Le torchon brûle entre Walid Joumblatt et Saad Hariri
Posted by jeunempl sur octobre 27, 2012
Tous les efforts entrepris pour rapprocher le député Walid Joumblatt de l’ancien Premier ministre Saad Hariri sont partis en fumée, hier. Les deux hommes ont affiché leurs profonds désaccords et ont déballé en public leurs arguments, qui ont tourné à l’empoignade verbale.
Au cours d’un entretien télévisé, jeudi, M. Joumblatt a résolument ancré son positionnement au centre, affirmant qu’il prendra position au sujet de la question gouvernementale en concertations avec le président Michel Sleiman, le Premier ministre Nagib Mikati et le président du Parlement Nabih Berry, et non pas avec le 14-Mars. Pour M. Joumblatt, la priorité est aujourd’hui de préserver la stabilité du Liban, et empêcher un vide politique, car cela permettrait à la crise syrienne de se transposer au Liban, et risquerait de provoquer une discorde entre sunnites et chiites. Le leader druze a révélé que le soir de l’assassinat du général Wissam al-Hassan, Saad Hariri lui a expressément demandé, au téléphone, de démissionner du gouvernement, ce qu’il a refusé de faire. M. Joumblatt a réaffirmé son attachement au cabinet Mikati, en attendant qu’un compromis soit trouvé sur une autre formule, que ce soit un gouvernement d’union nationale ou de technocrates. « La conjoncture actuelle n’est plus la même que celle qui prévalait en 2005, et on ne peut pas rééditer cette réalisation, a-t-il dit. Aujourd’hui, la communauté internationale regarde le président syrien massacrer son peuple sans broncher ». M. Joumblatt pense que les États-Unis ont intérêt dans la perpétuation de la guerre civile en Syrie, car ce conflit épuise financièrement l’Iran.
Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) a affirmé que la crise syrienne va durer encore très longtemps. Si, à un certain stade du conflit, il était favorable à un armement des rebelles, il est aujourd’hui moins enthousiaste à l’idée. Selon lui, plus la crise se prolonge, plus les risques de contagion augmentent. A cet égard, il a souligné que le président syrien essaie d’exporter sa crise en Turquie, en tentant d’y faire bouger les alaouites et le PKK. Il a révélé que de nombreux alaouites de la région d’Alexandrette quittent discrètement cette région, de peur qu’ils ne fassent les frais de heurts confessionnels. Devant ce tableau, la priorité pour le Liban doit être de préserver la stabilité et empêcher une discorde interconfessionnelle en initiant un dialogue national, notamment avec Nabih Berry.
Critiquant sévèrement le 14-Mars, M. Joumblatt a indiqué qu’al-Hassan est le martyr de tout le Liban et non des sunnites. Il s’est aussi élevé contre la prise d’assaut du Grand sérail après les funérailles. Selon lui, c’est devant le domicile de l’ambassadeur syrien au Liban que les manifestants auraient dû se rendre. Pour M. Joumblatt, il ne fait aucun doute que l’attentat est l’oeuvre de Damas.
La riposte de Saad Hariri ne s’est pas faite attendre. Sur son compte Twitter, l’ancien Premier ministre a déclaré que c’est Najib Mikati et non pas le Courant du futur qui a considéré Wissam al-Hassan comme le martyr des sunnites. S’adressant à M. Joumblatt, M. Hariri a écrit: «Quoi qu’il en soit, que Dieu vous pardonne Walid bey. Si votre conception de la stabilité est de rester dans le cadre de l’alliance syro-iranienne, nous vous en félicitons. Mabrouk.»
M. Joumblatt a voulu avoir le dernier mot. «Que Dieu lui pardonne ses propos», a-t-il dit.
elie said
Aucun des 2 connaît Dieu mais chacun demande en Son nom que l’autre soit pardonné; quelle mascarade!