Les travailleurs libanais célèbrent le 1er mai dans un climat de tensions sociales
Posted by jeunempl sur mai 1, 2012
(L’Orient le Jour)
[Note du MPLBelgique.org : Pour la première fois depuis 6 ans, les sujets sociaux sont au centre du débat… après 6 années de prise en otage du débat imposé autour du tribunal pour Hariri. Merci à ce gouvernement pour avoir replacé le citoyen au centre de toutes les préoccupations]
Le 1er mai est l’occasion pour certains de prendre la parole pour faire entendre leurs revendications, et pour d’autres de répéter inlassablement les mêmes discours conciliants que les années précédentes. La célébration de la Journée mondiale du travail sera marquée cette année par un climat social assez tendu.
Cette année, les travailleurs célèbrent le 1er mai sur fond de crise sociale et de grèves à répétition. Après l’interminable feuilleton sur les majorations salariales, le pays connaît une nouvelle crise liée à une hausse record des prix de l’essence, qui affecte le secteur des transports, les boulangers, les commerçants, les exportateurs, mais aussi et surtout chaque citoyen obligé de payer le bidon d’essence à près de 40 000 livres pour se rendre à son travail. Depuis des semaines les appels à la grève se succèdent et la pression de la rue se fait de plus en plus sentir.
À l’occasion du 1er mai, la Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL) a publié un communiqué, affirmant que « cette année, la situation économique et sociale des travailleurs est à son plus bas niveau depuis des décennies, menaçant directement leurs emplois et leur survie au quotidien ». La CGTL a mis en garde contre « la dégradation de la situation, qui pourrait avoir des répercussions négatives sur la stabilité intérieure du pays », et appelé le gouvernement à « mettre en place des politiques économiques et sociales plus justes et équitables ». Ainsi, le 3 mai, une grève générale est organisée par la CGTL pour protester, entre autres, contre la cherté de la vie. Parmi ses principales revendications, figurent la nationalisation du secteur pétrolier, la possibilité d’importer de l’essence entre 87 et 90 octanes, la suppression des taxes sur le mazout et l’essence, le plafonnement des prix des carburants, l’utilisation des voitures au gaz et au mazout et surtout l’exécution du plan global pour le transport. « Les prix de l’essence ont engendré une hausse de 12 % des prix des produits alimentaires et donc un recul du pouvoir d’achat des consommateurs », avait souligné le communiqué de la CGTL.
L’Union de soutien aux syndicats des travailleurs libanais s’en est violemment prise au gouvernement, l’accusant de « priver les travailleurs de leur pain quotidien et de sous-estimer la crise économique que subit le pays ». De son côté, le Congrès populaire a évoqué le risque « d’implosion sociale » et appelé tous les travailleurs à s’unir et à se battre pour réclamer leurs droits, et cela « quelles que soient leurs affinités politiques ». Le Parti communiste libanais a, quant à lui, publié un communiqué, s’attaquant au « système capitaliste et impérialiste qui aliène des millions de travailleurs à travers le monde ». Selon lui, seuls les travailleurs peuvent prendre leur destin en main et renverser « l’ordre établi ».
Le Hezbollah a lui aussi félicité les travailleurs et appelé le gouvernement à « répondre à l’urgence de la situation, à prendre enfin conscience des revendications syndicales et à adopter rapidement des mesures économiques et sociales adaptées ».
Pour sa part, le ministre du Travail, Sélim Jreissati, a assuré que le gouvernement et son ministère « font tout leur possible pour améliorer la situation des travailleurs et promis des mesures concrètes en ce sens ».
Comme chaque année donc, en ce jour international des travailleurs, beaucoup de discours, beaucoup d’avertissements et beaucoup de promesses… [Note du MPLBelgique.org : l’année passée encore, Saad Hariri imposait un seul débat… celui du tribunal spécial pour le Liban. Les temps changent malgré l’amnésie sélective de l’Orient le Jour]
This entry was posted on mai 1, 2012 à 11:15 and is filed under Culture & Société, Géneral. Tagué: 1er Mai, alimentaire, CGTL, Crise, essence, Gaz, Ghosn, Gouvernement, hezbollah, mazout, Prix, revendications, salaire, Sélim Jreissati, social, Travail, travaileurs. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
Votre commentaire