Mouvement pour le Liban

Représentant le Courant Patriotique Libre en Belgique

Youssef Khalil : Un médecin au grand cœur

Posted by jeunempl sur avril 16, 2012

L’Hebdo Magazine – Joëlle Seif

Il a l’âme d’un poète et le cœur d’un médecin. De ceux qui considèrent la médecine comme une véritable vocation. Il entretient avec ses patients une relation privilégiée. Sa popularité est grande. Quand on est en sa compagnie, on a plus l’impression d’être en compagnie d’un frère ou d’un père et non pas d’un homme politique. Elu pour la première fois en 2005 sur la liste du Courant patriotique libre (CPL), réélu en 2009, le député du Kesrouan, Youssef Khalil, est celui qui obtient le plus de voix après le général Michel Aoun, lui qui, pourtant, ne fait pas partie des grandes familles politiques de la région.

Né en 1948, Youssef Khalil est le frère jumeau du poète Elias Khalil. «Nous sommes tous les deux nés avec le même don pour la poésie, mais nous avons choisi chacun une voie différente. Le poète reste proche des gens et de la conscience. Ses choix le portent à être au service de l’être humain et de la société», confie Youssef Khalil. Pour lui, on ne peut pas vraiment définir toutes les raisons qui motivent une personne dans le choix d’une profession, mais celles-ci restent quand même tributaires de plusieurs facteurs dont le talent, la relation de la personne avec les autres et avec son environnement. «Mes sentiments et mes convictions m’ont poussé à choisir la médecine car celle-ci est une vocation et une profession humanitaire», dit le député du Kesrouan.

C’est en 1982 que cet urologue, chef du Service d’urologie de l’hôpital Saint-Georges Ajaltoun, commence à pratiquer la médecine. «J’ai alors découvert la véritable signification de cette profession à travers les souffrances et les besoins des gens. C’est une profession à caractère humain en premier lieu, un message dont chaque médecin devrait comprendre le sens et réaliser la portée de l’action qu’il accomplit tous les jours», raconte Khalil.

Il confie que sa relation avec les gens, surtout avec ses patients, est une relation personnalisée, essentiellement humaine qui s’est transformée en une véritable amitié. Ceci fait partie de son activité médicale quotidienne. «Je considère le problème de chaque personne comme une affaire personnelle. Je souffre avec ceux qui souffrent, je suis pauvre avec les pauvres, mais un pauvre qui peut aider et alléger le poids des contraintes. Je suis poète avec les poètes, moi qui suis poète de nature. C’est pour cela que les gens m’ont aimé et ont placé leur confiance en moi. Je suis devenu le médecin, le frère, le père, et le conseiller», dit-il.

Mais ce que Youssef Khalil ne dit pas, c’est qu’il est connu dans la région pour exercer la médecine gratuitement. Il ne fait jamais payer ses patients. Dans un coin de la salle à manger, sur une table, s’entassent des quantités énormes de médicaments. Ils sont tous destinés à être distribués aux dispensaires et aux malades. Souvent, il lui arrive même d’acheter des médicaments à ses patients, tout en leur disant que ce sont des échantillons gratuits.

C’est sous la pression populaire, et à la demande des gens, qu’il se présente une première fois aux élections législatives en 1996. «J’avais refusé au début de me présenter car ce que je faisais dans mon travail en tant que médecin n’est pas lié à un quelconque intérêt matériel ou à des ambitions politiques. Mais, face à l’insistance générale, j’ai accepté et j’ai obtenu 10000 voix. C’est ainsi que j’ai fait mes débuts en politique et je suis devenu incontournable», affirme le député du Kesrouan.

En 2000, il forme une liste électorale baptisée «la liste du peuple», qui fut combattue de toutes parts. «C’était la première fois qu’un homme qui ne faisait pas partie des familles traditionnelles de la région venait défier celles-ci sur leur propre terrain», dit Khalil. Sans être élu, il récolte néanmoins plus de 22000 voix.

