Didier Reynders en Libye dès lundi, avant la Tunisie et le Liban
Posted by jeunempl sur février 12, 2012
Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders entame lundi une tournée de trois jours en Libye et Tunise, deux pays du printemps arabe, qui l’amènera mercredi au Liban, aux portes de la Syrie, sur laquelle la communauté internationale cherche à accorder sa voix.
De Tunis où il atterrira dimanche soir, le chef de la diplomatie belge se rendra lundi matin à Tripoli (Libye) pour une journée de contacts avec le Conseil national de transition (CNT), le gouvernement intérimaire chargé de mener le pays jusqu’à l’élection d’une assemblée constituante en juin, ainsi que des représentants de la société civile.
M. Reynders portera un message « d’accompagnement de la transition », dans ce pays qui s’est soulevé et a renversé l’an dernier – avec l’aide d’une coalition internationale à laquelle a participé militairement la Belgique – le régime du colonel Mouammar Kadhafi.
Le gouvernement belge ne cache pas sa volonté de participer à la reconstruction du pays, où les tensions armées restent fortes. A cet égard, l’enjeu premier de la défense des droits de l’homme, des libertés fondamentales et des minorités n’exclut pas les enjeux économiques, a relevé M. Reynders vendredi sur les ondes de plusieurs radios.
Le chef de la diplomatie belge veillera toutefois à insister sur l’aspect politique de sa visite, lui qui a récemment critiqué l’attitude de « représentants de commerce » international parfois adoptée par les Régions, visant implicitement le chef du gouvernement flamand Kris Peeters qui l’a précédé d’un mois et demi à Tripoli à la tête d’une mission économique.
Rencontre avec le président tunisien
En Tunisie, les élections issues de la « révolte de Jasmin » qui a chassé le président Ben Ali il y a un an ont porté au pouvoir le parti islamiste Ennahda, qui se présente comme modéré. Le vice-premier ministre belge rencontrera mardi des représentants du gouvernement, mais aussi le nouveau président – laïc – Moncef Marzouki et le président de l’Assemblée constituante, le socialiste Mustapha Ben Jaâfar.
Il se rendra mercredi au Liban, où des Casques bleus belges déminent depuis plusieurs années la frontière avec Israël, une tâche appelée à être « réorientée » selon les voeux du gouvernement belge.
Toutes ces visites ne manqueront pas d’aborder le thème de la Syrie, où le régime du président Bachar al-Assad réprime la révolte populaire dans la violence. Après le rejet par la Russie et de la Chine d’un projet de résolution de l’ONU défendu par la Ligue arabe, des pays occidentaux comme la Belgique soutiennent l’idée que la Ligue arabe et l’Onu envoient des observateurs sur le terrain pour provoquer une accalmie.
La Ligue arabe et le Conseil de coopération du Golfe (CCG), engagés dans d’intenses tractations diplomatiques, tiennent des réunions dimanche au Caire sur les perspectives d’un règlement en Syrie. Leurs questions porteront notamment sur la reconnaissance de l’opposition – Conseil national syrien (CNS) – comme seule interlocutrice et sur la livraison d’armes aux rebelles.
Ce dernier point, qui ressortit à l’option militaire, est « pour l’instant » exclu par la Belgique, selon Didier Reynders, qui ne désespère pas de voir la Russie « bouger » face aux violences qui se poursuivaient ce week-end encore en Syrie.
Environ 560 Belges – pour la plupart de double nationalité – vivent dans ce pays, et la question de leur éventuelle évacuation va de pair avec celle d’une représentation minimale sur place. La Belgique – qui a rappelé son ambassadeur à Damas la semaine dernière – souhaiterait que cette représentation soit concertée au niveau européen.
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