Mouvement pour le Liban

Représentant le Courant Patriotique Libre en Belgique

Aoun au quotidien Al Balad: s’ils n’avaient pas pris notre initiative au sérieux, nous aurions dit « au revoir » au gouvernement

Posted by jeunempl sur juin 21, 2012

Source : Pierre Akiki – Al Balad
Traduction : RPLFrance.org

Il n’y a guère de frustration dans l’interview du général Michel Aoun, il est toujours en quête de points positifs au sein de tout ce qui est négatif. Son point de vue n’a pas changé, et en dépit du fait qu’il soit contemporain de nombreux gouvernements depuis 2005 jusqu’à maintenant, le général Aoun s’est avéré être un numéro difficile irremplaçable dans toute équation. Dans son entretien avec « Sada Al Balad», le général Aoun appelle de Rabieh à la nécessité de protéger le Liban et sa sécurité et à éteindre le feu dès le début.

L’entrevue avec le général Aoun a eu lieu deux jours avant le dialogue national qui sera tenu à Baabda sous le haut patronage du Président de la République le Général Michel Sleiman.

  • Commençons par le dialogue national qui aura lieu le lundi, peut-on s’attendre à de bonnes nouvelles?

Le dialogue est une bonne tentative. Même si les expériences antérieures n’ont pas été aussi encourageantes, il est toujours utile de se rencontrer. Récemment, nous effectuons des rencontres afin d’approuver la stratégie de défense et de répartir les tâches entre les institutions et la résistance, jusqu’à atteindre le processus de désarmement de la résistance, même si nous avons déjà expliqué la nécessité de la résistance et que le droit de la résistance est rendu légitime par la Charte des Nations Unies. Cela est apparu après la guerre de Juillet 2006, lorsque le gouvernement a renoncé aux évènements et a tenu le Hezbollah responsable.

Le dialogue national est devenu semblable au «dialogue des sourds ». Ils ont dit que la décision de la guerre et de la paix ne devrait pas être entre les mains du Hezbollah, ils ont ignoré le fait que cette décision était à l’époque uniquement entre les mains des États-Unis et Israël, et non entre les mains du Hezbollah ou de toute autre partie. Ils ont dit que le Liban est un pays qui soutient, non pas un pays qui confronte, mais ils ont ignoré le fait que la confrontation a été imposée au Liban. Est-ce-que le Liban invite les autres à confronter en son nom et leur dit je vous supporte, mais la confrontation est la vôtre!

Le dialogue est nécessaire maintenant pour que nous puissions échanger des idées surtout que nous sommes tous en danger, et la tourmente qui a eu lieu à Tripoli, dans la Békaa et au Nord exige que la question de la sécurité devienne notre priorité.

  • Qu’en-est-il du refus des Forces Libanaises de prendre part au dialogue ?

Il y aura quelqu’un qui représentera leur opinion, ce qui pourrait arriver à quiconque, je ne pense pas que les Forces libanaises tourneront le dos au consensus.

  • Est-ce que le dialogue représente la dernière chance pour le Liban?

Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une dernière chance, la décision qui doit être prise est de ne pas nuire à la stabilité du Liban, et tout le monde sera d’accord sur ce point. Il faut deux parties pour faire la paix, et une seule pour faire la guerre.

  • En ce qui concerne le gouvernement, on dit que c’est le gouvernement du Général Aoun. Par conséquent, son succès ou  son échec vont vous influencer. Cela se traduit par les obstacles qui ont été placés devant vous dans le gouvernement. Pourquoi ce gouvernement n’a-t-il pas démissionné?

Maintenir la stabilité est ce qui m’a incité à faire des concessions qui comprennent la protection de l’armée et de ses pouvoirs. Nous avons également pris une initiative qui dérive de tous les obstacles que nous avons rencontrés, de la mise en œuvre de projets de développement et des projets liés à l’électricité, ainsi que la protection de l’armée. S’ils n’avaient pas pris notre initiative au sérieux, on aurait dit « au revoir » au gouvernement, parce que nous avons beaucoup souffert, beaucoup de rumeurs ont été fabriquées, et sans prétention personne ne peut médire de nous. En plus, beaucoup de choses fausses ont été dites de nous, et de nombreux actes dans lesquels nous n’étions pas impliqués nous ont été attribués.

Nous avons pu détecter la présence de 6,5 milliards, ce qui peut passer inaperçu pour les Libanais. Cependant, il faut le dire de cette façon: il ya 6500 millions de dollars de dette supplémentaire à la dette publique. Je possède un document et des faits historiques qui prouvent que ce que je dis est vrai.

