Berry confie à la commission des Finances les projets de lois relatifs aux clôtures des comptes des années 2006 à 2010
Posted by jeunempl sur avril 29, 2012
(L’Orient le Jour)
Le casse-tête des dépenses hors budget à « légaliser » continue d’être au cœur de l’actualité politique. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a transmis hier à la commission parlementaire des Finances et du Budget les projets de lois relatifs aux clôtures des comptes des années 2006 à 2010 incluses, des dépenses hors budget des gouvernements de Fouad Siniora et Saad Hariri, d’un montant total de 11 milliards de dollars, dont le 8 Mars réclame qu’ils soient scrutés pour déterminer d’éventuelles dilapidations de fonds.
Cette démarche intervient à l’heure même où les milieux parlementaires et ministériels sont en désaccord total sur le moyen de « légaliser » les dépenses hors budget du gouvernement actuel, qui s’élèvent, eux, à 8 900 milliards de livres.
Le 14 Mars refuse que la vérification des deux montants obéisse à des règles différentes et réclame qu’une mesure unique soit adoptée pour les vérifier…ou les approuver.
Le ministre des Finances, Mohammad Safadi, qui sait de quoi il parle, a affirmé hier, en marge du forum économique libano-autrichien, que « la crise des dépenses sera réglée d’ici à une semaine par le gouvernement », et que la question « sera examinée à la première réunion du Conseil des ministres ».
M. Safadi a approuvé la prise de position du chef de l’État, qui a refusé de contresigner le décret sur les 8 900 milliards de livres dépensées hors budget par le gouvernement en place. Il a estimé que le président Sleiman est libre de ne pas user de ses prérogatives et de ne pas avaliser un décret qui pourrait servir de blanc-seing à des irrégularités, et contre lequel une demande en invalidation pourrait être présentée devant le Conseil constitutionnel.
Le ministre des Finances a révélé que le président Sleiman a établi une liste de ses remarques constitutionnelles à ce sujet et que des amendements adéquats ont été transmis à la Chambre.
Abondant dans le même sens, le vice-Premier ministre, Samir Mokbel, a affirmé hier que le chef de l’État « a raison de ne pas signer un document qui pourrait être illégal ou contraire à la Constitution ».
À l’autre bout de l’échiquier politique, M. Ibrahim Kanaan a affirmé hier que « la seule solution » à l’affaire des 8 900 milliards de livres en suspens est l’exercice par le chef de l’État des prérogatives que lui confère l’article 58 de la Constitution.
M. Kanaan s’est permis d’ajouter : « Ce qu’on appelle les appréhensions du chef de l’État ne devraient pas exister. » Et de proposer au président Sleiman de prendre pour modèle les présidents Fouad Chéhab et Élias Sarkis qui, selon lui, ont signé des centaines de décrets rappelés du Parlement.
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