FIFI: Liban d’essai
Posted by jeunempl sur novembre 7, 2012
Nicolas Giner (stagiaire) – LeVif.be
Le Festival du Film Indépendant démarrait hier soir à Flagey. Un gala d’ouverture en demi-teinte, un public acquis à sa cause, mais trop dissipé. Cette année le FIFI met le cinéma libanais à l’honneur. Essai transformé ?
Pour sa 39e édition, le Festival du Film Indépendant fait peau neuve. Nouvelle direction, nouveaux objectifs et nouveaux lieux. Cette année, et pour la première fois, le cinéma libanais est mis à l’honneur. Fortement marqué par des guerres incessantes, celui-ci s’est longtemps limité à panser ses plaies. « Les réalisateurs de l’époque entretenaient la mémoire d’une société qui aspirait à la refouler », écrit Nadia Belkacem, directrice artistique du FIFI 2012.
Aujourd’hui, le cinéma libanais aspire à plus de liberté. Liberté dans le choix de ses sujets, trop longtemps asphyxiée par les nombreuses guerres et par la difficulté de financement. Aucune aide gouvernementale n’est disponible. Les réalisateurs doivent démarcher auprès d’investisseurs privés et des fonds internationaux. Ce qui donne un cinéma plein d’idées et d’envie, en manque de moyens et qui ne maitrise pas encore toutes les ficelles comme en témoigne le film de Lara Saba Blind Intersection.
Présenté en avant-première européenne, Blind Intersections raconte l’histoire de trois protagonistes d’horizons différents vivant tous dans la ville de Beyrouth. Ils se sont déjà croisés, mais jamais vraiment rencontrés, jusqu’au jour où un accident va tout changer… Ce film étonne pour de bonnes et de mauvaises raisons. Certaines idées de mise en scène sont ingénieuses et donnent un second souffle au film qui pèse à certains moments. Mais, comme une sorte d’essai cinématographique, on se perd dans plusieurs scènes peinant à faire sens, arrivant comme un cheveu dans la soupe. Volonté de marquer ou simple erreur de montage, nous vous laisserons seul juge. On ressort de la séance déconcerté, pas vraiment certain d’avoir aimé ni détesté. Chose est sûre: le cinéma libanais essaye de nouvelles choses et c’est tant mieux pour un pays encore blessé. « Il peut exister hors de la guerre, même si ces traces restent souvent identifiables, en arrière-plan », explique Nabila Belkacem. Le film est le reflet de cette société qui se cherche et pour cela elle doit bien s’égarer à quelques moments.
Outre le Liban, le cinéma international n’est pas en reste. Dans les prochains jours et jusqu’au samedi 10 novembre on pourra voir des films venant de Turquie, d’Egypte ou bien même du Canada au FIFI. Tout un programme!
Votre commentaire