Joëlle Seif – L’Hebdo Magazine
Président Directeur-général de la banque al Mawarid, le ministre d’Etat Marwan Kheireddine manie aussi bien les manches d’un avion que les chiffres et la bourse. Pour ce pilote breveté, l’atterrissage en politique est quelque peu un concours de circonstances, lui qui n’appartient à aucune famille politique. «Quand on vous demande de servir votre pays en devenant ministre vous ne pouvez pas refuser», dit-il.
Né le 14 février 1968, Marwan Kheireddine a fait ses études à l’International College (IC). En 1986, alors que les examens officiels sont annulés au Liban et à la suite d’un incident, ses parents décident de l’envoyer poursuivre ses études en Angleterre, à Richmond. «J’ai commencé alors à travailler dans le secteur bancaire, mais pour moi, le rêve était de vivre aux Etats-Unis. J’ai alors trouvé du travail à Philadelphie, où j’ai eu deux ans et demi d’expérience avant d’entamer mon MBA à Columbia», raconte le ministre Marwan Kheireddine. Diplômé en 1992, il refuse une offre aux Etats-Unis et décide de rentrer au Liban. «Avec l’arrivée de Rafic Hariri au pouvoir, j’estimais que la guerre était bien finie. Je voulais revenir pour voir ce que je pouvais faire», confie-t-il.
Rentré au Liban, Marwan Kheireddine fait ses débuts à la banque al-Mawarid et commence à développer l’établissement. «En 1994, nous étions les premiers à créer un choc positif en introduisant les cartes bancaires. Cette initiative a placé la banque al-Mawarid au premier plan. J’ai aussi développé d’excellentes relations avec le gouverneur de la Banque centrale. D’autre part, on a établi de nouveaux horaires de travail en ouvrant de 8h à 17h. Cette démarche sera adoptée ultérieurement par toutes les banques. Par coïncidence, j’ai commencé également à enseigner à l’AUB, et je continue jusqu’à présent à le faire régulièrement trois fois par semaine et ce, depuis 20 ans», affirme Kheireddine.
Au Liban, le monde des affaires n’est pas très loin de celui de la politique et, comme la majorité des businessmen, Marwan Kheireddine a toujours été proche des politiciens, «car, dit-il, c’est la façon dont les choses sont faites au Liban». C’est avec son ami d’enfance, l’émir Talal Arslan, qu’il Lire le reste de cette entrée »