Le Courant Patriotique Libre commémore au Habtour le 14 mars 1989
Posted by jeunempl sur mars 19, 2015
Placé sous le haut-patronage du Général Michel Aoun, le Courant Patriotique Libre a organisé samedi soir son dîner annuel au Habtour, à l’occasion de la commémoration du 14 mars 1989. Des dizaines de politiques libanais ont pris part à cet événement annuel, ainsi que des personnalités de la société civile et des artistes.
Pour rappel, le Tayyar commémore chaque année le lancement de la guerre de libération, le 14 Mars 1989, par le Général Michel Aoun, contre les troupes d’invasion syriennes.
Suite à l’hymne national libanais, le Général Aoun prononça un discours fort dans lequel il mit tout particulièrement l’accent sur la lutte pacifique du peuple pour la liberté, et l’indépendance de la Patrie.
“Vingt-six ans ont passé depuis le 14 mars 1989 et la flamme est toujours aussi intense. Nous ne sommes pas de ces gens qui préfèrent s’arrêter sur leurs acquis, même si nous commémorons le passé dans ses heures glorieuses et dans ses heures sombres. Nous commémorons le passé afin de mieux regarder vers l’avenir».
«Pour certains le 14 Mars 1989 est synonyme de guerre, de tragédie, de bombardements et de souffrance, toutefois, le 14 Mars 1989 représente pour nous une date majeure de l’histoire du Liban, elle représente la combativité des Libanais, la Résistance pacifique d’un peuple à l’oppression».
«Quinze années de lutte ont permis d’atteindre le plus cher de nos rêves, la libération du Liban. Alors que le triptyque «Liberté – Souveraineté – Indépendance» était un slogan sous l’invasion syrienne, il est devenu aujourd’hui une réalité pour le Liban. L’indépendance acquise, nous ouvrons une nouvelle page».
«Nous voulons que cette page soit celle du renouveau pour le Liban, celle de l’union de ses composantes, afin de reconstruire ce que la guerre civile, la tutelle syrienne, l’oppression et la corruption ont détruit».
«Après le vote de la résolution 1559 à l’ONU, j’étais certain de la l’imminence du retrait syrien du Liban, c’est pourquoi j’ai approché toutes les parties libanaises, mais également l’Etat syrien, les invitant au dialogue, et à étudier ensemble l’après retrait afin que les troupes syriennes partent dignement. Toutefois, je n’ai reçu alors que des refus».
«L’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri a accéléré le retrait syrien, mais également mon retour à la patrie après des années d’exil forcé. Or beaucoup au Liban ont vu d’un mauvais œil mon retour, et ont tenté de m’empêcher de rentrer au pays avant les élections législatives, afin de me tenir éloigné de la vie politique libanaise. Cependant leurs tentatives furent vaines, et le «tsunami orange» du 7 mai 2005 fut un véritable choc pour beaucoup !».
«En dépit du fait que nous avons très vite entamé une ouverture envers toutes les composantes politiques libanaises, afin que le 14 Mars ne soit pas seulement synonyme d’Indépendance pour nous, mais également pour tout les Libanais, nous avons été étonnés de constater à cette époque les diverses tentatives de nos adversaires de nous mettre au ban du paysage politique national».
«Si nos adversaires politiques ont parié sur notre défaite aux élections, il n’en demeure pas moins que les résultats aux élections ont été catastrophiques pour eux. C’est ainsi que nous avons gagné notre droit d’entrer au gouvernement. Cependant, nous avons été surpris de constater que les partis politiques représentés au gouvernement ont continué d’agir comme sous l’ère syrienne. C’est alors que nous avons compris que notre combat pour la souveraineté, la liberté et l’indépendance du pays était loin d’être terminé».
«La duplicité de la politique libanaise ne nous a pas empêché néanmoins d’entamer très vite un dialogue franc et clair avec plusieurs partis libanais, dont le Courant du futur et le Hezbollah. Si avec le premier le dialogue était très difficile, avec le second nous sommes très vite parvenus à la réalisation d’un document d’entente, signé le 6 février 2006, le lendemain de la date souvenir de la mémorable invasion d’Achrafieh».
« Nous avons alors invité tout les partis à signer aussi ce document d’entente, mais en vain. Ces derniers ont refusé en bloc notre offre, campant sur leurs positions politiques datant de plusieurs décennies. Pourtant le document d’entente avec le Hezbollah a permis de faire tomber les barrières «confessionnelles», permettant enfin aux voisins de se parler à nouveau et de bâtir un avenir commun».
