(L’Orient le Jour – Scarlett Haddad)
Les grues prennent d’assaut le ciel alors que la frénésie des chantiers donne une animation joyeuse et poussiéreuse aux rues. Nous sommes à Haret Hreik, au cœur de la banlieue sud de Beyrouth dans le quartier jadis appelé carré sécuritaire du Hezbollah. Si le trou dans le sol est profond, les échafaudages s’élèvent aussi en hauteur et les immeubles s’annoncent élégants sans ostentation, en tout cas plus beaux qu’ils ne l’étaient.
Plus de trois ans après avoir été transformé par les avions israéliens en « terrain de football », selon l’expression consacrée à l’époque, la banlieue sud renaît de ses cendres et prend des allures de modernité alors que les filles en jeans côtoient les femmes voilées et que les ouvriers du bâtiment font des heures supplémentaires pour achever à temps leurs chantiers. Le projet « Waad », annoncé par le secrétaire général du Hezbollah dès le 14 août 2006, est en train de prendre forme. Des 260 immeubles détruits, 75 sont déjà achevés et habités, alors que le directeur général du projet, Hassan Jechi, espère remettre une centaine d’autres à la fin de 2010.
À quelques mètres de l’église flambant neuve de Haret Hreik, une femme blonde, menue et gracieuse mène tambour battant une dizaine d’ingénieurs et d’entrepreneurs devant les ouvriers syriens qui attendent les instructions.
Elle dirige 53 ingénieurs et contremaîtres, et 630 ouvriers avec rigueur et au pas de charge. Information prise, elle travaille pour une société chrétienne et a la charge de la reconstruction de 20 immeubles… Ainsi va la banlieue sud où les temps changent. Les Lire le reste de cette entrée »