Retour du Vatican, Raï se dit « prêt à un face à face avec Nasrallah »
Posted by dodzi sur avril 17, 2011

Le patriarche Raï prône la réconciliation, l'ouverture et le dialogue... son appel sera-t-il favorablement reçu?
Le patriarche maronite a clôturé, samedi, sa première visite officielle au Vatican. De retour au Liban, avec à son agenda une rencontre chrétienne restreinte, mardi, au siège patriarcal, le patriarche Raï a appelé à la formation rapide d’un gouvernement et s’est dit « prêt à un face à face avec Hassan Nasrallah. »
Après son séjour romain et une semaine de contacts, de réunions de travail et de réceptions au cours de laquelle le nouveau patriarche a été introduit dans ses nouvelles charges, Raï est rentré à Beyrouth avec la claire intention de mener à bien sa tâche tant sur le plan ecclésial que sur le plan diplomatique et politique. Ainsi, depuis l’aéroport international de Beyrouth, où il a été reçu par le ministre sortant de l’Intérieur, Ziyad Baroud, représentant le chef de l’État, le patriarche Béchara Raï a appelé à la formation rapide d’un gouvernement : « Le pays ne peut plus supporter la paralysie de ses administrations et ses institutions et il est fort déplorable que la vie de tous les Libanais soit suspendue à un portefeuille ministériel », a-t-il déclaré. « Face aux vents de changements qui soufflent sur la région, il n’est pas permis qu’on joue avec l’avenir du pays comme s’il n’était en rien concerné », a poursuivi le patriarche.
Répondant à une question concernant le dialogue avec le Hezbollah, le chef de l’Église maronite s’est dit prêt au dialogue avec tout le monde et même « prêt à un face à face avec le secrétaire général du parti de Dieu Hassan Nasrallah. » Et Raï d’assurer : « Le dialogue sincère et responsable sur le plan de l’entente interne et la consultation des autres en ce qui concerne les choix fondamentaux font partie de nos constantes. Dieu nous a appris le dialogue, en envoyant son fils, Jésus Christ, sur terre. Il doit en être de même pour nous. »
Le patriarche a également confirmé qu’il recevra, mardi prochain, à Bkerké, les quatre figures les plus représentatives de la communauté maronite : Amine Gemayel, Michel Aoun, Sleimane Frangié et Samir Geagea. Ce sera, a-t-il dit, une forme de retraite spirituelle, accompagnée d’un rite de repentance particulier à la semaine sainte. Le sommet maronite restreint sera suivi, le 12 mai, d’un sommet interreligieux. « Nous avions publiquement annoncé la tenue du sommet interreligieux. Pour ce qui est du sommet maronite, il était supposé se tenir dans la discrétion, mais je n’y trouve pas d’inconvénient qu’il soit rendu public », a souligné Raï.
Rappelons que le patriarche revient de Rome avec un document intitulé « Communiqué de Rome », qui l’aidera dans sa tâche. Il s’agit d’une petite note significative établie jeudi dernier, au terme d’une réunion au Collège maronite, des représentants des divers blocs, courants et partis venus participer aux cérémonies de Rome.
Dans cette note, quatre constantes sont établies :
1 – La réaffirmation du patriarcat maronite comme instance de référence dans la préservation de l’unité nationale, dans le cadre de constantes acceptées par tous les Libanais, en particulier : le bien des Libanais et leurs droits fondamentaux ; leur droit à vivre dignement dans leur patrie, sans souffrir d’aucune discrimination d’ordre politique ou confessionnel ; la confrontation démocratique des choix politiques ; le dialogue sincère et responsable sur le plan de l’entente interne et la consultation des autres en ce qui concerne les choix fondamentaux ; l’action soutenue pour le bien public et la justice sociale ; le respect des institutions constitutionnelles ; l’engagement sincère à s’y référer et à éviter tout ce qui peut en paralyser le fonctionnement, quels qu’en soient les motifs ou les justifications.
2 – L’engagement à observer les principes de l’Exhortation apostolique « Une espérance pour le Liban » saluée par tous les Libanais, ainsi que les principes inscrits dans la Charte de l’action politique à la lumière de l’enseignement de l’Église et de la spécificité du Liban, ainsi que les principes dégagés par le synode patriarcal maronite.
3 – La reconnaissance par tous les camps de leurs erreurs, qu’elles soient volontaires ou involontaires, et l’instauration d’une nouvelle phase de coopération et de solidarité. L’ouverture à venir d’un dialogue franc et courageux, sans tenter de camoufler la véritable raison qui empêche la mise en œuvre des constantes et principes nationaux.
4 – L’appel à la formation d’un nouveau gouvernement au plus tôt, au pourvoi aux postes vacants dans l’administration et la consolidation des positions et du rôle de l’État face aux vents de changements qui soufflent sur la région.
This entry was posted on avril 17, 2011 à 10:29 and is filed under Géneral. Tagué: Amin Gemayel, Amine Gemayel, Aoun, Baroud, Bechara Rahi, Chrétiens d'Orient, Christianisme, Dialogue, Formation, formation du gouvernement libanais, formation gouvernementale, Frangie, Général Michel Aoun, Geagea, Gemayel, hassan nasrallah, hezbollah, Liban, Maronites, Mgr Bchara Raï, Mgr Bechara Raï, Michel Aoun, Nasrallah, Patriarche Bechara al Raï, Raï, Religion, Samir Geagea, Sayyed Hassan Nasrallah, Sleiman Frangieh, Vatican, Ziad Baroud, Ziyad Baroud. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
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