Reconstruction : Sayed Hassan Nasrallah et la promesse tenue
Posted by jeunempl sur mai 13, 2012
Six ans sur la destruction massive de la banlieue Sud de Beyrouth, lors de l’offensive israélienne de 2006, la promesse a été tenue. La banlieue Sud a été reconstruite, plus belle encore qu’elle ne l’a été ».
Le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah, a prononcé un discours lors d’un meeting organisé par le parti vendredi soir, à l’occasion de l’achèvement du projet de Waad, sur la place de l’ancien conseil de la Choura du parti, complètement détruite en 2006.
Le sayed Nasrallah a exposé dans son discours prononcé via un écran géant, les étapes de l’exécution du projet de la compagnie Waad, son importance et son symbolisme.
« Tout le monde sait que l’objectif de la guerre de juillet 2006 était d’éradiquer la résistance et de faire soumettre le Liban, dans le cadre de la mise en oeuvre du nouveau Moyen-Orient. Cependant, cette guerre n’a pas pu réaliser ses objectifs, à tous les niveaux, a-t-il affirmé.
« L’ennemi israélien a toujours eu recours aux destructions d’envergure au cours de ses affrontements avec un mouvement de résistance. Pourtant, la simple confrontation militaire avec les combattants lui suffit. En effet, cet ennemi a recours aux crimes de guerre parce qu’il considère que l’environnement qui héberge et soutient la résistance doit souffrir et doit payer le prix de ses choix ainsi que le prix de sa protection de la résistance. Les Israéliens veulent ainsi faire comprendre aux peuples de la région que le prix de la résistance est trop cher, et que ces peuples n’ont pas le droit de mener une vie digne, mais de se contenter des miettes qu’on leur offre. (…)
« Face à cette guerre destructrice, il y avait la guerre de la reconstruction. Le projet de la société Waad fait partie de cette guerre. Aujourd’hui, nous célébrons la victoire de la reconstruction sur la guerre de la destruction, la victoire de la vie digne dans notre terre, parce que la vie sous l’occupation n’est pas une vie mais elle est plutôt une mort » a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : » Les habitants de la banlieue Sud avaient insisté que leurs maisons soient reconstruites à la même place de leurs anciennes habitations. Ils étaient attachés à vivre sur cette terre et à mourir sur cette terre. C’est la volonté d’un peuple. Je voudrais saluer les âmes des martyrs de la guerre de juillet 2006 qui grâce à eux, nous avons pu rester en vie, reconstruire nos maisons, et y rentrer ».
Le sayed a expliqué que le Hezbollah était au terme de la guerre de 2006 face à plusieurs échéances.
Selon ses propos, « certains contestaient que ce qui s’est passé ne fût pas une victoire. Parmi les multiples échéances, il y avait l’échéance humanitaire : l’affaire des déplacés qui ont fui leurs maisons et qui ont eux-mêmes pris la décision d’y retourner. D’autres échéances à citer aussi comme l’ouverture des routes, la reconstruction des infrastructures, le traitement des répercussions psychologiques de cette guerre sur la population, la reconstruction des maisons détruites. Certains responsables misaient à provoquer une crise économique et sociale aigue contre la population de la résistance, pour la sommer à se soumettre sur le plan social et économique après l’échec de l’option militaire ».
Il a révélé qu’à cette époque, il a appelé les responsables iraniens, qui ont réagi positivement à son appel. Dès la fin des opérations militaires, le parti a reçu l’argent nécessaire pour entamer la reconstruction de tout ce qui a été détruit, une opération sans précédant dans l’histoire des guerres.
« En principe, c’est la mission de l’Etat, mais au Liban nous souffrons de la structure de notre Etat. Si on avait compté sur les institutions étatiques, je vous assure que la plupart des habitants de la banlieue ne seraient pas rentrés chez eux jusqu’à aujourd’hui » a-t-il précisé.
