Les familles des martyrs de l’Armée Libanaise refusent le retour de Fadel Shaker, réclament la peine de mort contre les assaillants de l’Armée
Posted by jeunempl sur mars 15, 2015
Sur leur place, la Place des Martyrs, au centre de Beyrouth, qui n’a jamais aussi bien porté son nom, les familles des Martyrs de l’Armée libanaises, et les patriotes ont crié d’une seule voix « non et non à un règlement de dupes qui se ferait sur l’honneur de nos Martyrs !».
Ainsi, les proches des Martyrs de la troupe, tombés en héros dans divers affrontements contre les extrémistes au cours des deux dernières années, ont rejeté aujourd’hui un éventuel règlement qui disculperait le terroriste fugitif Fadel Shaker, exigeant la peine de mort contre «tous ceux qui ont agressé l’Armée et incitent encore à l’affrontement contre elle».
En juin 2013, les affrontements de Abra, à l’est de Saïda, entre les partisans du cheikh salafiste Ahmad el-Assir et l’Armée libanaise, ont fait plusieurs morts parmi les soldats et les officiers. En février dernier, le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, Sakr Sakr, avait engagé des poursuites contre Fadel Shaker, accusé d’incitation aux dissensions intercommunautaires et d’atteinte à la réputation de l’Armée.
« Le sang des héros n’est pas à vendre »
Il y a une semaine la chaine LBCI, financée par le saoudien Walid Bin Talal, également propriétaire de la maison de disques Rotona, avait érigé Fadel Shaker au rang de héros, lui consacrant une émission spéciale, durant laquelle le terroriste a été interviewé.
Criant leur colère légitime, les proches des Martyrs ont affirmé qu’ils rejetaient «tout procès contre les terroristes car ils devraient tous (les terroristes) être pendus. Nous refusons toute autre alternative », ont-ils ajouté. «Nous sommes ici pour rendre hommage aux martyrs et rejeter tout accord à leurs frais», ont-ils ajouté.
«Le sang de nos fils n’est pas à vendre. Les familles des victimes seules décident du pardon », poursuivirent les manifestants. «Les officiels ne devraient même pas penser à trouver un arrangement sur le dos de nos martyrs», ajoutant : « Honte à tous les Libanais qui ne ressentent pas la valeur du sang de nos martyrs», ont-ils insisté.
«Nous saluons l’armée et ceux qui ont donné leur vie pour le Liban», ont-ils déclaré.
« Mikati et Rifi complices des terroristes »
Les manifestants se sont également interrogés, en se demandant « où est la justice au Liban ? Comment se peut-il qu’Ashraf Rifi, qui finance et arme Daesh au Liban, soit Ministre de la justice ? », ajoutant : « Nous vivons dans une jungle où règne la loi du plus fort, à l’image de l’ancien Premier ministre Najib Mikati qui a libéré le terroriste Shady Mawlaoui, et l’a conduit chez lui en limousine. Faut-il rappeler que Shady Mawlaoui a formé des cellules terroristes à Tripoli et a assassiné lâchement plusieurs soldats libanais ».
Les manifestants ont enfin exhorté le commandant en chef de l’Armée le Général Jean Kahwaji de « frapper d’une main de fer » contre le terrorisme dans la ville de Tripoli, au nord-est dans la ville frontalière de Ersal, ainsi qu’au Nord et dans la Bekaa.
Fadel Shaker un terroriste en puissance
Ces derniers jours, plusieurs médias ont spéculé sur un arrangement autour d’une amnistie en faveur du barbare Fadel Shaker, qui avait rejoint le mouvement salafiste au cours des dernières années et soutenu le religieux extrémiste Ahmad al-Asir.
Il réside actuellement dans le camp de réfugiés palestiniens de Ain el-Hilweh, à Saida, et est recherché, avec quelques cinquante autres personnes, pour crimes contre l’armée.
Aujourd’hui âgé de 45 ans, Shaker est né d’une mère palestinienne et d’un père libanais à Ain el-Hilweh, le plus grand camp de réfugiés palestiniens du pays. Né Fadel Shmandur, il a commencé sa carrière en tant que chanteur de mariage populaire sur les toits du camp.
Dans ses jours de gloire, Shaker a chanté des chansons d’amour qui furent des succès dans tout le Moyen-Orient. Il sort son premier album à la fin des années 90, et a continué à produire jusqu’en 2011.
Le frère de Shaker était un musulman radical. Pendant des années, il a essayé de le convaincre de quitter la musique. Mais ce n’est qu’après le déclenchement de l’insurrection en Syrie contre le président Bachar al-Assad que Shaker fut convaincu que le chant est « haram », autrement dit interdit.
Shaker est vite devenu le visage le plus connu du mouvement de Assir, fait de radicaux ouvertement sectaires, faisant l’éloge du religieux en tant que «lion des sunnites». Oeuvrant à travers divers clips de propagande aussi bien à la haine sectaire qu’au meurtre de soldats libanais, Fadel Shaker risque la peine de mort.
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