Hikmat Dib – député de Baabda : Les intégristes sont responsables des attentats au Sud
Posted by jeunempl sur décembre 26, 2011
La relation entre Michel Sleiman et Michel Aoun, entre le CPL et Nabih Berry, la situation gouvernementale, les nominations, la loi électorale: tour d’horizon de l’actualité avec Hekmat Dib, le député aouniste de Baabda qui ne mâche pas ses mots.
La visite du général Michel Aoun à Baabda a-t-elle abouti à une entente sur tous les dossiers avec le président Michel Sleiman?
La réunion a abordé les dossiers dans leur globalité. Le général a écouté les revendications et expliqué notre programme réformateur. Les questions qui avaient été sujettes à controverse par le passé, puis réglées, ont été passées en revue avant d’aboutir à celles qui font l’actualité. En bref, les deux hommes ont procédé à un tour d’horizon des justes options présidentielles passées en s’attachant à voir si elles sont adaptées à notre projet.
Le sont-elles, à votre avis?
Franchement. Elles ne le sont pas.
Se sont-ils entendus sur les nominations?
Une toute petite tranche.
Cette petite tranche, inclut-elle le Conseil supérieur de la magistrature?
Laissons cette affaire à plus tard. Le débat a porté sur les critères de sélection, pourquoi nous choisissons une personne qui répond à certains critères même si son allégeance n’a rien à voir avec notre politique. Il suffit que tout le monde reconnaisse son intégrité, son courage et son dynamisme.
La délégation regroupant les ex-ministres Michel Eddé et Wadih el-Khazen, ainsi que le président de la Ligue maronite Joseph Torbey, dépêchée à Rabié par le patriarche Raï, a-t-elle demandé de respecter les desiderata présidentielles concernant quelques postes?
Le débat a abordé le rapprochement des points de vue du zaïm et du président. Le général étant à la tête du plus grand bloc parlementaire chrétien et le général Michel Sleiman, à la tête de la République.
Que dites-vous de la visite effectuée par la délégation patriarcale maronite à sayyed Hassan Nasrallah?
Mgr Boulos Matar m’a dit que la rencontre a duré trois heures et qu’elle était excellente. Nous l’inscrivons dans le cadre des échanges de vœux. La visite avait un caractère franc et amical.
Au cours de la Rencontre maronite, la proposition de loi électorale de la Rencontre orthodoxe a-t-elle été complètement adoptée? Est-ce que le général Aoun en est convaincu?
Personne n’est totalement convaincu. C’est une proposition sujette à débat, il faut prendre l’avis des autres formations politiques et confessionnelles. Le projet peut avoir des avantages et plusieurs inconvénients… Nous estimons que la proposition doit être discutée, il existe des solutions de rechange et de nombreux mécanismes avant de trancher la question.
Pourquoi le député Alain Aoun a-t-il fustigé ceux qui ont critiqué le projet de la Rencontre orthodoxe et fait l’apologie du président Nabih Berry qui a manifesté son ouverture?
La réponse du chef de l’Assemblée était admirable, je le considère comme le maestro des affaires libanaises lorsqu’il a déclaré: nous avons saisi le message et il existe des choses qu’il faut régler avant d’aborder la loi électorale. Il a ainsi compris les craintes légitimes de certaines composantes du tissu social libanais. Bien sûr, j’appuie la position du député Alain Aoun en ce sens qu’il faut arrêter d’étiqueter de traître celui qui ose évoquer ce projet. C’est un projet à débattre. Il n’est pas question d’imposer quoi que ce soit.
Comment évaluez-vous votre relation avec le président Berry, après l’incident de l’usine de Zahrani?
Tout est rentré dans l’ordre avec le réajustement des salaires. Les rapports avec le président Berry sont excellents, mais il est possible qu’un différend d’ordre politique ou tactique sur des questions de détails surgisse… Souvent, les points de vue ne sont pas concordants, mais l’alliance reste.
Quoi de neuf au niveau de la relation avec le Hezbollah? Vous avez été irrité par certains comportements au sein du cabinet…
L’atmosphère est bonne. Que voulez-vous de plus que la déclaration du ministre Hussein Hajj-Hassan selon laquelle «revenir sur une erreur est une vertu», qu’il s’agisse du dossier des salaires ou de tout autre sujet?
L’ancien député Fares Souhaid a déclaré que le général Aoun n’a ni le pouvoir ni la liberté de faire chuter le gouvernement…
C’est bien la première fois que l’ex-député a raison. Le général Aoun ne fera pas imploser le cabinet.
Donc le gouvernement reste?
Oui, il reste.
Quid des messages explosifs au Sud?
J’ai entendu le ministre de la Défense dire qu’il dévoilera bientôt l’identité des auteurs de ces actes. La partie responsable de ces opérations est désormais connue.
Qui est-elle?
Ce sont des islamistes intégristes qui ont déjà exécuté des opérations de ce genre.
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