs de l’armée et des services de sécurité s’élève à Lire le reste de cette entrée »