La stabilité du Liban au centre de plusieurs entretiens de Bachar al-Assad à Paris
Posted by dodzi sur décembre 8, 2010

L’acte d’accusation du TSL est attendu très prochainement, avec la crainte qu’une mise en accusation du mouvement chiite n’entraîne des violences et une déstabilisation du Liban.
Le Hezbollah a fait savoir depuis plusieurs mois qu’il s’attendait à être mis en accusation par ce tribunal mis en place par l’ONU en 2007 pour enquêter sur l’attentat contre Rafic Hariri en 2005 à Beyrouth. La possibilité de sa mise en cause est également largement anticipée par les médias régionaux et internationaux.
Le mouvement chiite qui accuse le TSL de faire partie d’un « complot israélo-américain » visant à le détruire, mène depuis des mois une campagne pour le discréditer. Le Hezbollah, plus puissante force militaire du Liban, a promis de « couper la main » de qui arrêtera des membres de son parti.
Nicolas Sarkozy a reçu ces dernières semaines à Paris plusieurs des protagonistes de la scène libanaise. Le 2 décembre, il s’est entretenu avec le Premier ministre Saad Hariri, le fils de l’ex-Premier ministre assassiné, qui avait avoué que son pays traversait un moment « un peu difficile ». Il a également reçu ces dernières semaines le président du Parlement libanais Nabih Berri et le général chrétien Michel Aoun, tous deux proches du Hezbollah.
La visite de Bachar al-Assad à Paris intervient aussi alors que la politique de la main tendue de Nicolas Sarkozy à l’égard de Damas a suscité le scepticisme des Etats-Unis, selon des télégrammes diplomatiques révélés par le site WikiLeaks.
Certains diplomates américains ont regretté, notamment en 2009, que le rapprochement franco-syrien ait été opéré sans conditions, indiquent ces documents. Les Etats-Unis continuent de considérer Damas comme une source majeure de problèmes au Proche-Orient: transferts d’armes au Hezbollah, soutien au Hamas, ingérences en Irak, indiquent ces câbles.
La visite de Bachar al-Assad « va renouveler les efforts syro-français pour consolider la stabilité dans la région, sujet évoqué par les deux présidents lors de leurs précédentes rencontres », estime à Damas Waddah abed-Rabbo, rédacteur en chef du quotidien al-Watan (proche des cercles du pouvoir). « Le processus de paix bloqué, la situation au Liban et les derniers développements en Irak, ainsi que les relations bilatérales » seront au centre des entretiens Assad-Sarkozy, a-t-il indiqué à l’AFP.
Concernant le processus de paix, la France tente, depuis cet été, de conduire une médiation discrète en vue d’une reprise de négociations indirectes entre Israël et la Syrie. Jean-Claude Cousseran, ex-ambassadeur dans plusieurs pays au Proche-Orient et ancien patron des services secrets français (DGSE), a été chargé de cette mission. La Turquie qui menait ces pourparlers indirects, reste en froid avec Israël depuis l’intervention contre la flottille humanitaire pour Gaza le 31 mai.
La France a fait savoir que ses efforts venaient en complément de la médiation turque qui continue d’avoir les faveurs de Damas. Le manque de coopération de la Syrie avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur de possibles sites nucléaires syriens pourrait également être abordé par le chef d’Etat français avec son homologue syrien.
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