Des arcades frappées de l’étoile de David, des inscriptions en hébreu enfouies depuis 30 ans: la synagogue Magen Abraham, l’un des derniers vestiges juifs du Liban, est en pleine rénovation, tout un symbole pour une communauté tombée dans l’oubli.
Au cœur de Beyrouth, la porte rouillée du temple autrefois dissimulée sous une végétation abondante s’offre désormais aux yeux des curieux, et le toit qui était à moitié couvert de briques a été mis à nu. Des ouvriers ont dégagé l’entrée, ravalé les murs et s’attèlent à enlever les monticules de remblai de-ci de-là. A droite, l’ancien bureau du dernier rabbin, qui a quitté le pays en 1977, après le début de la guerre civile (1975-1990). Au centre, l’entrée qui mène à l’intérieur du temple, où se dressent actuellement de nombreux échafaudages adossés aux arcades. « Nous sommes exaltés », confie à l’AFP Isaac Arazi, président du Conseil communal juif au Liban. « Nous espérons que cette initiative fera en sorte que la communauté grandisse de nouveau », affirme-t-il. La communauté juive, dont la religion est reconnue comme l’une des 18 confessions au Liban et dont la présence dans le pays remonte à 2.000 ans, s’est réduite au fil des ans. Elle est passée de 22.000 âmes avant la guerre civile à quelque 300 personnes actuellement, selon des estimations non officielles.
C’est après l’invasion israélienne du Liban en 1982 que sa présence a considérablement diminué, dans un pays où l’amalgame entre juifs et Israéliens est courant. Mais la rénovation de Magen Abraham, l’une des plus grandes synagogues du monde arabe, vient Lire le reste de cette entrée »