Mouvement pour le Liban

Représentant le Courant Patriotique Libre en Belgique

Un document d’entente plus que jamais d’actualité

Posted by jeunempl sur février 7, 2013

(Scarlett Haddad – L’Orient le Jour)

sayyed Hassan Nasrallah & le général Michel AounLorsque le 6 février 2006 le général Michel Aoun a signé avec le secrétaire général du Hezbollah le fameux document d’entente entre leurs deux formations, il savait qu’il s’engageait pour l’avenir et qu’il ne s’agissait pas d’une alliance électorale ou éphémère comme il y en a tant au Liban. Cette démarche s’inscrivait chez le chef du CPL dans le cadre de sa vision stratégique des développements dans la région, sur le plan de la présence chrétienne qu’il sentait déjà menacée dans les années 1990 et à laquelle il fallait assurer un filet de sécurité, et sur celui de la montée des extrémismes confessionnels dont le Liban commence à faire les frais, sachant qu’il avait tiré la sonnette d’alarme sur le sujet dans une lettre adressée au président français François Mitterrand.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si cette année en particulier le Hezbollah et le CPL ont décidé de célébrer le septième anniversaire de leur alliance en lui prédisant un long avenir. Dans le passé, de nombreux adversaires ou rivaux du général disaient qu’il était la partie perdante dans ce duo, en assurant une couverture chrétienne au Hezbollah, sans obtenir de contrepartie valable. Mais aujourd’hui, la situation est totalement différente, notamment dans l’approche de la loi électorale. Aoun a réussi à entraîner son allié, le Hezbollah, et l’allié de son allié le mouvement Amal dans un projet de loi électorale, dit « grec-orthodoxe », qui au départ était contraire à leurs principes basés sur « les mélanges confessionnels pour consolider l’entente nationale ». D’ailleurs, c’est sur cette position affirmée à plusieurs reprises tant par les cadres du Hezbollah que par le président de la Chambre Nabih Berry qu’avaient misé les rivaux du général Aoun pour faire échouer ce projet censé assurer une véritable parité entre chrétiens et musulmans.

Le 14 Mars – et en particulier les parties chrétiennes au sein de cette alliance – était convaincu que l’appui du Hezbollah et de Amal à ce projet ne pouvait pas durer et que ces deux mouvements finiraient par dévoiler la manœuvre et laisser Aoun affaibli, face à son projet irréalisable, adopté, pensaient-ils, dans le cadre d’une surenchère populiste. Mais la réalité a été différente. Tout en précisant que ce projet n’est pas leur choix initial, qui est soit celui du gouvernement, soit la proportionnelle avec une circonscription unique, Amal et le Hezbollah ont clairement affirmé qu’en matière de loi électorale, ils soutiennent le général Aoun. Les réunions se sont multipliées et les débats se sont envenimés, mais la position d’Amal et du Hezbollah est restée inchangée, reposant sur une volonté sincère de rassurer le camp chrétien en tenant compte de ses appréhensions. Cette position a rendu difficile un éventuel recul des Kataëb et des Forces libanaises, qui s’étaient engagés à Bkerké à tout faire pour rééquilibrer la représentation au Parlement de manière à permettre aux chrétiens d’élire leurs députés. Jusqu’à présent, aucune formule aboutissant à l’élection de 64 députés chrétiens par les voix chrétiennes meilleure que le projet grec-orthodoxe n’a été trouvé et alors qu’Amal et le Hezbollah commencent à préparer les machines électorales sur cette base, la confusion règne au sein du 14 Mars, entre les Kataëb et les Forces libanaises, d’une part, le courant du Futur de l’autre. Dans les débats qui ont eu lieu, derrière les murs du 14 Mars, les Kataëb et les FL font la comparaison entre leur principal allié musulman, le courant du Futur et celui du général Aoun, le duo Amal-Hezbollah.

Un autre élément est venu donner à la célébration cette année une coloration différente, celle de la montée de l’extrémisme musulman qui commence à pointer son nez au Liban et qui rend désormais dérisoires les accusations portées contre le Hezbollah et son respect de wilayet el-faqih. On se souvient que la veille de la rencontre entre Michel Aoun et Hassan Nasrallah à Mar Mikhaël, une manifestation extrémiste de protestations contre des atteintes au Prophète Mohammad avait atterri à Achrafieh, effrayant les chrétiens et agressant les églises.

À l’époque, le 14 Mars avait minimisé la portée du phénomène, précisant qu’il s’agissait d’un accident et assurant que ceux qui avaient attaqué Achrafieh n’avaient rien à voir avec eux. Mais depuis, il y a eu les événements du Akkar et ceux de Ersal, ainsi que les discours confessionnels outranciers de certains députés membres du bloc du Futur, sans parler des informations sur les exactions commises par les extrémistes contre les citoyens et en particulier les chrétiens et les membres des autres minorités, en Syrie et ailleurs dans le monde arabe. Toutes ces données pourraient aujourd’hui pousser à une réflexion en profondeur sur les véritables menaces qui pèsent sur la région. Le général Aoun, lui, se contente de rester serein et confiant, convaincu d’avoir fait les bons choix au bon moment.

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