«Nous avons été critiqués à cause de notre entente avec le Hezbollah, pourtant le document d’entente comprend plusieurs points primordiaux pour initier un dialogue national, à savoir : les relations libano-syriennes, les relations libano-palestiniennes et les armes dans les camps et la stratégie de défense nationale».
«C’est justement au nom de l’union nationale et au nom du patriotisme que nous avons soutenu la Résistance libanaise lors de la guerre de juillet 2006. Car quand une partie de la population libanaise est attaquée c’est toute la population qui l’est aussi. De plus, nous étions certains de la victoire finale de la Résistance libanaise car celui qui défend une cause juste ne peut que l’emporter, et que l’homme est plus puissant que la machine».
«Outre la victoire du Liban lors de la guerre de 2006, celle-ci a également mis en avant l’incompétence du gouvernement Siniora, qui est tombé victime des contradictions de l’alliance quadripartite qui l’a amené au pouvoir. Il est devenu inconstitutionnel du fait que le plus grand parti chrétien n’était pas représenté, tout comme les ministres chiites qui ont démissionné à l’automne 2006».
«Malgré un sit-in d’un an et demi au centre de Beyrouth, qui a regroupé des centaines de milliers de Libanais, le gouvernement inconstitutionnel de Siniora a totalement ignoré les revendications de gouvernement d’union nationale et de relance économique d’une partie de la population, ce qui a exacerbé les tensions politiques et les tensions intercommunautaires dans plusieurs régions du Liban».
«Survinrent alors les événements du 7 mai 2008, qui ont fait suite à la décision du gouvernement inconstitutionnel de combattre la Résistance libanaise deux jours auparavant. Puis vint la conférence dite de réconciliation au Qatar, qui déboucha le 25 mai sur l’élection de Michel Sleiman à la présidence de la République. A cette époque nous avions accordé notre confiance à Michel Sleiman, pour le bien du pays. Toutefois, cela ne se reproduira pas une deuxième fois».
«C’est parce que nous croyons fortement dans le dialogue comme radeau de sauvetage, et parce qu’au Liban il ne doit y avoir ni vainqueur ni vaincu que nous avons entrepris un dialogue sérieux avec Saad Hariri en France. Ce dialogue a permis la constitution d’un gouvernement «d’intérêt national» présidé par le Premier ministre Tamam Salam».
«Notre persévérance pour la souveraineté du Liban, et son indépendance a permis au Pays du Cèdre d’éviter les remous de la situation catastrophique du Proche-Orient. Même si tout ne tourne pas rond au Liban, il n’en demeure pas moins qu’il est vivant et souverain, à l’inverse de ses voisins proches. Il est important d’apprendre du passé afin de mieux bâtir les lendemains».
«Mais ne nous leurrons pas, le Liban reste en danger, et pour l’éloigner du feu destructeur qui a embrasé la région toute entière, il convient premièrement d’élire un Président fort, pour une République forte et une Armée puissante. Un Président qui bénéficie d’une large popularité au sein de sa communauté, qui sache travailler en toute indépendance et puisse unir toutes les composantes du pays».
«Deuxièmement, il faut bâtir une Armée dissuasive, qui serait à même de repousser une attaque ennemie. Pour bâtir cette Armée, il faut non seulement l’armer convenablement, mais aussi l’entrainer à toutes les sortes de guerres. Aujourd’hui le monde entier doit savoir que nous sommes tous l’Armée libanaise à Ersal, et aux quatre coins du Liban. Aujourd’hui nous sommes tous la Résistance libanaise face à Israël, et face aux takfiristes et aux terroristes en tous genres. Plus que jamais, l’Etat sioniste et ses alliés takfiristes représentent une menace pour l’existence même du Liban, de ses communautés et de son peuple. Que celui qui n’est pas d’accord avec ce point de vue nous le fasse savoir publiquement».
«Enfin, troisièmement, continuer notre bataille pour la réforme de toutes les composantes étatiques et mettre sur pied plus de projets de développement».
«En conclusion, permettez-moi de vous dire que le Liban est à un tournant de son histoire, soit il est appelé à disparaitre sous les coups de buttoirs de ses ennemis, soit il est appelé à rayonner grâce à notre union. A cet instant critique de l’histoire de la région, unissons nous, travaillons main dans la main, tournons les pages noires du passé, et apprenons de notre histoire et de nos drames afin de bâtir des lendemains joyeux».
«Vive les Libanais, vive le Liban !».
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