Le sayed Nasrallah a expliqué la méthode qu’a suivie la compagnie Waad pour lancer son projet, en coopération avec le président de la Chambre Nabih Berri, les institutions étatiques, ainsi que les obstacles majeurs qui ont entravé son parcours, y compris la complexité des plans d’urbanisme dans la région et le nombre des unités de logement détruites.
« Mais le Hezbollah n’a obligé personne de se soumettre à sa volonté de prendre à sa charge la reconstruction. Les habitants de la banlieue Sud ont choisi de leur propre gré de charger Waad de reconstruire leurs unités résidentielles. Le gouvernement libanais a payé la première somme des indemnisations et nous espérons qu’il paiera le reste. Nous remercions les pays arabes qui ont offert des dons, mais de grosses sommes d’argent ont disparu. Le Koweït a choisi de construire lui-même des bâtiments détruits, d’autres pays ont préféré fournir de l’argent. Mais nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué à la reconstruction, surtout l’Iran pour ses aides, qui ont permis de finaliser le projet de reconstruction » a-t-il affirmé.
Braquant l’éclairage sur la férocité et l’ampleur de la rancune montrée par les israéliens durant la guerre de juillet, le sayed Nasrallah a divulgué les statistiques suivantes : » l’ennemi israélien a mené 10000 raids aériens, 3000 raids d’hélicoptères et 15500 survols aériens. Dans la guerre de 1967 avec tous les pays arabes, l’ennemi sioniste a mené 4300 survols aériens (l’Egypte, la Syrie, la Cisjordanie…). »Comparez la différence de la superficie entre la banlieue Sud, le Sud Liban et la Békaa par rapport aux pays arabes. Ceci démontre à quel point l’ennemi est rancunier envers le peuple de la résistance au Liban. En 1967, l’ennemi a lancé 75000 bombes, mais en juillet 177000 bombes ont été projetés des chars sionistes. Les commandants militaires israéliens se sont même plaints du manque de munitions malgré la petite surface du champ de la bataille » a-t-il remarqué.
« Mais la résistance qu’ils ont voulue écraser a augmenté de force et sa capacité à réaliser des victoires s’est multipliée », a-t-il affirmé.
Et de marteler : « L’ennemi a détruit des immeubles au Liban, et nous avons en contrepartie imposé des équations telles que « la banlieue en contrepartie de Haïfa » ou d’autres équations. Mais aujourd’hui j’affirme que dorénavant nous avons une nouvelle équation : face à tout immeuble détruit dans la banlieue Sud, nous allons détruire plusieurs immeubles en Palestine occupée. Nous sommes aujourd’hui capables de viser des cibles bien précises à Tel Aviv. Le temps duquel nous étions contraints à quitter nos maisons, alors que les Israéliens restaient chez eux est révolu. Il est le temps que nous restons ici alors que les Israéliens disparaissent ».
Le chef du Hezbollah a sur un autre plan appelé les pays arabes à aider la population de Gaza à reconstruire les maisons détruites.
« Si ces pays ne peuvent acheminer les matériaux de construction à cause du blocus, ils pourront au moins leur fournir de l’argent et il reviendra à la population de la bande de Gaza de construire ses propres maisons » a-t-il dit.
Il a exhorté le gouvernement irakien en tant que président de la Ligue arabe à prendre l’initiative pour sommer les ministres arabes des Affaires étrangères à aider les détenus palestiniens en grève de la faim, et le gouvernement libanais à poursuivre la projet de reconstruction du camp Naher-el-bared, mettant en garde contre la fait de transformer les refugiés palestiniens en ressortissants, une politique qui mettrait fin aux droits des palestiniens au retour à leur terre.
« Dans le cadre de la reconstruction, nous appelons l’Etat libanais à poursuivre le projet de la reconstruction du camp Nahr el-Bared. Je mets en garde contre le fait de transformer les réfugiés palestiniens en ressortissants parce que cette politique met fin à leurs droits au retour à leur terre » a-t-il dit.
