Mouvement pour le Liban

Représentant le Courant Patriotique Libre en Belgique

L’électricité, ce courant qui ne passe pas…

Posted by jeunempl sur août 25, 2011

L’Orient le Jour – Scarlett Haddad

Le dossier de l’électricité est un véritable casse-tête. Alors que le gouvernement s’est en principe doté du slogan « tous pour le travail » et a fait des problèmes sociaux des citoyens sa priorité, le voilà qui peine à adopter une loi programme pour relancer le secteur de l’électricité, déjà votée par le précédent gouvernement. La situation est absurde et à la limite du ridicule, d’autant que « le plan de l’électricité » est spécifiquement mentionné dans la déclaration ministérielle du gouvernement, qui a repris le plan du cabinet précédent, lequel avait été alors salué comme une grande réalisation. Le ministre de l’époque, qui est toujours le même, avait déclaré que pour la première fois, le gouvernement adopte un plan global pour relancer le secteur électrique. Le plan prévoit en effet la production de 700 mégawatts supplémentaires, mais aussi la construction de centrales électriques et l’amélioration du réseau de distribution, pour un coût de 1,2 milliard de dollars étalés sur quatre ans.

Alors pourquoi un plan connu depuis plus d’un an et adopté par le gouvernement d’union nationale avant d’être repris dans la déclaration ministérielle du gouvernement Mikati devient-il un sujet de conflit au sein d‘un gouvernement issu d’une majorité dite cohérente et qui affirme vouloir résoudre les problèmes des citoyens ? La situation semble inexplicable, même si les sources ministérielles assuraient hier encore que le gouvernement n’est pas près de chuter et que la solidarité y reste satisfaisante.

De réunion en report et de report en réunion, il semble de plus en plus évident que le dossier électrique cache des rivalités sous-jacentes, qui n’ont rien à voir avec le plan proprement dit. Officiellement, pourtant, le gouvernement a décidé de donner une nouvelle chance aux concertations internes et aux explications et il tiendra sa prochaine réunion le 7 septembre. D’ici là, les réunions bilatérales et multilatérales devraient se multiplier pour donner aux ministres qui le souhaitent un surplus de détails sur le plan de 4 ans. Les ministres du bloc du Changement et de la Réforme qui avaient menacé de démissionner si le plan n’est pas adopté ont accepté ce nouveau délai, soucieux, selon l’un d’eux, d’assurer l’adoption du plan, plutôt que de procéder à des démarches spectaculaires. Le ministre de l’Énergie a aussi accepté, à la demande du Premier ministre Nagib Mikati, de modifier le texte du projet qui accorde « des crédits au ministère » pour le remplacer par « des crédits accordés au gouvernement », dans le but de rassurer ceux qui protestent contre l’octroi d’une somme aussi importante à un ministre. D’ailleurs, au Parlement, au cours d’une précédente séance, les critiques des députés avaient été axées sur ce point, allant même jusqu’à accuser le ministre d’exiger pour lui une sorte « de pouvoirs exceptionnels » qui, depuis Taëf, n’ont jamais été accordés par le Parlement à un gouvernement. Tout en affirmant que cette interprétation est totalement erronée, d’autant que les dépenses du ministre sont soumises au contrôle de la Cour des comptes, Bassil a cédé sur ce point, tout comme il n’a pas cessé au cours des derniers jours d’expliquer la teneur du plan à ses collègues ministres.

En principe, donc, la voie est encore ouverte au règlement et le Premier ministre s’est voulu hier rassurant. Mais pourquoi perdre autant de temps sur un dossier qui devrait faire l’unanimité au sein de ce gouvernement qui se veut à l’écoute des citoyens ? Les entraves auraient été justifiées si elles étaient venues du Parlement, mais qu’elles viennent du gouvernement lui-même ne peut qu’être suspect. Pour les uns, l’objectif de tout ce retard est d’empêcher le général Michel Aoun et son bloc de tirer profit de l’exécution de ce projet. D’ailleurs, l’un des objectifs de toutes les récentes réunions est de retirer le projet de loi présenté par Aoun pour le remplacer par un autre présenté par le gouvernement. Pour d’autres, il s’agit carrément de pousser le gouvernement à la démission pour qu’il soit chargé de gérer les affaires courantes et devienne ainsi incapable de prendre des décisions importantes face aux pressions exercées sur lui par la commission internationale et le TSL. Cette hypothèse est totalement écartée par des sources gouvernementales qui affirment que le gouvernement est déterminé à travailler dans l’intérêt des Libanais et il n’a nullement l’intention de se laisser paralyser, au moins dans le domaine social. Enfin, pour d’autres encore, une partie du gouvernement préfère gagner du temps, en attendant l’évolution des événements régionaux, notamment avec la chute du régime libyen et la poursuite des émeutes en Syrie, en parallèle avec l’augmentation de la pression internationale, sur fond de calendrier-programme des réformes annoncé par le président syrien lui-même. Ce camp préférerait donc attendre l’après-fête du Fitr pour y voir un peu plus clair.

Interrogées sur cette dernière hypothèse, les sources gouvernementales affirment qu’il ne faut pas chercher des explications « aussi tordues ». Le retard dans l’adoption du plan de l’électricité aurait des causes purement internes, dues essentiellement à la manière de le présenter et au fait que de nombreux ministres n’avaient pas été informés de sa teneur. Toujours est-il que ce dossier traîne entre le gouvernement et le Parlement depuis plus d’un mois et cette lenteur, ainsi que la polémique politique qui l’accompagne, ternissent l’image du gouvernement. Pour une équipe qui se dit soucieuse des problèmes des citoyens, on peut faire mieux…

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