Les enquêtes du TSL débordent largement du cadre de l’affaire Hariri et sont teintées d’illégalité et d’espionnage: Pour le compte de qui ?
Posted by jeunempl sur novembre 2, 2010
Planète Non violence – Franklin Lamb
Que cherchaient les enquêteurs du TSL dans une clinique gynécologique privée de la banlieue Sud de Beyrouth violant allègrement le secret médical et l’intimité des femmes libanaises comme ils piétinent la Vérité que tout le monde connaît : les Israéliens n’hésitent pas à se vanter d’avoir profité du meurtre d’Hariri selon les dires de l’ex chef des renseignements militaires israélien, le M.GL Amos Yadlin ?
Qu’est-ce que pouvaient bien s’imaginer les enquêteurs du Tribunal Spécial pour le Liban (TSL) quand ils ont pénétré cette semaine dans la clinique privée de gynécologie obstétrique du Dc Iman Charara pour demander des informations personnelles sur ses patientes ?
Peut être plus intéressant c’était ce que pensait « l’Unité spéciale TSL » de Jeffrey Feltman hébergée au 6ème étage du département d’état au 2201 C Street NW à Washington DC, quand leur boss véritablement exaspéré, selon une source de Hill Rag, a récemment hurlé au téléphone aux enquêteurs du TSL à la Haye : [« retenez vous[…]. Arrêtez de courir après du[…] Hollandais et concentrez votre […]sur le Hezbollahistan pour l’amour du christ ! »]
La délégation du TSL savait certainement, ou aurait du savoir, que compte tenue des aspects prévisibles éthiques culturels, sociaux, légaux, humanitaires politiques et sécuritaires impliqués la seule idée elle-même aurait du donner lieu à réflexion.
Il reste plusieurs questions sans réponse auxquelles seul le bureau de Mr Bellemare et celui de l’unité spéciale de Mr Feltman doivent répondre.
Que cherchait-il précisément ?
Etaient-ils munis d’un mandat judiciaire valide identifiant clairement l’information qu’ils cherchaient : si tel était le cas se basaient-ils sur des fondements juridiques simples de cause probable ?
Ont-ils remis à chacune des patientes de même qu’au Dc Charara un mandat de perquisition ?
Qui au sein du gouvernement libanais a donné l’autorisation pour la visite qui semble avoir contourné les autorités locales et la loi libanaise ?
Quel pays dont sont originaires les enquêteurs du TSL les juristes, juges, inclus le Canada d’où est originaire Bellemare, autoriserait une telle invasion de la vie privée ?
S’ils visaient les époux de patientes du Dc Charara qu’en est-il des principes applicables d’immunité de l’épouse ?
Quelle était la logique de l’Ordre des Médecins libanais s’il a donné son accord à ce plan et que reste-il maintenant des lois sur le secret médical au Liban ?
Venir et demander les noms et dossiers des patientes du Dc Charara sans la permission des femmes concernées est tout simplement scandaleux et inacceptable au Liban et dans la plupart des pays.
Sur quelles règles administratives ou judiciaires les ministères du gouvernement libanais impliqués se sont ils appuyés pour autoriser une opération de fouille large inacceptable légalement dans aucun pays englobant le TSL ou les provisions de la Résolution 1757 du Conseil de Sécurité de l’ONU, de même que les lois locales incorporées par référence ?
Bien sûr les mêmes questions s’appliquent aux filets de pêche lancés sur les étudiants, les ADN, les télécoms, la sécurité sociale, et d’autres données du Liban pour rassembler des informations pour le TSL.
Pratiquement sous tout système juridique des preuves collectées dans de telles circonstances seraient considérées comme frauduleuses et non acceptables dans le cadre d’une procédure judiciaire. De même serait disqualifié pour témoigner le personnel ayant procédé à de tels actes malveillants. Essayer de monter une telle fraude dans la plupart des pays membres de l’ONU entraînerait probablement une fin de carrière ou une suspension.
Dans les pays musulmans et de plus en plus en Occident, la plupart des femmes préfèrent consulter des femmes gynécologistes et n’autoriseraient pas des hommes étrangers à fouiller dans leurs données médicales intimes à la recherche de « preuves ». C’est inacceptable pour l’honneur de la famille d’examiner les données personnelles médicales des femmes des sœurs des mères des filles comme l’a déclaré le secrétaire général du Hezbollah suite à l’empoignade et le rejet par la communauté locale. La plupart des gens sont d’accord. Le membre du parlement Walid Joumblatt a condamné « le comportement non éthique des enquêteurs de l’ONU » notant qu’il comprend les objections politiques morales de Sayyed Hassan Nasrallah contre de tels actes.
Le TSL jusqu’à présent est resté silencieux sur la méthode utilisée par ses enquêteurs portant sur les détails tels que quel tribunal a émis l’ordre et identifié quelles patientes devaient avoir leurs dossiers médicaux examinés et probablement quelle raison courante a été utilisée pour chaque mandat, s’il y en a eu une, sur laquelle s’appuyait la demande du TSL.
