En attendant le budget, le déficit public a reculé de plus de 40 % fin juin

(L’Orient le Jour)

À la faveur de l’important recul des transferts à l’EDL et de la hausse des recettes, le déficit public a chuté de 41,1 % au cours des six premiers mois de l’année. Parallèlement, le solde primaire a enregistré un excédent de 1,1 milliard de dollars.

Selon les chiffres du ministère des Finances, le déficit public s’est élevé à 916 millions de dollars au cours des six premiers mois de 2010, contre un déficit de près de 1,5 milliard de dollars au cours de la même période de l’an dernier. Ce fort recul, estimé à 41,1 %, est essentiellement le résultat d’une baisse de 439 millions de dollars des transferts à l’Électricité du Liban (EDL).

En termes relatifs, le déficit s’est ainsi élevé à 17,4 % du total des dépenses publiques fin juin, contre 26,8 % un an plus tôt.

Parallèlement, le solde primaire a enregistré un excédent de 1,1 milliard de dollars au cours des six premiers mois de l’année, contre un déficit de 388 millions de dollars fin juin 2009, augmentant ainsi de 181 % sur un an. En termes absolus mais aussi relatifs, l’excédent primaire a ainsi largement progressé, passant de 6,7 % du total des dépenses publiques à 20,8 % du total de ces dépenses sur un an.

Baisse de 9,6 % des dépenses

Toujours selon le ministère des Finances, on note un recul de 9,6 % des dépenses publiques fin juin, sur un an. Celles-ci se sont élevées à 5,2 milliards de dollars, contre 5,8 milliards de dollars un an plus tôt. Cela est notamment dû à la baisse des dépenses du Trésor qui ont chuté de 42,6 % sur un an. Celles-ci incluent les transferts à l’EDL.

En détail, les dépenses budgétaires ont légèrement augmenté (+4,3 %), à 4,3 milliards de dollars ; les dépenses d’intérêts liés à la dette interne ont progressé de 5,3 % tandis que les paiements d’intérêts rémunérant la dette externe ont, eux, progressé de seulement 0,4 %. Au total, le service de la dette a augmenté de 3,2 %, à 2 milliards de dollars ou 38,3 % du total des dépenses publiques.

Au niveau des dépenses du Trésor, on note notamment un recul des transferts à l’EDL, qui ont atteint 562,9 millions de dollars fin juin, contre 1 milliard de dollars au cours des six premiers mois de 2009 (-43,8 %). Il convient toutefois de préciser que ces variations ne reflètent pas nécessairement l’évolution suivie au niveau de ces postes. En effet, certaines dépenses, comme celles liées à l’EDL, sont souvent différées de plusieurs mois. Force est de rappeler en outre que les transferts à l’EDL ont respectivement totalisé 1,5 et 1,6 milliard de dollars en 2008 et 2009.

Les recettes en hausse de 2 %

La chute de 9,6 % des dépenses publiques s’est accompagnée parallèlement d’une augmentation des recettes publiques, d’où la baisse du déficit de l’État. Celles-ci ont en effet progressé de 2,02 % au cours des six premiers mois de l’année, sur un an, totalisant 4,3 milliards de dollars.

En détail, les recettes fiscales ont augmenté de 16,2 % fin juin, à 3,5 milliards de dollars. Plus précisément, les recettes provenant de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ont progressé de 13,1 %, à 1 milliard de dollars, soit 29,2 % du total des recettes fiscales et 23,7 % de l’ensemble des recettes publiques. Les recettes douanières ont, quant à elles, progressé de 7,6 %, à 912,5 millions de dollars. Les droits d’accise (sur l’essence, le tabac, l’alcool et les voitures), dont le montant global a avoisiné les 650 millions de dollars, ont enregistré une croissance de 7 % sur un an. En revanche, les recettes provenant des postes détenus par l’État (Casino du Liban, Loterie nationale, aéroport, port et télécoms) ont chuté de 52,1 %.

Parmi les recettes budgétaires, notons que les recettes non fiscales ont reculé de 40,8 %, à 584 millions de dollars.
Enfin, les recettes du Trésor ont baissé de 1,5 % au cours des six premiers mois de l’année, atteignant plus de 223,2 millions de dollars, contre 226,8 millions de dollars un an plus tôt.

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