Liban : La circulation automobile au secours de la production électrique ?
Posted by jeunempl sur décembre 3, 2011
Al Akhbar – Amer Malaaeb
Traduit par MPLBelgique.org
Un dos-d’âne routier peut être perçu comme nuisible à la circulation automobile. Pas dans le village libanais de Basatin où les ralentisseurs récemment construits génèrent de l’électricité.
Une bannière au-dessus de la bosse à l’entrée nord de Basatin au Mont-Liban proclame: « nous travaillons pour vous, cette bosse génère de l’électricité ».
Souheil Matar, un des ingénieurs responsables du projet, déclare que l’ouvrage est « le premier du genre au Liban et dans le monde arabe ».
Une touche de logique et du know-how ingénieux ont rendu le projet possible.
« Nous creusons un chenal sur la route d’1 mètre de profondeur et de 70 cm de large. Puis, nous installons un dispositif à l’intérieur qui est fait de lames tranchantes circulaires qui tournent lorsque les voitures passent dessus », révèle Matar.
« Plus les voitures passent, plus grande est la pression sur le dispositif, accélérant la rotation et la génération d’électricité qui est alors stockée dans des batteries utilisées lorsque nécessaires », poursuit-il.
Matar affirme que l’utilisation de cette technologie aux entrées de carrières ou de grandes compagnies qui déploient des gros camions, particulièrement les mélangeurs de ciment ou d’asphalte, pourraient produire de grandes quantités d’électricité.
En choisissant cette route particulière de la ville de Basatin pour le projet, Matar indique que « l’équipe qui a préparé le projet a observé la route avec des caméras et utilisé un compteur qui observe le trafic des mois durant enregistrant le nombre de véhicules l’empruntant ».
Les statistiques indiquent en effet que Basatin était un endroit idéal pour conduire le projet.
« L’équipe découvrit ainsi que 5260 voitures, 2700 petits bus, 650 camions et un grand bus d’école, ou un total de 8800 véhicules utilisaient la route quotidiennement », révèle Matar.
Selon Matar, la technologie requise est facile à installer et entretenir, et cause peu de perturbation au trafic.
« Cela n’entraine pas d’embouteillage, ni ne dérange les gens. Par ailleurs, il ne fait pas de bruit, étant enveloppé par du caoutchouc », déclare-t-il.
Quant aux dépenses, il explique que « le ralentisseur est constitué de 4 générateurs qui produisent 10 kW (kilowatt), pour un coût total de 43.500 dollars, avec une garantie de 3 ans qui ne couvre cependant pas les dégâts exceptionnels tels que les casses, mais inclut une maintenance complète ».
Matar compare cette dépense à celle d’autres sources d’électricité pour attirer l’attention sur le faible coût du projet, arguant que « le coût de production par voie solaire (photovoltaïque) est de près d’1 $/kW, la production éolienne équivaut à 0,12 $/kW. Générer de l’électricité à partir des déchets coûte 1,5 $/kW, alors que la production normale d’électricité à partir de sources fossiles coûte 0,18 $/kW desquels le gouvernement subventionne 0,05$ et le citoyen paie 0,13$.
Par contraste, le dispositif de M. Matar produit de l’électricité à un coût de 0,07 $/kW.
Réalisant le grand potentiel de ce produit, M. Matar indique que « des experts ont conduit des études sur la route de Manara à Beyrouth, révélant que plus de 10.000 voitures passent par cette route dans une direction un jour normal de travail ».
Le projet est aussi applicable à des routes plates, comme il l’explique : « Il est possible de placer des bosses sous la forme de clous plantés dans le sol de sorte à ne pas causer d’embarras de circulation ».
M. Matar retire alors un papier de sa poche prouvant le brevetage de la technologie – avec ses collègues Nizar al-Awar et Mounir Yahya. Le projet a été officiellement nommé « Générer de l’électricité grâce à des voitures passant sur des bosses – le générateur direct ».
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