Pire encore, plusieurs attaques ont été lancées contre nous et tous les politiciens ont été accusés de corruption et cela est si mauvais. Le pire, c’est la tendance à maudire et insulter l’Etat tout entier sans distinguer entre ceux qui font des efforts pour sauver leur pays et ceux qui ne le font pas. Les médias et les citoyens doivent faire référence à la partie qui a commis l’erreur, plutôt que d’accuser tout le monde comme si nous étions tous des voleurs ».

Les personnes corrompues ne travaillent pas pour le développement et l’amélioration, au contraire ils traînent les bonnes gens à leur niveau et les combattent. Aujourd’hui, nous avons trouvé 6500 millions de dollars dans la section des dons, demain nous pourrions découvrir l’existence d’autres milliards, que ce soit sous forme de prêts ou dans la Commission suprême des secours, et de cette façon nous pourrions atteindre 30 à 40 milliards de dollars. Qui sent le danger de ces chiffres quand on en parle? Où est la vitalité des gens qui doivent demander du sort de ces fonds? Le citoyen estime que la taxe qu’il paie est semblable à un paiement coercif et non une taxe qui va se refléter positivement sur la sécurité du pays, le développement, les soins médicaux et l’éducation; dans la mesure où la logique de «service public» tombe, par exemple lorsque les travaux sur le réseau d’eau ont commencé, certaines personnes ont posé quelques questions sur la base du « service privé », et oublié que ce projet de développement supprime la pollution et apporte de l’eau propre dans nos maisons.

  • En ce qui concerne les nominations administratives, les membres du Conseil supérieur de la magistrature ont été nommés. Quand verrons-nous un président à ce conseil?

La question ne se limite pas au président du conseil supérieur de la magistrature, mais il y aussi  le procureur général, et je pense que les deux problèmes peuvent être résolus ensemble. Il y a beaucoup de postes vacants dans l’Etat et les nominations doivent se faire. Il existe une convention sur le mécanisme de nominations et tout le monde doit la respecter et l’appliquer telle quelle. Le ministre a le droit de la proposition. Le pouvoir exécutif est entre les mains du Conseil des ministres. Si jamais une erreur se produit dans le dossier des personnes qui ont fait des propositions, l’objection sera prise en considération même si elle n’a pas été stipulée dans la loi parce que certaines parties veulent nommer des gens incompétents et non qualifiés.

  • Qu’en est-il de la situation au Nord après les problèmes survenus sur les frontières, à Tripoli et à Ersal?

J’ai discuté de cette question le jour où Jeffrey Feltman et Joseph Lieberman ont visité le Nord, et j’ai averti qu’ils préparent quelque chose, tout comme ils ont parlé des camps de réfugiés syriens sous les auspices des Nations Unies. Les demandes de retrait de l’armée du Akkar ont pour but d’établir une zone tampon.

L’État ne doit pas permettre la contrebande d’armes du Liban vers la Syrie. Nous devons rester à l’écart du conflit Syro-syrien, mais nous n’allons pas rester à l’écart quand il s’agit du Akkar, de Tripoli et de Ersal. Le Liban est un tout, et tout problème qui intervient dans n’importe quelle région du Liban est d’une grande importance pour nous. Je vous rappelle que conformément à l’article 8 de la Charte de la Ligue arabe, il est interdit à tout pays d’interférer dans le régime d’un autre pays et de perturber sa stabilité.

Nous ne devons pas oublier que nous, au Liban, avons une convention spéciale, qui est le Pacte national, et qui interdit au Liban d’être une base où une attaque peut être lancée contre un autre pays. Toute indulgence du côté libanais aura un impact négatif sur le pays, et tout feu doit être éteint au début avant qu’il ne soit pas trop tard. Le gouvernement libanais doit contrôler l’identité de ceux qui sont venus au Liban de la Syrie. L’armée syrienne libre est à Tripoli et Akkar. Tripoli est-elle située en Syrie ou au Liban?

  • L’armée et les forces de sécurité sont-elles capables de contrôler la situation?

Pourquoi faut-il attendre? Pourquoi ne pas prendre des mesures immédiates? Faut-il que les incidents de Naher Al Bared se répètent? Faut-il leur permettre d’entrer dans le pays et se propager jusqu’à devenir plus forts que nous, à ce moment nous serons obligés de négocier avec eux? Ce qui s’est passé aux 25 soldats qui ont été assassinés dans leurs postes et à Koura au cours des incidents de Naher Al Bared n’est-il pas suffisant?

