Lutte contre la corruption: Bassil dénonce le mouvement de désobéissance au sein de l’EDL
Posted by jeunempl sur mai 31, 2012
(L’Orient le Jour)
Le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Gebran Bassil, a commenté jeudi, lors d’une conférence de presse, la crise des journaliers de l’Électricité du Liban (EDL) qui observent depuis plus d’un mois un mouvement de protestation pour un changement de leur statut en employés cadrés.
« Nous sommes certains que nous aboutirons à une solution conforme à la loi. Une autre solution violerait les principes des institutions publiques », a assuré M. Bassil. Le ministre a également dénoncé un mouvement de désobéissance qui détruit les institutions publiques en vue de forcer les responsables à imposer de nouvelles lois. Des actes de désobéissance qui se sont poursuivis aujourd’hui, selon lui.
Ce matin, les grévistes se sont rassemblés dans la cour intérieure du siège de l’EDL à Beyrouth, a rapporté la LBC, alors que les autres employés de la compagnie reprenaient normalement le travail.
Une tente a été montée dans la cour, et les manifestants ont préparé des bannières appelant le gouvernement à écouter leurs demandes, au premier rang desquelles, l’inscription au cadre du personnel journalier.
Hier, le mouvement de protestation s’était durci et étendu à tout le pays. Une escalade qui a poussé le gouvernement à exprimer sa solidarité avec le ministre Bassil et dénoncer la « brutalité » du mouvement.
M. Bassil a accusé des parties « politiques et mafieuses » d’alimenter les violences au sein de la compagnie. « Nous avons traité le dossier des contractuels d’une manière humaine. La direction de l’EDL leur a donné tous leurs droits dont un salaire mensuel ainsi qu’une couverture par la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) ».
Le ministre a rappelé la loi approuvée par la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice qui propose de cadrer le plus grand nombre de contractuels via à un concours restrictif et technique. « Nous avons donné la chance à 700 de ces journaliers d’être cadrés. Je n’ai pas de problème à augmenter ce nombre et j’ai déjà demandé cela au gouvernement », a assuré Gebran Bassil.
Selon des sources parlementaires citées par l’agence al-Markaziya, « ce concours sera de pure forme, puisqu’il y a une grande vacance dans le cadre de l’EDL qui pourra intégrer ceux qui réussissent ». Également selon ces sources, le gouvernement ne « laissera pas tomber ceux qui auront échoué, soit parce qu’ils sont âgés, soit parce que leur registre ne permet pas de les prendre ». « Ils seront repris par les sociétés privées », ont assuré les sources.
Or c’est là que le bât blesse. Si les grévistes demandent que tous les contractuels soient cadrés, c’est précisément parce qu’ils veulent éviter de se retrouver, selon leurs dires, « à la merci des sociétés privées ».
Celles-ci, au nombre de trois, seront chargées dès début juin de l’ensemble des travaux de réparation et de la perception sur tout le territoire libanais. « Nous avons déjà eu une expérience amère avec les sociétés privées qui, quand elles ont abandonné leur siège au Liban, nous ont laissés à la rue sans indemnités ni compensations, a souligné Fouad Chéhab, un membre du comité de suivi de la crise. Nous préférons être cadrés à l’EDL et collaborer avec les sociétés à ce titre. C’est ainsi que nous assurerons la sécurité de notre emploi ».
Ayant pris part à la conférence de presse de M. Bassil, le ministre du Travail Sélim Jreissaty a, de son côté, mis les protestataires de l’EDL en garde. « Vous ne devez pas vous permettre de devenir les pions de responsables politiques qui vous incitent à semer le chaos ; vous en payerez le prix quand ils vous abandonneront ». Et de poursuivre : « Nous respectons le droits constitutionnel du peuple aux manifestations. Mais les grévistes n’ont pas le droit de détruire les biens publics ».
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