Un député chrétien, Nabil Nicolas, a semblé parler pour de nombreux libanais suite à l’invasion :
« Le secrétaire général du Hezbollah Nasrallah a tout à fait le droit de demander aux Libanais de ne pas coopérer avec les enquêteurs et le tribunal. Il a fait remarquer que l’action menée par le tribunal international est une violation des lois libanaises et internationales et même des lois humanitaires… Partout dans le monde y compris au Liban il y a des lois spéciales en ce qui concerne le droit des patients et cette loi s’appelle le secret médical et elle est considérée comme sacrée tout comme une confession faite à l’église. Le docteur n’a pas le droit de révéler des informations sur les patients même au tribunal sans l’accord préalable des dits patients. Ce type de comportement poussera une personne à ne pas coopérer avec ce genre de tribunal qui ne vise pas la Vérité mais plutôt à faire taire les Libanais. »
Ces dernières années le Hezbollah a été plutôt silencieux alors que les enquêteurs du TSL fouillaient tout le Liban et a même mis à leur disposition des membres du parti pour des interrogatoires. Cette phase de coopération est maintenant terminée car le Hezbollah réalise que c’est la destruction, pas la justice, le but derrière ce qui est perçu comme le dernier plan US-Israël d’agression du Liban.
Beaucoup au Liban et à l’étranger soupçonnent que les « preuves » rassemblées par le TSL sont passés à l’unité spéciale de Feltman à Washington et à Tel Aviv. Leur confiance chancelante dans le TSL s’amplifie à cause des déclarations de certains responsables israéliens dont le M.GL Amos Yadlin, ancien chef des renseignements militaires israéliens disant que ces derniers 4 ans1/2 un grand nombre de cellules du Mossad ont été réorganisées et que les télécoms libanais ont été infiltrés.
« Grâce à l’assassinat d’Hariri, Israël a pu lancer plus d’un projet au Liban » a-t-il dit.
Avec en toile de fond tant de réseaux d’espionnage du Mossad démantelés récemment, on soupçonne les renseignements israéliens d’avoir pu collecter des informations via le TSL crée par l’ONU alors même que le bureau de Bellemare ne veut même pas considérer l’éventualité d’une implication d’Israël dans l’assassinat sachant très bien qu’Israël est le seul à en bénéficier.
Au mieux, cette invasion de Dahiyeh a été mal préparée exécutée à la légère et a conduit à plus d’accusations concernant la politisation du TSL. Cela conforte également une grande partie de l’opinion publique au Liban et internationalement que les accusations du TSL qu’on dit déjà rédigées ne sont pas crédibles.
Le chef d’état major de l’armée israélienne, Gabi Ashkénazi , a dit que l’acte d’accusation du TSL impliquera le Hezbollah dans l’assassinat d’Hariri. Ses remarques sont également apparues dans le magazine allemand Der Spiegel de même que dans le quotidien français Le Figaro et les journaux koweitiens ASSIYASSA. Même l’ambassadeur de France au Liban, Denis Pietton, a dit par mégarde que « ce n’est pas la fin du monde si des membres du Hezbollah pas le parti sont accusés » preuve concrète que l’acte d’accusation du TSL a déjà été rédigé.
S’il a déjà été rédigé pourquoi alors cette recherche de preuve en cours supposée mener à une autre preuve?
Tout ceci sur fond de visite bizarre du 17/10/2010 à la clinique du Dc Charara qu’on doit garder à l’esprit. Les responsables américains ont de plus en plus répété leur mantra : « Nous soutenons totalement le TSL même si cela conduit le Liban à l’instabilité ».
La stabilité au Liban est le principal objectif du peuple libanais, de l’Arabie Saoudite, De la Syrie, de la Turquie, de l’Iran. L’instabilité semble être le but de Tel Aviv et Washington. Des responsables US ont dit au quotidien libanais As-Safir au cours de remarques publiées la veille de l’incident à la clinique médicale que la visite de Feltman visait à réaffirmer la position de Washington sut le TSL et son soutien au travail de ce dernier « même si cela conduit à l’instabilité du Liban et que l’Arabie Saoudite y soit opposée ».
On pense que Feltman croit que les Saoudiens ont fait un mauvais calcul et font maintenant partie du problème car ils sont devenus trop amis avec la Syrie et on dit qu’il n’y voit que des problèmes pour Israël de la part du « troisième pays arabe favori de Tel Aviv » paradant avec les Perses. C’est probablement ce qui fait partie du « dialogue complet » que Washington a l’ intention de lancer avec Riyadh.
Ce que craignent le plus Washington et Tel Aviv dans la région c’est un rapprochement Syrie Arabie Saoudite Iran Turquie ce que l’on a pu observer cette semaine entre l’ambassadeur saoudien au Liban, Ali Awadh Assiri et l’ambassadeur iranien au Liban, Ghazanfar Rokn-Abadi, lors de la commémoration de l’indépendance de la Turquie. On dit qu’Assiri a dit à Abadi : « ici est le A, Ali et G, Ghazanfar, et l’ambassadeur syrien au Liban, Ali Abdel Karim Ali » voulant dire par là qu’actuellement la résolution de la crise au Liban nécessitait une équation A-A-G.
Feltman n’a semble-t-il pas apprécié et a conseillé à la Maison Blanche d’organiser une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité de l’ONU pour contrer ce qu’il considère comme des « développements pernicieux concernant le Tribunal Spécial pour le Liban (TSL) »
Le sous secrétaire d’état des US a « vraiment un formidable plan » pour faire plonger le Liban et le Hezbollah :
« Accusons Imad Mughniyah d’avoir assassiné Hariri. Il est mort donc fin de l’enquête. Disons seulement : « nous n’avions aucune idée de ce qu’il faisait ». Plus de Tribunal tout le monde est content. Et pour adoucir le tout enlevons le Hezbollah de notre liste du terrorisme ».
Mais ce plan est en lambeaux.
De même que la confiance de beaucoup dans l’idée que le Tribunal International pour le Liban cherche à juger les assassins d’Hariri.
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