  • Pensez-vous quela situation au Liban débouchera-t-elle sur un conflit ou une guerre civile? 

Tout d’abord, jetons un regard sur la situation sécuritaire ordinaire; les vols et les meurtres. Il y a des étrangers presque partout. Nous tenons un dialogue national pour mettre l’accent sur la nécessité de maintenir la stabilité.

  • En ce qui concerne la situation en Syrie, pensez-vous que le président Bachar Al Assad va tomber ou rester?

Rappelons-nous ensemble que la campagne lancée contre le président irakien Saddam Hussein en 1991, a duré 12 ans avant sa chute en 2003, ce qui implique que le président Assad va tomber. Cependant, il faut noter que le Président Assad n’est pas détesté par son peuple et le peuple syrien ne souffre pas de famine, mais il y a un débit constant d’armes à l’intérieur de la Syrie dans le but de ne pas mettre fin au problème.

Le conflit aujourd’hui dépasse la Syrie. Il s’agit d’un conflit entre les Etats-Unis et l’Europe d’un côté et les pays du BRIC de l’autre, entre autres la Russie et la Chine. La solution en Syrie sera politique, et je pense que la défaite du régime syrien est difficile dans ce cas. Bien au contraire, l’influence américaine va diminuer dans la région. La Libye fut le dernier pays dans le monde à tomber à cause d’un régime unique. Quant à la Syrie, le rééquilibrage international va démarrer de là.

Avant le début des incidents, j’ai eu une conversation personnelle avec le président Assad, et il m’a dit qu’il avait l’intention d’organiser de vastes réformes et de formuler la diversité avant les élections, parce qu’une seule partie est incapable de gérer la Syrie.

Puis, les incidents ont commencé, Kofi Anan est venu et a suggéré des négociations. Qui a refusé les négociations? C’était sans doute l’opposition syrienne. Mais la presse étrangère est convaincue que «le régime a toujours tort ».

Rappelez-vous du massacre de Houla. Tout le monde sait que l’armée régulière ne tue pas les enfants ni arrache des têtes. Ce sont les actions des milices et nous savons ce que les milices ont fait au Liban. Le pire, c’est que celui qui prétend défendre les droits de l’homme semble avoir oublié les droits du peuple palestinien, qui mène une vie sociale très mauvaise dans les camps. Ceux qui revendiquent les droits de l’homme ne sont-ils pas influencés par les droits du peuple palestinien?

  • Comment décrivez-vous votre relation avec vos alliés, surtout avec le Président du Parlement Nabih Berri?

L’alliance n’élimine pas le droit à la difference. La démocratie est fondée sur le droit à la disparité. Disparité ne signifie pas conflit. L’important est l’accord stratégique concernant la situation au Liban, en ce qui concerne la résistance et la sécurité du Liban.

  • Qu’en est-il de votre relation avec l’ancien deputé Elie Skaff, surtout que vous le considérez comme « ami et non comme allié »?

Il y a une certaine divergence entre nous, ou plutôt un petit conflit. Nous ne sommes pas en guerre pour nous concilier. Les gens se présentent aux élections pour gagner, pas pour prouver une certaine position. Nous devons travailler sur la sécurisation des conditions requises pour gagner; toute erreur qui se produit conduira à rompre le contrat. C’est pourquoi, les deux parties devraient estimer la nature et les circonstances du combat. L’accord suivra ensuite sans aucun problème.

  • Le Courant Patriotique libre a-t-il commencé à se préparer pour les élections de 2013 ou pas encore?

Quand nous arriverons aux élections, tout le monde le saura.

  • Certaines personnes disent que la position du Hezbollah a été faible en ce qui concerne les 11 kidnappés, contrairement à ce qui s’est passé avec Israël?

Il faut noter que dans le cas des 11 kidnappés, il y a un gouvernement syrien qui n’est pas ennemi, et qui n’a pas décidé de kidnapper les Libanais. Ce sont des milices qui les ont kidnappés, et nous ne pouvons pas confronter des citoyens syriens innocents. En Israël, l’ensemble du gouvernement est tenu responsable et a déclaré la guerre contre le Liban.

  • Qu’en est-il de votre relation avec les médias?

Le Général Michel Aoun estime que « les médias jouent un rôle important quand ils font référence à des erreurs accumulées, et non pas quand ils s’impliquent et prennent part à ces erreurs ». Il a également déclaré que «souligner l’ampleur du problème lié à la dette publique est une nécessité, de sorte que le citoyen se rende compte à quel point le problème est grave.”

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