BEYROUTH, Par Stéphanie Aoun
En signe d’opposition à la violence qui sévit au sein de la société libanaise contre certaines minorités, et notamment la communauté homosexuelle, l’ONG Helem a organisé un sit-in le 22 février à Beyrouth, avec plusieurs autres associations locales de défense des droits de l’homme. Cette manifestation, inhabituelle dans la région, fait notamment suite à la violente agression publique de deux personnes « soupçonnées d’homosexualité », survenue dans la capitale libanaise le mois dernier.
« La sexualité humaine est variée ». Le slogan, inhabituel au Liban comme dans le monde arabe, est inscrit sur une affiche brandie ce dimanche 22 février à Sodeco (Beyrouth) par des civils militant contre les discriminations sexuelles. Ils se sont rassemblés ici le temps d’une manifestation contre la violence qui s’exerce au Liban contre certaines minorités, notamment à la communauté homosexuelle (mais aussi les femmes, les enfants ou encore les domestiques venant de l’étrangers). Le sit-in est organisé par l’ONG libanaise Helem, en collaboration avec d’autres associations actives dans la société civile locale en matière de lutte pour les droits de l’homme (KAFA, SIDC, MASSAR, ALEF, HRW, TYMAT et le Mouvement Social). Helem est une organisation libanaise non gouvernementale, à but non lucratif, dont l’objectif est de protéger au Liban les communautés LGBTIQ (lesbienne, gay, bisexuelle, transsexuelle, hermaphrodite et « Queer »), en leur apportant son soutien et en sensibilisant la société à leur réalité.
La manifestation n’a attiré que peu de monde. En ce jour pluvieux, éclairé par les banderoles et bannières aux couleurs de l’arc-en-ciel (identité visuelle de la communauté gay), ils ne sont qu’une petite centaine à s’être rassemblés à Sodeco. L’événement a cependant attiré bon nombre de journalistes et de photographes venus d’un peu partout au Liban. Les manifestants réclament la suppression de l’article 534 du code pénal libanais, qui criminalise « les rapports sexuels anormaux », considérés comme un comportement inhérent à l’homosexualité. L’article stipule que « la peine relative à tout rapport sexuel contre nature peut atteindre un an de prison ». Lire le reste de cette entrée »