Par Marie-Josée R.
Dans une déclaration radiodiffusée sur les ondes de la VDL, le ministre de la Culture M. Gaby Layoun, se prononçant sur le dossier de l’hippodrome romain de Beyrouth, avait conclu son discours en affirmant que « lorsque la science parle, ceux qui baignent dans la cohue doivent se taire ». Partant de ce principe, c’est sur la science qu’il est fondamental de se baser, afin de clamer haut et fort la nécessité de sauvegarder les cales de radoubes phéniciennes à Minet el-Hosn, sur le terrain 1398 de Venus Real Estate.
Au plein cœur des controverses sur la sauvegarde du patrimoine libanais, et avec toutes les versions politisées ou pas sur l’hippodrome romain à Wadi Abou Jmil, une volonté de noyer le dossier de l’installation portuaire antique beyrouthine de la part de certains intérêts se fait clairement sentir, pour des raisons que le public ignore.
Étrange silence radio qui se poursuit de la part des autorités, brisé dernièrement par M. Albert Naccache (1) qui a attesté dans la presse libanaise sur un ton catégorique qu’il n’y a « Aucune cale antique sur le site des Venus Towers », expliquant que le résultat des fouilles entreprises par l’archéologue M. Hicham Sayegh, ont mis à jour quatre niveaux, dont le plus vieux remonterait au IVème siècle av. J.-C., et représenterait une carrière de pierre. Encore plus étrange qu’un des membres de la commission désignée par le ministre, reprenne pratiquement les mêmes arguments avancés par les promoteurs de Venus, qui eux, s’étaient basés sur le rapport (inexistant ?) de leur archéologue, qui semblerait être le fameux Hans Curverz. Enfin, l’article de M. Naccache s’avère déjà être une conclusion par lui-même alors que la commission n’a même pas encore publié son rapport final.
Sans trop vouloir s’attarder sur ces allégations, il est grand temps de laisser parler la science. Mme Martine Francis Allouche, spécialiste en archéologie maritime, avait auparavant lancé un appel pour la conservation de ces cales antiques du site 1398, ayant pour but de seconder internationalement le ministère de la Culture ainsi que la DGA pour la préservation de cette installation portuaire in-situ ; elle a également publié un article dans les carnets de l’Institut français du Proche-Orient pour souligner l’importance de ces vestiges et le fait qu’ils soient uniques en leur genre au Moyen-Orient. Mme Allouche a également répondu aux propos de M. Naccache, réponse qui n’a pas été publiée dans sa totalité, et qui est retransmise ci-dessous. Lire le reste de cette entrée »