Au plan de la situation à Bahreïn, le chef du Hezbollah a souligné que la population bahreïnie fait preuve de ténacité continue.
« Certains nous accusent de chercher à commettre des attaques à Bahreïn. Ce ne sont que des mensonges. Je pense que l’autorité à Bahreïn pousse les choses vers le chaos et la violence pour se permettre de chasser les dirigeants de l’opposition du pays ou de les emprisonner. J’appelle la population à persévérer sur le chemin de la mobilisation pacifique » a-t-il indiqué.
A propos de la crise en Syrie, le sayed Nasrallah a fermement condamné le dernier attentat qui a couté la vie à des dizaines de citoyens.
« Je trouve ridicules les accusations de certaines parties selon lesquelles le régime syrien est responsable de ces attaques. Je vous assure que la main qui a détruit l’Irak cherche actuellement à détruire la Syrie. Les Etats-Unis, Israël, l’Occident et certains pays arabes veulent détruire la Syrie qui a longtemps soutenu la résistance au Liban et en Palestine et qui a fait chuter le projet du Grand Moyen-Orient de George Bush. Ces pays s’intéressent peu aux réformes en Syrie « a-t-il précisé.
Quant à la situation libanaise interne, le sayed Nasrallah a affirmé que les élections parlementaires sont les plus importantes sur le plan politique, notant que l’importance de ces élections nécessite l’adoption d’une loi électorale basée sur le dialogue entre les différentes parties. « Nous sommes pour des élections parlementaires à leur date prévue » a-t-il signalé, répliquant aux forces du 14 Mars que la présence des armes de la résistance n’a jamais bloqué ou influencé le déroulement du scrutin.
« Nous sommes tous appelés à assurer une ambiance positive pour la tenue du scrutin. Le Hezbollah est capable de préserver son bloc parlementaire quelle que soit la loi électorale adoptée. Pour que toutes les fractions du peuple libanais soient représentées au Parlement, la meilleure loi électorale est la proportionnelle. Le Hezbollah soutient cette loi pour garantir la meilleure représentativité de la population libanaise. Toutefois, nous n’imposons rien sur les autres parties », a-t-il affirmé.
Concernant les incidents du 7 mai 2008, le dirigeant du Hezbollah a critiqué le recours des parties politiques adverses à la provocation confessionnelle, à ce sujet. « Peut-être qu’ils cherchent à nous provoquer pour rallier la population à leur cause et augmenter leur popularité, ou pour provoquer une crise confessionnelle dans le pays. Les provocations peuvent contribuer au chaos dans le pays, et il nous faut du calme pour mener à bien le scrutin législatif. Nous ne réagissons pas à ces provocations, non pas par faiblesse, mais pour épargner au pays le chaos. Nous avons des documents sur la présence de milliers de combattants en 2008 dans la capitale pour provoquer une discorde sunnite-chiite au Liban et entrainer ainsi la venue des forces arabes et internationales dans le pays après l’échec de la guerre de juillet 2006 » a-t-il averti.
« Le Hezbollah peut affirmer haut et clair avoir déjoué le projet de la division sunnite-chiite et barrer la route à toute division. Nous avons beaucoup de choses à dire sur les évènements du 7 mai. Israël reconnait son incapacité de faire face à notre guerre psychologique, voulez-vous nous entrainer dans une guerre pareille ? » a-t-il interrogé.
« Ce qui s’est passé à Beyrouth fut une confrontation entre deux parties, pas entre deux confessions. Donc, notre silence découle de notre souci pour la sécurité du pays et non par faiblesse » a-t-il martelé.
« Je vous appelle (le courant Futur) à ne pas exploiter ces incidents pour faire des provocations dans le pays. Regardez ce qui passe dans la région, épargnez au Liban des polémiques inutiles et nuisibles. Nous devons tous assurer une bonne atmosphère au Liban pour assurer une meilleure représentativité à toutes les composantes de la société « a-t-il conclu.
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