Liban : Quel sort pour nos pompiers ?

Rajana Hamyeh – Al Akhbar
Traduit par MPLBelgique.org

Lorsque les pompiers ont organisé un sit-in devant le siège de la municipalité de Beyrouth il y a deux mois, ils n’avaient qu’une seule demande: un niveau de vie décent.
Il y eut alors une levée de boucliers. Ils furent accusés de se comporter de façon irresponsable en abandonnant leurs casernes et, ce faisant, d’enfreindre la loi de l’institution militaire. Peu se souciaient de la manière dont ceux qui bravent quotidiennement la mort, sont censés joindre les deux bouts.

Une série de réunions eurent lieu au gouvernorat de Beyrouth et dans les bureaux municipaux ainsi que dans les maisons des politiciens pour discuter des revendications des pompiers. Il s’agit notamment de résoudre le « mystère » juridique sur le fait qu’ils soient classés comme personnel militaire ou civil, l’augmentation de la retraite, les heures supplémentaires, les suppléments de transport et de scolarisation, ainsi qu’un règlement des salaires.

Il y eut une impasse pendant une période, et les combattants du feu furent invités à former un petit comité de suivi pour les représenter. Après quelques concessions mutuelles, et beaucoup de promesses, y compris les engagements du commandant des sapeurs-pompiers, le colonel Mounir Moukhallalati, et une partie du conseil municipal de continuer de suivre leur dossier, leurs demandes ont commencé à s’amenuiser, ou au mieux «consolidés» dans une offre mettant sur pied une solution globale.

Selon un membre du comité de suivi, des rencontres avec la municipalité et le gouvernorat aboutirent à un accord consistant en une augmentation de 60% du salaire des membres sapeurs-pompiers en échange de l’abandon de leurs demandes d’augmentation d’allocations supplémentaires.

A un moment, il leur a été proposé une augmentation de 75 % de base, accompagnée d’une réduction de moitié des primes de risque (qui vont de 200 à 300 000 LL, selon le grade). Cette proposition rencontra l’approbation de la plupart des pompiers, sachant que l’augmentation des salaires compense largement la baisse des suppléments. Mais l’offre rencontra une opposition au sein de la municipalité, et la proposition de 60%, avec des primes de risque intactes, est restée sur la table.

Après qu’un accord de principe ait été conclu, la municipalité écrivit au gouvernorat demandant une évaluation des coûts. La réponse est arrivée un mois plus tard, avec l’approbation de l’augmentation », à condition qu’elle soit liée aux salaires, quelques soient leurs valeurs. »

En principe, tout fut réglé. Mais il restait des détails à considérer pour le conseil municipal, notamment du point de vue juridique.

Lors d’une récente réunion sur la question, les comités du conseil ont discuté de deux propositions:
– celle de l’augmentation des salaires de 60 %,
– le paiement d’une «somme forfaitaire» qui ne serait pas incluse dans le salaire de base, et donc exclue des avantages supplémentaires.

Une étude sur la question est actuellement menée. Elle est censée prendre en compte les réglementations et lois pertinentes ainsi que les ressources de la municipalité et les coûts qui seraient encourus.

La municipalité mène également une autre étude relative aux retraites, qui s’appliquerait à tous les autres employés, en plus de membres de la brigade d’incendie et de garde. Néanmoins, cela dépend aussi de considérations budgétaires, ainsi que de la viabilité financière, logistique et juridique d’une telle mesure, qui affecterait plus que les 130.000 travailleurs. «C’est une entreprise coûteuse», explique un membre de la municipalité. « Il en coûterait des milliards. »

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