En 2005, avec le retour du général Michel Aoun, une première rencontre a lieu entre les deux hommes. «Nous avons échangé des points de vue concernant la situation sans aborder réellement le sujet des élections. A la deuxième réunion, le général a manifesté le désir de collaborer avec moi et de former une liste qu’on a nommée la liste du Changement et de la Réforme», confie Youssef Khalil. C’est ainsi qu’il fut élu une première fois en 2005 et réélu en 2009 et depuis, il fait partie du Bloc du Changement et de la Réforme. Pour ceux qui ont tendance à croire que les décisions du Bloc sont prises unilatéralement par le général Michel Aoun, Youssef Khalil affirme que le communiqué qui paraît à l’issue de chaque réunion représente la décision prise après les discussions qui ont eu lieu. «Le général n’impose son avis à personne. Chacun donne son opinion et le général écoute chacun de nous», explique le député du Kesrouan. Il ajoute également qu’il faut distinguer entre les décisions prises par le général Aoun en tant que chef du CPL et la décision prise en tant que chef du Bloc du Changement et de la Réforme. A ce titre, il indique que l’accord signé avec le Hezbollah est une décision du parti (CPL) et non du bloc parlementaire. Pour lui, le général Michel Aoun est un homme qui possède beaucoup de valeurs et qui sait écouter les autres. «Il accorde un grand respect à son interlocuteur et s’intéresse à tous les détails. C’est un homme profondément démocratique, toutefois, ceci ne l’empêche pas d’avoir ses opinions propres sur tout ce qui se passe dans le monde politique. Sa relation avec les députés et les ministres du Bloc du Changement et de la Réforme est basée sur la logique et le désir de parvenir au meilleur. Ce n’est pas une relation personnelle qui repose sur les sentiments ou tout autre considération qui n’a rien à voir avec la politique. C’est dans cet esprit que se situe sa relation avec le ministre Gebran Bassil qui a réussi dans chaque ministère dont il a eu la charge. C’est quelqu’un qui étudie méticuleusement tous ses dossiers et qui réussit à convaincre les autres. C’est pour cela que je peux dire que l’appui du Bloc du Changement et de la Réforme à Bassil dépasse celui accordé par Michel Aoun», confie Khalil.

Les journées du médecin-député se déroulent selon une routine bien établie. Elles sont partagées entre la médecine et la politique. «Généralement, le matin, je fais les opérations chirurgicales et ensuite j’effectue les contacts en vue de régler les problèmes des gens. Je suis de près les projets qui concernent la région. Les après-midis sont consacrés aux consultations. Entre ma vie politique et ma vie médicale, il reste une petite partie qui est consacrée à ma vie familiale», raconte le député du Kesrouan.

Youssef Khalil entretient de bonnes relations avec tous les députés. «Je distingue entre la relation personnelle et la politique», dit-il. Une amitié le lie à Atef Majdalani, Bassem el-Chab, Samir el-Jisr, Farid Makari et bien d’autres. «Ces relations contribuent à un rapprochement des points de vue dans les affaires qui nécessitent une entente au Parlement», explique Youssef Khalil. A l’ombre de la menace qui plane sur les chrétiens d’Orient, Youssef Khalil ne manifeste aucune crainte pour l’avenir des chrétiens. «Le christianisme est un message universel et chaque chrétien est un apôtre. Je n’ai pas peur pour les chrétiens. Il n’y a pas de différence entre l’islam et le christianisme. La Vierge Marie et Jésus figurent tous les deux dans le Coran. Le Nouveau Testament est la continuité de l’Ancien Testament, et si le Messie n’était pas apparu, la religion juive ne pourrait pas s’accomplir», estime le député du Kesrouan.

L’amour à Paris

C’est durant son séjour en France, où il effectuait sa spécialisation, que Youssef Khalil fait la connaissance de son épouse Lina Rassi, qui préparait son doctorat en littérature française à la Sorbonne. «On s’est rencontré à l’église Notre-Dame du Liban à Paris. Je me souviens encore du restaurant de la rue Mouffetard où nous sommes allés manger un couscous», se souvient Lina Khalil. Il lui a composé quelques vers et elle fut tout de suite conquise. Ils sont parents de deux filles, Elsy, 22 ans, et Samar, 20 ans. Elles ont hérité toutes les deux de leur père son amour pour la poésie et pour la médecine. Elsy est poète et elle étudie le journalisme alors que Samar fait des études de médecine à l’AUB (American University of Beirut). «Je n’ai exercé aucune influence sur elles. Elles ont choisi librement chacune sa vocation», confie Youssef Khalil.

Qu’en pense-t-il?

-Facebook: «Je possède une page sur Facebook, un grand moyen de communication. Pourtant, rien ne remplace le contact personnel à travers des rencontres et des visites».
– Ses lectures: «Je consacre beaucoup de temps à la lecture quotidiennement, mais surtout pour écrire des poèmes. Je pense écrire un recueil car c’est un don qui ne doit pas être caché. Mes lectures sont variées et portent sur la politique, l’histoire, la poésie, la physique…».
-Sa devise: «Je n’ai jamais été prisonnier d’une devise précise, mais mon slogan a toujours été l’amour des autres».

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