Budget et électricité : les tensions politiques prennent le dessus sur le débat économique
Posted by jeunempl sur octobre 27, 2010
(L’Orient le Jour)
Le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Gebran Bassil, a déploré hier les tergiversations du Conseil des ministres sur le projet de raccordement de groupes électrogènes au réseau national, à l’heure où le député Simon Abiramia se lançait dans une diatribe contre le ministère des Finances au sujet de la clôture des comptes.
La tension est montée hier d’un cran entre les députés du bloc aouniste et le ministère des Finances, au sujet du budget et de la clôture des comptes ainsi que de la politique financière et de la gestion de l’argent public depuis le début des années 90, le député Simon Abiramia appelant à un audit général, qui serait mené par une « société indépendante », de l’ensemble des activités du ministère durant ladite période.
Au cours d’une conférence de presse tenue en marge de la réunion de la commission parlementaire du Budget et des Finances (à laquelle avaient notamment pris part le président de la commission, le député Ibrahim Kanaan, et la ministre des Finances, Raya el-Hassan), le député Abiramia a ainsi critiqué, en des termes non des moins virulents, « les nombreuses irrégularités » qui caractérisent le travail du ministère des Finances et sa gestion des finances publiques depuis 1993.
Le parlementaire a notamment évoqué à ce sujet la question de la clôture des comptes, déplorant le fait que le ministère des Finances n’ait soumis aucun compte de mission à la Cour des comptes depuis 2000. « Durant notre dernière réunion au sujet des deux clôtures de comptes présentées par le ministère des Finances en 2005, la ministre Raya el-Hassan avait affirmé que ce sujet constituait un embarras (pour le ministère) », a-t-il ainsi dévoilé. « Les représentants de la Cour des comptes nous avaient informés en outre que le ministère n’avait soumis aucun compte de mission, en annexe avec la clôture des comptes, depuis 2000. Pis encore, la Cour des comptes s’était opposée à tous les comptes de mission présentés entre 1993 et 2000 et n’avait approuvé aucun d’eux », a-t-il ajouté.
« Face à ces cafouillages, le député Hikmat Dib et moi avons décidé d’adresser une lettre à tous les ministres des Finances précédents ayant occupé cette fonction depuis 1993, à savoir Fouad Siniora, Georges Corm, Élias Saba, Jihad Azour et Mohammad Chatah dans le but de récolter leurs remarques à ce sujet et non de les juger (…). Certains ont déjà répondu favorablement à notre appel », a-t-il indiqué.
« Désormais, nous n’accepterons plus les attaques et les chantages. Nous ne cherchons pas à juger une période ou un martyr (…), mais à réformer ce qui est présent et aller de l’avant (…). Nous ne sommes plus prêts à recevoir des leçons de morale politique, d’autant plus que n’avions été partenaires ni du gaspillage ni de la corruption durant toute la période passée (…) » a enfin martelé le député aouniste.
Bassil dénonce le retard pris dans le projet des barrages électriques
En parallèle, le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Gebran Bassil, a dénoncé hier les tergiversations du Conseil des ministres sur le projet de raccordement de groupes électrogènes au réseau national.
Dans le cadre du plan de réforme du secteur de l’électricité approuvé par le gouvernement il y a quelques mois, le ministre avait proposé 42 mesures, dont la première consistait à recourir à des groupes électrogènes privés.
Cela devait permettre d’augmenter rapidement la production de 280 mégawatts et de fournir entre deux et quatre heures de courant supplémentaire par jour.
Début septembre, le ministre a donc proposé au Conseil des ministres de former une commission ministérielle chargée de négocier avec le groupe turc spécialisé dans ce domaine, Karadeniz, et de soumettre ses conclusions fin septembre.
Parallèlement, le ministère a appelé toutes les compagnies disposant de groupes électrogènes à présenter leurs offres dans le cadre d’une procédure de préqualification lancée début octobre.
Lundi, Bassil a remis les résultats de cette procédure au Conseil des ministres mais le sujet n’a pas été débattu faute de temps.
« Comme l’a souligné le ministre de l’Information, de nombreux ministres étaient en retard et pressés. Or, je ne comprends pas ce qu’il peut y avoir de plus important et de plus urgent que le sujet de l’électricité pour les citoyens », s’est demandé Bassil.
Le ministre aouniste a par ailleurs critiqué certaines voix l’ayant récemment appelé à présenter au grand public tous les accords énergétiques signés avec l’Iran, soulignant que ces accords n’étaient pas secrets et que l’élément-clé reste que Téhéran financera des projets énergétiques et hydrauliques au Liban à hauteur de 450 millions de dollars à travers des prêts bonifiés.
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