Aoun catégorique : Le gouvernement sera formé avec ou sans Mikati
Posted by jeunempl sur avril 4, 2011
(L’Orient le Jour)
Pour le chef du CPL, le général Michel Aoun, le Liban sera tôt ou tard doté d’un gouvernement, qu’il ait à sa tête ou pas le Premier ministre désigné, Nagib Mikati.
Tel est en substance un des éléments-clés de l’allocution que le général Aoun a prononcée samedi soir au dîner annuel des médecins du CPL, organisé à l’hôtel Le Royal. S’adressant à ses convives, le chef de la nouvelle majorité chrétienne a réitéré les grandes lignes de sa politique générale, fondée principalement sur la lutte contre la corruption, revenant à la charge au sujet des fonds publics « volés » et de « l’absence de registres concernant les dépenses de l’État depuis 1992 ». « De toute façon, nous n’ouvrirons pas actuellement une enquête financière, mais tout se passe d’une manière calme et légale. Nous ne sommes pas vindicatifs, mais chaque personne doit assumer ses responsabilités », a-t-il déclaré.
Le général Aoun a ensuite déploré « le grignotage progressif » des prérogatives des chrétiens après Taëf, critiquant l’élection des députés chrétiens par des voix musulmanes et la parité « qui n’existe que sur du papier ». « Aujourd’hui les choses ont changé et les conditions politiques ne sont plus les mêmes avec la présence d’une majorité chrétienne monochrome représentée par un important bloc parlementaire au Parlement », a-t-il ajouté. Selon lui, « la guerre menée contre le CPL a pour objectif de démembrer de nouveau les chrétiens pour qu’ils n’aient aucune autorité au sein du gouvernement et de faire échec à la ligne politique réformiste qu’il représente, car les deux perspectives dérangent l’establishement qui vient de chuter ».
« Beaucoup prétendent être avec le changement alors qu’ils jouent en fait un double jeu. Mais nous restons attachés à notre position, la réforme aura lieu et le gouvernement sera formé, si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain, et si ce n’est pas avec cette personne (en allusion au Premier ministre désigné), ce sera avec une autre. Ce qui est sûr, c’est qu’un retour en arrière est hors de question », a-t-il martelé.
« La règle de trois »
Le général Aoun a rejeté les accusations selon lesquelles ce sont ses revendications qui en retardent la formation. « Nous entendons chaque jour mille raisons pour expliquer ce retard. Mais le motif principal reste caché. Il est d’ordre extérieur. Il y en a bien sûr d’autres internes, dans lesquels nous n’avons rien à voir, mais ils ne sont pas conflictuels. Tantôt » ils « évoquent le ministère de l’Intérieur, tantôt ils prétendent que je souhaite être représenté par 10 ou 20 ministres. Mais n’ont-ils pas appris la règle de trois en classe de septième ? Ne savent-ils que la part d’un groupe de 10 est plus importante que celle d’un groupe de deux ? », s’est-il insurgé en affirmant refuser « les mensonges et les insultes à son intelligence ».
Déplorant « les rumeurs qui courent, les leurres et les informations infondées », le général Aoun a fait état de l’absence de tout progrès au niveau de la formation du gouvernement. « Qu’attendent-ils ? Que la situation se décante en Syrie ? Comment ? Attendent-ils aussi la fin des événements à Bahreïn et en Libye ? Nous avons attendu la commémoration du 14 février puis du 14 mars, ainsi que la parution de l’acte d’accusation (dans l’affaire Hariri). Et maintenant ? Aujourd’hui », ils « parlent d’un gouvernement de 30 ministres. Nous verrons comment ils seront répartis. La règle de trois est très simple pour ceux qui veulent former une équipe ministérielle. Et que ceux qui ne veulent pas mettre en place un gouvernement le disent et annoncent leurs véritables raisons », a encore dit le général Aoun qui a affirmé « redouter que les intérêts extérieurs ne priment sur l’intérêt national ».
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