Ray Bassil : Mon rêve est d’atteindre le podium aux JO 2012 afin de voir hisser le drapeau libanais haut dans le ciel londonien
Posted by jeunempl sur mars 5, 2011
L’Orient le Jour
[Note du MPLBelgique.org: Vous pouvez suivre l’évolution des performances de l’athlète libanaise Ray Bassil sur son site officiel http://raybassil.com]
Âgée à présent de 23 ans, Ray Bassil a déjà derrière elle une longue carrière professionnelle de tir, marquée par un palmarès des plus impressionnants et surtout unique pour cette athlète passionnée qui évolue dans un milieu et une discipline « plutôt » réservés au sexe opposé.
Ayant obtenu un titre pour la première fois à l’âge de quinze ans, Ray Bassil a d’emblée montré son potentiel et marqué cette discipline par un record jusque-là inégalé, celui de la plus jeune championne arabe de tir aux Jeux panarabes (NDLR : titre qu’elle a préservé durant trois années consécutives).
La jeune prodige ne s’est pas arrêtée à cet exploit, puisqu’en l’espace de quelques années elle n’a cessé de progresser, passant du stade de championne locale et régionale au statut de championne internationale en décrochant en 2007, à tout juste 19 ans, la médaille de bronze en Coupe du monde. Cette consécration n’est en fait que le début d’une longue série de victoires et d’exploits à l’instar de son bilan qui parle de lui-même : double médaillée d’or aux Jeux panarabes en 2004 et 2007 (première Arabe à glaner deux titres consécutifs), médaille de bronze aux Mondiaux juniors à Chypre, médaille d’argent aux Jeux islamiques en Iran (2005), cinquième aux Jeux asiatiques au Qatar (2006), médaille d’or au tournoi du Roi Hassan au Maroc (2006), quatrième place aux Jeux méditerranéens et aux championnats du monde en Slovénie ainsi qu’une médaille d’argent aux jeux d’Asie (2009) en plus de plusieurs participations à des Coupes du monde où elle a toujours réussi à être bien classée, notamment avec la médaille d’or décrochée aux derniers championnats du monde du Kazakhstan en 2010.
Ray compte parmi les meilleurs de ce sport au Liban. Peut-être même la meilleure, vu ses résultats, son jeune âge et les progrès qu’elle peut encore réaliser. Prochaine étape, un entraînement sans relâche afin d’atteindre le quota de points requis pour pouvoir participer à sa compétition de rêve, les prochains Jeux olympiques de Londres en 2012.
L’Orient-Le Jour – Ray, est-ce que ta motivation est toujours la même après tant d’années au plus haut niveau ?
Ray Bassil – À vrai dire, plus je grandis et plus j’ai des responsabilités qu’il me faut assumer en tant que femme active. Le sport au Liban dans sa forme et sa structure actuelles ne permet pas aux athlètes de vivre de leur activité. C’est pour cela qu’aujourd’hui, parallèlement à ma carrière, je travaille, ce qui n’était pas le cas auparavant, lorsque mon attention était uniquement focalisée sur le tir et mes études. Aujourd’hui, ça rend donc la situation plus difficile, que ce soit au niveau de la préparation ou même des entraînements.
En plus de l’aspect financier, ce qui pèse et freine ma motivation, c’est l’ambiance qui règne au sein de l’équipe et de la fédération. Il y a un certain laisser-aller au plan professionnel qui se fait sentir au niveau de la combativité des membres de l’équipe. Il n’y a pas assez d’engagement, d’abnégation et d’ambition au sein du groupe, probablement en raison du manque de soutien et de moyens investis par la fédération.
Es-tu optimiste pour l’avenir de la discipline et de son renouvellement à travers l’avènement d’une jeune génération de talents ?
Comme je l’ai souligné, on ne se sent pas soutenus en tant que sportifs professionnels et suffisamment encouragés par la fédération. Les choses ont tendance à faire du surplace, que ce soit au niveau des moyens déployés pour l’entraînement des tireurs ou bien surtout de la formation de nouveaux talents dans une discipline qui manque cruellement de sang neuf. Seule cette nouvelle vague de talents sera capable de faire bouger les choses dans le bon sens en insufflant un nouvel esprit positif et combatif. La fédération ne fait pas beaucoup d’efforts pour nous encourager et, surtout, elle ne nous aide pas financièrement. Par exemple, je m’entraîne à mon propre compte, j’achète les cartouches et c’est moi parfois qui paie mon billet de voyage pour participer aux compétitions internationales, même si, depuis la fin 2009 et la venue de Ziad Richa à la tête de la fédération, la situation s’est un peu améliorée, avec notamment la mise en place d’un budget pour les voyages et les entraînements avant les compétitions.
Quels sont tes projets pour cette saison ?
Toute mon attention et tous mes efforts sont tournés vers les prochains Jeux olympiques de Londres en 2012. C’est pourquoi il faut que je me remette vite à l’entraînement afin de marquer le quota de points requis pour accéder aux JO. Je vais donc m’entraîner sans relâche pour être à mon meilleur niveau lors des prochains Jeux d’Asie, des championnats du monde et de la Coupe du monde qui sont les seules compétitions qui me permettront d’avoir le quota de points nécessaire pour pouvoir participer aux JO de Londres et avoir la chance de replacer le Liban sur la carte mondiale sportive en obtenant une médaille d’or, d’argent ou de bronze. Représenter avec fierté mon pays – et pouvoir même peut-être lui offrir une médaille – serait l’aboutissement de toute une vie. Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, c’est mon rêve…
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